29 décembre 2008
Saison 1 / Episode 11 : De l'Ephémérité de nos Sentiments
Dans la même veine que l'article précédent, voici un autre fait de société qui porte à réflexion, directement lié à l'e-commerce lui aussi, mais sur un objet bien précis.
Nous pouvons dorénavant aussi louer sur internet.
Nous n'expliquerons pas les conséquences qui peuvent résulter de cette nouvelle opportunité, mais d'un sujet bien précis.
En effet, parmi les objets pouvant être loués sur le site concerné, il est remarquable que l'un des objets phares du site ne soit autre que la robe de mariée.
Et oui mesdemoiselles, vous pourrez facilement louer ce vêtement si cher à vos yeux, le prendre lors de la journée la plus importante de votre vie, et ensuite le rendre, comme si de rien n'était.
Faire un article sur une telle banalité, quelle importance diront certains ?
Comme bien souvent, partir d'un élément semblant insignifiant est le meilleur moyen de trouver un élément de réflexion beaucoup plus vaste et général.
Louer une robe de mariée, je ne doute pas que certaines trouveront l'idée plus que ridicule, mais il faut avouer que l'utilité d'une telle possibilité est forte en cas d'obstacles financiers pour la famille.
Néanmoins, cela appelle un sujet bien plus intéressant.
Aujourd’hui, l’amour est-il aussi éphémère qu’un mariage ?
Depuis plusieurs années, les relations amoureuses entre individus ont pris une tournure pour le moins "libérée".
Il est loin le temps où l'on se mariait "pour le meilleur" et que l'union durait toute une vie.
Autre aspect de l'évolution de la société, les relations amoureuses sont aujourd'hui bénéficiaires d'un caractère bien plus éphémère, le nombre de divorces ayant explosé, tout comme le nombre de partenaires d'un homme ou d'une femme durant sa vie, de force que nous sommes dans une propension à se marier de plus en plus souvent "pour le pire".
Ce ne sont que des chiffres, mais ils sont assez explicites et l'actualité a souvent mis l'accent sur ce phénomène au cours de ces dernières années.
Aujourd'hui, personne ne trouve de remords à se marier pour divorcer quelques mois plus tard, se remarier et se divorcer à nouveau, dans un cycle incessant.
Perte de la notion d'amour ou, là encore, simple évolution des mœurs ?
Cette fois, l'aspect matériel est délaissé car nous envisageons bien la pure question des sentiments, une chose qu'il est en théorie difficile de contrôler,
Dans cet article, il ne sera pas aisée de faire preuve d'objectivité, non dans le sens d'un avis neutre, mais bien car nous avons tous une vision propre vis-à-vis de l'amour, et ce en rapport direct avec notre situation actuelle (dans une relation ou en couple) ou notre avis déjà fait sur la question (passé douloureux ou union parfaite).
Tentons tout de même de nous attaquer à ce sujet.
Pour le meilleur...
Une histoire d'amour, quoi de mieux ?
Evidemment, vous vous doutez bien que je ne vais pas me la jouer fleur bleue car ce n'est pas mon but et là n'est pas le problème, nous devons concevoir l'amour comme sentiment universel et comme, finalement, ultime but de chacun, à travers le fait de donner la vie, assurer la descendance, qui est la continuation logique de la quête de l'âme sœur et donc du mariage, pur symbole de la fusion entre deux êtres.
Chercher sa moitié, voilà un but commun à tous.
Bien des erreurs, bien des histoires sans lendemain découlent de cette quête, même s'il est illusoire de penser qu'on veut trouver la personne parfaite du premier coup, le désir sexuel étant la principale motivation de bien des intéressés afin de se mettre en couple, et ce durant bien des années (cela peut être sympathique lors de notre jeunesse, mais on peut penser que passer un certain âge, il vaut mieux s'installer une bonne fois pour toutes, une vision de l'amour qui est à prohibée car utopique au 21è siècle).
Finalement, si nous vivons tous, c'est en partie car nous attendons beaucoup de choses de la vie, dont l'amour.
Nous nous levons chaque jour pour aller travailler, gagner de l'argent, satisfaire notre appétit matériel, mais en ce qui concerne l'appétit psychologique, l'amour doit être vu comme la finalité (avec l'enrichissement intellectuel diront les philosophes) de chacun.
Une fois une historie d'amour établie, qui perdure dans le temps, nous pouvons alors nous épanouir avec l'autre et nous enrichir de cet apport.
Et c'est le grand paradoxe de l'amour ces dernières années : les histoires d'amour sont de plus en plus courtes et de plus en plus nombreuses.
Un appétit psychologique insatiable ? Peut-être.
Que ce soit la liberté sexuelle ou l'évolution des mœurs, les facteurs menant à revoir la définition même de l'amour se cumulent.
Peut-on pour autant dire que nous assistons à une fuite des sentiments véritables, les mariages n'ayant plus qu'une portée éphémère, tout comme les histoires d'amour ?
... Et pour le pire.
Bien malin celui ou celle qui pourra affirmer qui sera son partenaire "pour la vie", quelque soit son âge et le statut de sa relation actuelle.
Nous évoluons dans une société qui laisse de plus en plus de place au matériel, moins au psychologique, et cela semble se répercuter dans les relations entre les deux sexes, une relation qui se base moins sur l'affectivité et plus sur le désir.
Y a-t-il une différence entre affectivité et désir ? Bien sûr.
L'un est basé sur le long terme et la pure envie psychologique de l’autre, l'affectivité, tandis que l'autre vise plus l'éphémère, l’envie physique, le désir.
Aujourd'hui, l'affectivité semble marquer le pas et perdre de la forcer face au désir, plus intense sans doute.
Nous serions donc plus enclins à satisfaire notre désir immédiat plutôt qu'à vouloir contenter nos sentiments sur le long terme, c'est une réalité du 21è siècle.
Alors, à première vue, nous serions en train de perdre de vue les sentiments ?
Pas sûr.
Le désir est sans doute le sentiment le plus intense qu’on puisse ressentir, et si une personne délaisse une autre car désirant cette dernière c’est car elle pense de manière légitime avoir trouvé chaussure à son pied.
Néanmoins, dans ce cas nous serions sans cesse dans un cas d’insatisfaction permanente, pouvant succomber au charme d’autrui à chaque instant et, finalement, tels les tonneaux percés de Calliclès (dans Le Gorgias, débat entre Socrate et Calliclès sur la satisfaction de nos désirs), n’être jamais « plein » : plus on veut se satisfaire, moins on l’est réellement…
Sources :
L'amour aujourd'hui
http://csf.kb.inserm.fr/csf/PDF/Nombre%20de%20partenaires%20sexuels%20.pdf
Les robes de mariée d'un jour
http://www.lepoint.fr/actualites-societe/louez-vos-objets-dormants/920/0/300922
22:03 Publié dans Nous | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : amour, sentiments