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25 février 2010

[Brève 0009] Chatroulette : Le web 3.0 déjà là ?

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En deux clics, trois mouvements de souris, vous voici sur Chatroulette. C'est quoi ?

Vous branchez votre webcam et, aléatoirement, vous vous retrouvez face à des inconnus eux aussi connecté. A vous de vouloir entamer la discussion ou de passer à l'inconnu suivant.

L'intérêt ? Ben a priori rien de plus que de pouvoir se forger de nouvelles "amitiés", ou pas.

Problème : de plus en plus dérives à caractère sexuels. Du coup, en cliquant sur la personne suivante, vous pouvez très bien tomber sur une personne en pleine masturbation... Après le lancement du débat hier soir chez Denisot, la polémique enfle !

 

"Next"

Nadine Morano s'en mêle

12:07 Publié dans Monde | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : chatroulette, web, débat

24 avril 2009

Saison 1 / Episode 28 : Antennes Relais, Quand Vous Nous Tenez...

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De mon coté, tout a été dit : le principe de précaution, chère à notre Patrie à juste titre, est poussé à son extrême quant aux antennes relais.

Que les antennes relais soient considérées néfastes, sans qu'il n'y ait de preuves allant dans ce sens, c'est possible, mais à ce dans ce cas il faut entrevoir un futur sans téléphones portables et télévisions, entre autres, car émettant au moins dix fois plus d'ondes électromagnétiques qu'une antenne relais (certains vont jusqu'à dire que ce serait jusqu'à 1500 fois plus...).

Bref, un bon article pour illustrer, encore une fois, le débat le plus incertain de l'année, alors que le Grenelle des antennes relais (vivement le Grenelle des grenelles...) est au coeur de l'info.


Qui osera dire encore que le mobile facilite la communication ? Entre riverains, pouvoirs publics, scientifiques et opérateurs mobiles, c’est plutôt le dialogue de sourds. Alors que les discours se radicalisent, Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, flanquée de Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’Etat en charge de l’Economie numérique, et Chantal Jouanno, qui lui a succédé au secrétariat d’Etat à l’Ecologie, ouvrent ce matin une table ronde à très haute tension. Le thème : «Radiofréquences, santé, environnement.» La médiatisation de la séance d’ouverture - trois heures chrono pour laisser s’exprimer 54 participants - en irrite déjà quelques-uns, comme Janine Le Calvez, la présidente de l’association Priartem : «On a oublié les scientifiques et il n’y aura pas de débat !»

Il y a le feu sur les toits. Depuis la victoire d’un couple de Lyonnais devant la cour d’appel de Nanterre contre Bouygues Telecom (qui a été forcé d’éteindre une antenne), un vent mauvais de procès contre le mobile s’est levé. Coup sur coup, SFR à Carpentras et Orange à Angers ont été invités, sur plainte de riverains, à mettre sous le boisseau leurs émissions. Et on assiste au début d’une déferlante.

Maître Forget, l’avocat qui a fait plier Bouygues Telecom, en est à sa dixième assignation en justice, et il en tient, dit-il, «autant sous le coude, prêtes à partir». Pour Sceau-Saint-Angèle (Dordogne), Loctudy (Finistère), Belle-Isle-enTerre (Côtes-du-Nord), Villeneuve-de-la-Raho (Pyrénées-Orientales), les assignations sont parties.

D’autres confrères s’activent. L’avocat frondeur, épaulé par l’association Robin des Toits, salue le revirement de la jurisprudence : «Avant, chacun arrivait avec ses études et démolissait celles de l’adversaire», et le juge renvoyait le plaignant sous sa parabole. «Maintenant, dit-il, le juge reconnaît qu’il y a controverse. Et qu’il est anormal, dans ce cas, d’exposer les riverains comme on expose des cobayes.»

En arguant que le seul fait d’être exposé à un risque sanitaire, même hypothétique, vaut la mise en œuvre du principe de précaution, la justice a retourné le pré fertile du mobile. Et fait monter d’un cran les frayeurs. D’où l’urgence à concilier les points de vue.

Les opérateurs

Environ 49 000 antennes mobiles égayent le paysage. Certaines sont cachées dans des clochers d’églises. D’autres juchées en haut de pylônes, voire de château d’eau. Elles profitent à 56 millions d’utilisateurs. L’Afom (Association française des opérateurs mobiles) ne sait plus quel argument privilégier pour faire taire les inquiétudes. «On recense 130 000 émetteurs de toutes sortes [radio, télévision, armée, gendarmerie, aéroports…, ndlr], mais c’est toujours les antennes mobiles qu’on cible», regrette-t-on à l’Afom, qui se retranche derrière les seuils définis par l’Organisation mondiale de la santé, et retenus en Europe.

Baisser ces limites ? Hors de question : «Cela va créer des trous dans les couvertures.» Et il va falloir mettre davantage d’antennes. Pire encore : «On va devoir les rapprocher des gens !» De toute façon, on est très en dessous des seuils limites, avancent les opérateurs qui citent la moyenne d’exposition calculée par L’ANFR (Agence nationale des fréquences) sur 15 000 mesures : 0,71 volt par mètre. Pas loin de ce que réclament les associations comme limite absolue…

Les scientifiques

Ils ont l’impression d’être au milieu d’une partie de ping-pong. Sitôt qu’une étude ou une compilation de travaux met en évidence un effet potentiellement pathogène ou des mesures qui gênent, elle est démolie par le camp qu’elle dessert. Dernière étude en date, celle de Jean-François Viel, professeur de médecine, à la tête d’une équipe du CNRS, à Besançon. Dans le Doubs, il a équipé 200 personnes d’un dosimètre pour mesurer leur exposition aux ondes sur une journée. Résultat: ce sont les antennes de radio FM qui émettent le plus de radiations ! Tandis que, pour les mobiles, ce n’est pas au pied de l’antenne que la dose est la plus forte, mais à 280 m en zone urbaine, et à 1 000 m en zone rurale. «Parce qu’on est dans la vraie vie et que les expositions sont multiples», explique le scientifique. Du coup, Priartem et Agir pour l’environnement, que ces résultats dérangent, dénonce l’étude : «Son échantillon est biaisé» et «ses mesures sont contraires aux lois de la physique», accuse Daniel Oberhausen, l’expert des deux associations. Et puis les ondes FM ne sont pas dangereuses, «parce que ce sont des fréquences basses [100 Mhz, ndlr] et qu’elles sont présentes naturellement dans l’environnement. Pas comme le mobile».

Une autre étude peine à sortir. Baptisée Interphone, elle porte sur l’éventuelle dangerosité des mobiles. Treize pays y participent. Des résultats partiels, relatant une possible augmentation du risque de gliome (tumeur cérébrale) en cas d’utilisation intensive du portable, ont été publiés. Mais seule une étude internationale agrégeant les 6 500 à 7 000 cas de tumeurs aura la puissance statistique nécessaire pour dire le vrai. Martine Hours, chargée de piloter la synthèse, en est à «sa sixième version». Rude tâche, dit-elle, que «d’obtenir un consensus entre une quinzaine d’investigateurs nationaux». La chercheuse de l’Inrets ne donne plus de date pour cette étude annoncée initialement pour 2007. Mais rêve d’en finir cette année… Autre polémique dénoncée par Priartem, l’étude européenne Reflex, faisant état dès 2004 de résultats inquiétants : «Depuis qu’on a découvert qu’une technicienne a falsifié des données, les opérateurs se sont empressés de disqualifier toute l’étude !»

Les médecins

Troubles psychosomatiques ou affections réelles ? Encore une passe d’armes. Elle concerne notamment les électro-sensibles, ces handicapés des ondes, ultrasensibles et qui se plaignent de maux de têtes, d’eczéma ou de saignements de nez… Antennes mobiles, wi-fi, toutes les ondes sont incriminées.

A droite, l’Académie de médecine avec André Aurengo ; à gauche Dominique Belpomme, cancérologue, mais aussi des praticiens de ville, proches du Syndicat de la médecine générale. L’Académie de médecine est montée au front lorsque la cour d’appel a piétiné les études scientifiques et sommé Bouygues d’éteindre une antenne relais à Lyon. «Les électro-sensibles somatisent, dit en substance Aurengo. S’ils manifestent effectivement des troubles variés en présence d’émetteurs, ils sont incapables de repérer si ces dispositifs sont actifs ou non.»Damned.

Il s’inquiète surtout d’un «ressenti» du patient «mis au même niveau que l’expertise scientifique et médicale». Commentaire d’une scientifique pointue : «Certes, les études ne montrent rien, mais c’est pas parce qu’on ne voit rien qu’il faut arrêter de chercher.» Dominique Belpomme, lui, cherche et trouve. Professeur de cancérologie à l’hôpital Necker à Paris, il travaille sur 88 dossiers médicaux à partir desquels il a établi une description du syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques…

Les associations

Haro sur les antennes de téléphonie mobile ! «On n’a rien contre le portable», soutient Etienne Cendrier, porte-parole de Robin des Toits. «On veut juste faire abaisser les seuils d’émissions.» Son objectif : limiter à 0,6 volt par mètre les limites d’exposition aux ondes émises par les antennes mobiles (comme Priartem). Contre 41 et 61 volts par mètre aujourd’hui - la norme européenne. D’autres pays n’ont pas hésité à baisser leur seuil, plaide Robin des Toits. L’Italie, où la limite est de 6 volts, mais aussi la Pologne, la Bulgarie, la Suisse… Bruxelles a décidé de passer carrément à 3 volts, le 15 septembre. Même la ville de Paris s’y est résolue dès 2003, prônant le 2 volts maxi dans une charte.

Stéphen Kerckhove, d’Agir pour l’environnement, minimise le coût du passage à 0,6 volt : «Cela ne force à redéployer que 15 % des antennes», soit 7 500 relais. A Bruxelles, les opérateurs dénoncent une révolution bien plus coûteuse : baisser à seulement 3 volts implique de planter 40 % d’antennes en plus pour assurer la même qualité de réseau.

L'Etat

C’est un schizophrène. «L’hypothèse d’un risque» lié aux antennes relais «ne peut être retenue». C’est carré. L’affirmation est de François Fillon et elle figure dans la lettre de mission qu’il a adressée fin mars à sa ministre de la Santé, l’invitant à ouvrir un «Grenelle des antennes», pas moins. Même assurance de Chantal Jouanno, sa secrétaire d’Etat à l’Ecologie : «Jusqu’à présent, toutes les études scientifiques montrent a priori qu’il n’y a pas d’impact sur les populations.» C’était lors d’un «talk» vidéo organisé par le Figaro et l’opérateur Orange, le 4 mars…

Alors que la fronde des riverains grandit et s’organise, le discours, à la veille du grand déballage, s’infléchit. Selon la Tribune, le gouvernement planche sur des mesures de nature à calmer les peurs, sinon à étouffer les polémiques. Au cœur du sujet, la baisse des limites d’exposition. Pour le mobile, en revanche, les pouvoirs publics ne tournent plus autour du pot et déconseillent l’usage du portable avant 6 ans, parce que, confie Jouanno, «l’approche de précaution paraît cette fois justifiée». La procédure pour l’attribution d’une quatrième licence de téléphonie suit malgré tout son cours. Désignation du gagnant avant 2010. Ses concurrents lui souhaitent déjà bonne chance pour trouver des toits accueillants…

Schizophrénie aussi pour Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’Etat à l’Economie numérique et coauteure d’une «excellente proposition de loi en 2005, demandant la limitation des émissions à 0,6 volt par mètre», rappelle malicieusement Etienne Cendrier, de Robin des Toits. Exactement ce que réclame son association.


CATHERINE MAUSSION, Libération


http://www.liberation.fr/societe/0101563489-antennes-relais-le-dialogue-de-sourds

20:57 Publié dans France | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : antennes, relais, débat