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22 septembre 2009

Saison 1 / Episode 34 : Sujets Sensibles s'abstenir.

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Après Jean-Marie Bigard, Marion Cotillard et Karl Zéro, c'est au tour de Mathieu Kassovitz de se démarquer vis-à-vis des attentats du 11 septembre.

Il sous-entend, comme les trois autres personnalités sus-citées, que la Théorie du Complot est de mise et que le Gouvernement US n'est pas tout blanc dans cette histoire, voire est le principal acteur des attentats.

 

Comment sont considérées ces personnalités après avoir fait part de leur opinion ?

Comme des négationnistes.

 

Il apparaît alors qu'on ne peut pas dire ce que l'on veut concernant les attaques visant le World Trade Center, sous peine d'être pointé du doigt et accusé des pires vices.

 

Cela est-il légitime, tant cette journée du 11/09 nous a tous marqué et nous a montré l'un des pires maux de ce début de 21è siècle, à savoir le Terrorisme ?

Ou alors sommes-nous tombé inconsciemment dans une idée figée et intouchable selon laquelle il y a les gentils américains, et les méchants terroristes, sans remettre une seule seconde en cause la détermination des US de se définir comme policiers du Monde, par tous les moyens.

 

Vu que ceux qui ont osé évoqué la Théorie du Complot précédemment ont été qualifiés de négationnistes et critiqués par l'opinion publique, nous allons essayer de jongler efficacement entre objectivité, faits et réalité, afin de sortir une analyse utile de cette actualité.

 

Au-delà de savoir qui a raison, si la Théorie du Complot existe réellement, si nous n'avons affaire qu'à une simple machination de la part d'un grand nombre de personnes, c'est le rapport à la liberté d'expression qui est ici intéressant.

En effet, les personnalités n'ont fait qu'émettre une hypothèse, mais elle leur a valu une véritable fronde de la part de l'opinion publique et des médias.

 

Dans la même lignée que le premier article de ce blog, et plus récemment l'article mettant en confrontation Liberté d'Expression et Expression Libre, on va essayer de se pencher sur les limites de la liberté d'expression.

 

 

Quand l'évocation d'une hypothèse débouche sur la dénonciation idéologique.

 

Que ce soit le provocant Bigard, l'oscarisée Cotillard, le professionnel Zéro ou le cinéaste Kassovitz, les réactions ont été bien similaires à la suite de leurs déclarations sur les attentats du 11/09.

Moqueries, critiques virulentes, ignorance des médias, rien ne leur a été épargné pour avoir osé dire que les américains n'étaient peut-être pas vierge de tout reproche quant à l'attaque des Twin Towers.

 

On ne peut pas nier une chose, que les attentats ont marqué chaque citoyen du Monde, tant tout cela semblait irréel : la première puissance mondiale assiégée de la plus « spectaculaire » des manières, sous les feux de centaines de caméras et devant des milliards de téléspectateurs.

Le 11/09 sera surtout le préambule à une politique d'attaque légitimée par la défense du Monde face au terrorisme : invasion de l'Afghanistan, chute de Saddam Hussein, tout cela est la suite du 11/09.

 

Nous ne sommes pas là pour dire si les américains ont, sur un plan géopolitique mondial, gagné une avance considérable, où si les actes comme la Guerre en Irak sont une dérive de la peur du terrorisme permettant de réaliser des actes qui auraient été inacceptables hors contexte.

Néanmoins, 8 ans après, les États-Unis se prévalent de vouloir universaliser leur Démocratie dans les pays en difficultés, et cela encore fait suite aux évènements du 11 septembre.

 

On pourrait donc juste en conclure que « Tout est lié », mais les personnalités vont plus loin en envisageant le plus morbide des scénarios : ce sont les américains eux-mêmes qui ont attaqué les Twin Towers.

 

Il suffit de faire un tour sur la Toile pour voir le nombre assez impressionnant de sites traitant de cette Théorie du Complot. Même Wikipédia permet d'avoir un rapport complet sur cette opinion démontrant par plusieurs faits concordants que les deux tours, par exemple, ont été détruites par des bombes dissimulées dans les bâtiments par les américains.

 

A chacun de se faire un avis sur la question, et si un jour on apprenait que le scénario le plus bancal de toute l'histoire puisse être réel, alors il faudrait agir en conséquence.

 

Revenons sur les paroles des personnalités.

 

Elles savent (du moins pour Kassovitz, je l'espère) qu'elles risquent d'être mises sous les feux des projecteurs en évoquant cette théorie du complot.

Bigard, en premier, a fait part de son idée il y a un an maintenant, et cela le suit toujours aujourd'hui.

 

Qui est à blâmer ? Les personnalités qui abusent de leur influence publique pour faire passer leurs idées les plus osées, ou l'opinion publique qui se met volontairement des œillères pour ne pas vouloir envisager une seule seconde une machination qui remettrait en cause la société du 21è siècle et les dominants du Monde entier ?

 

L'un et l'autre, à vrai dire.

 

 

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Mathieu Kassovitz


De la distinction des propos négationnistes et des propos provocants.

 

Après tout, comme vu dans « Liberté d'expression = Expression Libre ? », on ne peut pas tout dire.

Les propos rapportés dans l'article faisaient référence au chanteur Orelsan et aux propos négationnistes.

Les propos sur la Théorie du Complot sont-ils des propos négationnistes ? C'est là l'enjeu du problème.

 

La rétro-analyse est ici faite, et c'est l'un des facteurs du négationnisme.

Certes mais, à ce rythme, on risque de basculer dans la chasse aux sorcières, voulant dénoncer chaque personne qui aurait des idées autres que celles dominantes sur des sujets sensibles.

 

Quant à l'opinion publique, qui s'indigne des propos sur la Théorie du Complot, elle risque de tomber dans une vision du Monde réduite par des œillères afin de se diriger vers un semblant de pensée unique, la crainte de tout monde démocratique qui se respecte.

 

Finalement, ce fait d'actualité témoigne de l'ambiguïté de la liberté d'expression et de la société par la même occasion.
Évidemment, prêcher devant les caméras que les américains sont les auteurs des attentats, c'est à la fois choquant et perturbant.

Mais que nous adoptions la politique de la pensée unique l'est tout autant, comme si on devait tous s'accorder sur une seule et même idée, et non une autre, quelque soit le sujet.

 

Alors, bien sûr, ici l'on évoque le 11/09, ce qui n'est pas un sujet comme un autre, mais nous pourrions plus tard avoir les mêmes causes et conséquences sur d'autres sujets, ce qui serait un très mauvais signe quant au devenir de la société et des idéologies la formant.

 

On doit concevoir que, même si ces personnalités savent qu'elles vont perturber l'ordre actuel des choses, elles peuvent faire part de leurs idées comme tout autre individu.

 

Mais, sur ce, vous me parlerez de Dieudonné et de son négationnisme qui ne trouve là aucun défenseur.

 

Et bien c'est qu'il y a une différence entre négationnisme et remise en question : si encore on n'avait absolument aucune preuve que les attentats du 11/09 aient été réalisé par les américains eux-mêmes, alors on serait dans la même situation vis-à-vis du négationnisme, c'est-à-dire le refus de l'évidence.

 

Aujourd'hui, en 2009, il y a tellement de sites internet et de sources qui évoquent, avec sérieux, une manipulation de grande envergure lors des attentats visant les Twin Towers, qu'on ne peut dire « C'est faux, il ment, etc... ».

 

Je ne dis pas que les américains sont à l'origine des attentats, mais nous agissons comme si il n'y avait absolument aucun fait troublant, aucune incohérence marquante.

Alors qu'il y en a.

 

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Les personnalités ne sont coupables que d'une chose : partager ces théories et le faire savoir.

Que font les médias et l'opinion publique ? Il les pointent du doigt, les accusent, sans eux-mêmes s'interroger sur leurs déclarations, s'interroger eux-mêmes sur les évènements remis en cause.

 

Alors oui, il y a peu de chances qu'un jour on apprenne que les attentats ont été orchestrés par la Maison Blanche (et je l'espère sincèrement d'ailleurs, car sinon nous vivrions dans une société pourrie jusqu'à la moelle), mais des personnes ont choisi d'aller à contre-courant, documents et faits à l'appui, et même si on n'a pas à leur donner un impact médiatique plus important qu'à l'accoutumée, on se doit, si on déclare être une véritable démocratie, leur laisser la parole et leur dignité.

 

Revers de la médaille de la Liberté d'expression ou problème d'un principe démocratique poussé à l'extrême, le constat est le même : les propos des personnalités sus-citées relèvent de la Liberté d'Expression (liberté de s'exprimer sur un sujet sensible), et non de l'expression libérée (dire des choses irréfléchies, injurieuses, indignes d'attention).

 

Si on désire se définir comme un pays démocratique, acceptons (comme les partis extrémistes en politique par exemple) les idées de ceux remettant le système en cause, tant que cela ne dérive pas sur du négationnisme.

 

PS : Dans les sources, un lien vers le site ReOpen911, assez bien fait, demandant une véritable enquête sur les attentats du 11 septembre, qui soit indépendante et non politique.


Sources :

Interview de Kassovitz

Le Négationnisme

Les Théories du Complot concernant le 11/09 sur Wikipédia

ReOpen911, site demandant une nouvelle enquête sur le 11/09

 

11 septembre 2009

Saison 1 / Episode 33 : Quand les bulletins mettront du Biactol.

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Selon les politologues, les orientations de chacun se modifient selon l'âge et la maturité, commençant par des idées radicales avant de se modérer avec le vieillissement.
Ainsi, même si l'on peut commencer comme sympathisant de la LCR, on peut se retrouver, 40 ans plus tard, prenant sa carte d'adhésion au Modem.
Difficile de trouver un exemple explicite, donc on va faire confiance aux politologues.

L'UNL commence bien son année et n'a pas loupé sa rentrée en lançant un débat dont on risque d'entendre parler pour un petit moment encore car les politiciens ne sont pas passés à côté de cette info (on y reviendra) : abaisser le Droit de Vote à 16 ans.

Comme tout sujet touchant la Politique trouve obligatoirement adeptes et détracteurs, on aurait pu penser que cette idée tomberait vite dans l'oubli, car pouvant être étiquetée de l'idéologie du Parti en ayant fait un de ses chevaux de bataille.

Mais ici, aucun Parti Politique n'est à l'origine de cette initiative, mais l'Union Nationale Lycéenne qui se défend avec un argument valable en ce que les jeunes sont responsables pénalement dès 16 ans, mais ne peuvent s'exprimer politiquement au même âge.

Depuis Giscard, qui abaissa la majorité électorale de 21 à 18 ans, nous n'avons pas évolué et cela fait donc maintenant 35 ans que le curseur est bloqué sur la case « 18 ans ».

Beaucoup de problèmes sont soulevés par cette idée :
Pourquoi descendre à 16 ans ?
Un jeune de 16 ans a-t-il les aptitudes requises pour pouvoir voter utilement ?
Doit-on prendre le risque d'offrir les urnes à des jeunes qui peuvent en grande majorité se désintéresser de la Politique, alors que l'abstentionnisme est déjà un problème récurrent de notre société ?

Cela méritait un petit article.

Et puis je commence à croire que je suis le seul blog au Monde à ne pas avoir parlé de la Grippe A ou de Michael Jackson, alors continuons sur cette bonne lancée !

2 ans de plus ou de moins, quelle différence ?

Après tout, quand l'on voit aujourd'hui l'âge du droit de vote, qui a déjà pu baisser de 3 ans dans les années 70, on peut se dire que le baisser de 2 ans à nouveau est envisageable, le visage de la société ayant encore changé depuis trois décennies.

Et puis, 3 ans après le CPE, preuve que les jeunes peuvent faire plier les politiques, on se dit finalement que la France d'aujourd'hui est peut-être prête à faire le grand saut qu'à déjà effectué l'Autriche en donnant un vote à chaque voix d'au moins 16 ans.

Néanmoins, quelques faits peuvent remettre en question cette avancée.

Tout d'abord, dans une société plus Conservatrice qu'il n'y paraît, donner la possibilité à des Secondes de pouvoir décider qui va être le leader de la France pour les 5 ans à venir, ça peut faire peur.
Pourquoi ?

Car, à tort ou à raison, les jeunes de 16 ans ne sont pas considérés comme pouvant être des électeurs assez éclairés, pas assez expérimentés. Bref, à 16 ans on est plus réputé devoir s'intéresser à sa copine ou à son copain, plutôt qu'au discours d'un Fillon, d'une Aubry, d'un Besancenot ou encore d'un Le Pen.

Quelque part, cette conclusion est réaliste, sur la forme, bien que discutable sur le fond.

Alors, nous considérons-nous comme suffisamment bien pensant pour se permettre de dicter aux jeunes de ne pas se mêler de choses sérieuses, ou alors faisons-leur confiance pour qu'ils puissent faire quelque chose du scrutin qu'ils ont entre leurs mains ?

Question difficile à cerner, mais nous allons arriver à une conclusion et à une réponse.

Tout d'abord, la question de la maturité politique est reprise comme argument pour leur refuser le droit de vote.
Il est vrai qu'à 16 ans, bien qu'on ait des avis, des idées, difficile de pouvoir trancher sur des élections nationales (où l'intérêt général doit primer pour choisir le vainqueur, je ne le dirai jamais assez), sur des référendums (oui ou non à l'Europe ?) car on n'envisage pas l'adolescent avoir toutes les armes idéologiques nécessaires pour pouvoir prendre pleine conscience de la signification de son vote.

Cela est-il fondamentalement différent à 18 ans ?
Et bien plus qu'il n'y paraît.
L'un des points communs entre les deux âges, 16 et 18 ans, c'est qu'en grande majorité, on est toujours au Lycée.
A 16 ans, on découvre le monde lycéen (et ses grèves), commençant la transition de l'état d'adolescent à l'état d'adulte.
A 18 ans, on termine cette transition en passant le Bac en Terminale, avant de se lancer dans les études supérieures ou autres.

Évidemment, tout le Monde ne va pas au lycée, bon nombre d'adolescents arrêtant les études dès 16 ans. Pour ne pas tomber dans du « cas par cas » excessif, on va suivre la majorité, mais il en reste que, quelque soit son choix, l'âge de 16 ans est un tournant pour chacun : direction le lycée pour la plupart, ou recherche de travaux pratiques pour d'autres.

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Qu'à changée la période lycéenne dans les idées du jeune homme (ou de la jeune femme, bien entendu) ?

Le Lycée est un premier contact avec le Monde extérieur, social, permettant à la personne de se former une identité.
L'identité qu'acquiert chacun se forge en grande partie au lycée avec ces trois années charnières : 16, 17, 18 ans.

Vu comme ça, passer de 16 à 18 ans ne représentent que 730 jours et des poussières, mais c'est bien plus que ça.

On peut avoir une identité à 16 ans, au sortir du collège, mais tout le monde s'accordera sur le fait que le lycée est l'époque où la personnalité se dessine, passant d'une silhouette hésitante à l'entrée en Seconde, à une forme bien définie au moment d'aller chercher son diplôme du Bac.

Mes détracteurs pourront me dire que l'être peut changer du tout au tout durant sa vie, par son vécu et ses expériences, bien sûr, mais il faut bien un point de départ et celui-ci se fixe au lycée.
Pourquoi ?
Car, et de plus en plus aujourd'hui, l'adolescent assimile les codes de la Société à travers les cours, on pourrait même dire qu'il la pense, et je vise ici, cela va de soi, la Philosophie, qui a hanté les nuits de certains, comme occupé agréablement les rêves d'autres.

Le lycée est un lieu de socialisation incontournable, comme le montre d'ailleurs le sujet même de cet articles : l'UNL est estampillée 100% lycée.
Qui fait régulièrement la Une de l'actualité dès qu'une réforme touche le Secondaire ? Le lycée avec ses grèves qui ont déjà fait chuter des bêtes politiques comme Fillon ou même De Villepin, qui a vu son ascension stopper nette après le camouflet que fut le CPE.

Et rien que là on voit que, finalement, le lycée est un lieu où l'on apprend aussi la Politique, pas seulement durant les années de grèves, mais aussi de par les thèmes rencontrés en cours (Guerre froide avec la scission URSS/USA qui fait écho à la scission Capitalisme/Socialisme).

En résumé, on sort du lycée avec des idées, des préférences, que ce soit sur la Société, l'homme et bien sûr la Politique.

Mais voilà, à la sortie du lycée on à en général 18 ans, et non 16 ans.

Il y a bien un soucis de maturité qui se révèle entre 16 et 18 ans, mais plus qu'une maturité politique, c'est une maturité de l'être qui échappe un tant soit peu à l'adolescent, et c'est pour le moins important au moment d'exercer son devoir de citoyen.

Surtout, au lieu de se demander si l'on doit abaisser la majorité électorale à 16 ans, il faudrait déjà savoir si le vote à 18 ans fonctionne.

Pas facile de trouver des chiffres sur le Net, mais il faut constater que le vote des jeunes n'est pas au beau fixe. En même temps, selon les études, le « vote jeune » va généralement de 20 à 29 ans, ce qui est assez large.

Un chiffre est intéressant, et extrêmement révélateur : aux dernières élections européennes, pas moins de 70% des 18-24 se sont abstenus.

On en vient donc à la conclusion qu'il y a bien une différence d'état d'esprit entre nos 16 et 18 ans, mais aussi que le vote à 18 ans n'est pas aussi bien représenté que ça.

Et là, on tombe bien évidemment sur de la pure subjectivité.
Pour certains, qui se sentent concernés par la Politique, le vote à 18 ans est une évidence, mais pour d'autres, ce fût une étape à franchir, une étape difficile à surmonter car ne se sentant pas suffisamment armé face à l'urne, poussant donc la plupart à tout simplement éviter les urnes.

Oui, le vote à 18 ans est entré dans les mœurs, mais est-ce que cela signifie que nous sommes tous dans le même état d'esprit au moment de saisir les bulletins ?
Visiblement non, et bien que 18 ans soit synonyme de majorité électorale, on est encore un peu plus proche de l'état de la fin d'adolescence que du début de l'âge adulte.
Quand on voit l'abstentionnisme dans son ensemble, il faudrait même se demander si l'âge à une importance...

 

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La maturité politique est-elle indissociable de l'âge ?

Si cette maturité semble échapper aux jeunes de 16 ans, peut-on affirmer qu'elle soit totalement acquise par les électeurs plus âgés, de 20 à 30 ans, voire même par ceux de plus de 30 ans ?

Pas vraiment quand l'on voit les chiffres de l'abstentionnisme durant ces dix dernières années, en constante augmentation.

On pourrait penser que le droit de vote donné aux jeunes de 16 ans ait tendant à faire enfler cet abstentionnisme, mais ce dernier est déjà bien mis en avant par des générations plus âgées.

L'abstentionnisme porte aussi un visage à multiples facettes : on peut très bien s'abstenir car on se sent déconnecté du débat politique, comme désintéressé (le risque du droit de vote donné à 16 ans), mais aussi car l'on considère que c'est un symbole du « ras-le-bol » de la politique (se mettre volontairement hors-jeu pour décrédibiliser la légitimité des résultats et du vainqueur).

L'abstentionnisme mériterait un article à lui seul tant il y a de choses à évoquer.

Il n'en reste que la réalité existe selon laquelle un jeune de 16 ans puisse faire preuve d'autant ou de plus de maturité qu'un trentenaire ou qu'un quadragénaire qui se désintéresse fortement de la politique et vote pour le premier bulletin aperçu.

Les mouvements de contestation dans les lycées, au cours de ces dernières années, ont montrés que les adolescents pouvaient faire preuve de réflexion politique, ce qu'ont oubliés les initiateurs de la réforme CPE.
Après, et là l'ouverture amène à un autre problème, il faudrait faire preuve de transparence quant aux relations entre les groupes politiques radicaux et les étudiants.
La controverse revient sur le devant de la scène lors de chaque conflit : les étudiants contestent-ils du fait de leur propre voix, où deviennent-ils les marionnettes de groupes politiques qui voient en eux une formidable armée anti-gouvernement ?

Nous verrons cette année si les prochaines grèves remettront en évidence la maturité politique d'adolescents délaissés par le droit de vote.


Le vote à 16 ans ? Nous devons en conclure, aujourd'hui, qu'il est sans doute trop tôt pour l'envisager sérieusement.

Sans doute les contestations lycéennes montrent qu'ils ont un rôle à jouer, mais elles montrent aussi au Pouvoir en place et aux politiques que ce sont des acteurs qui peuvent se révéler extrêmement embarassants.
Ce n'est pas Dominique de Villepin qui me contredira...

Signalons tout de même que tous les partis politiques ont fait état de leur satisfaction quant à l'éventualité d'un droit de vote à 16 ans.
Plus qu'une réelle affection envers les adolescents, c'est plutôt l'éventualité d'un nouvel électorat à conquérir qui séduit les politiques, soyons réalistes.

 

Sources :

16 ans.

UNL vs Hirsch

01 septembre 2009

Saison 1 / Episode 32 : Un pour Tous, Tous pour Un.

 

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Obama comparé à Hitler ?

 

C'est une blague ? Qui oserait une seule seconde mettre l'homme politique le plus adulé sur la même ligne que le plus haï ?

Encore, pourquoi en arriver là ?

 

L'Amérique est en train de nous livrer une bataille idéologique comme elle seule en a le secret. Elle, grande figure mondiale du Néo-Libéralisme.

 

Et nous, français, pouvons en être les principaux acteurs passifs, vu que ce qui sème la pagaille au pays de l'Oncle Sam est, pour nous, une avancée considérable.

 

Voyez plutôt.

 

Barack Obama vient de lancer son combat politique le plus risqué, celui de l'assurance-maladie.

Jusqu'ici, tout va bien.

Quand l'on sait que près de 50 millions d'américains n'ont pas de couverture médicale, on se dit qu'il est pour le moins logique que l'homme aussi populaire que le Pape ou le Christ mette les mains dans le cambouis pour profiter du halo quasiment mystique l'entourant afin de résoudre un problème existentiel est 100% américain.

 

Dois-je ici rappeler que le bien pensant Michael Moore en avait fait le sujet principal de son film documentaire « Sicko », après « Bowling For Columbine » et « Farenheit 9/11 ».

 

Oui, mais voilà, l'état de Grâce de Super Obama file tout doucement vers sa fin et sa volonté de refonte de l'assurance-maladie pourrait bien l'achever une fois pour toute.

En effet, au travers de son idée se dessine une réforme en désaccord total avec les traditions américaines les plus pures : l'idée de Solidarité entre chacun.

 

Il n'en faut pas plus pour que le mot auquel les américains sont le plus allergique renaisse : le Socialisme.

 

 

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Solidarité : une nécessité vitale.

 

 

En France, la Solidarité est un des piliers de la construction étatique.

Terme qui se retrouve même sous-entendu dans la devise nationale grâce à « Fraternité », nous nous en prévalons comme d'une qualité bien de chez nous : nous sommes solidaires les uns des autres, nous sommes un exemple d'entente inter-citoyens.

 

Quid d'une France sans solidarité ?

Au vu de notre histoire, cela semble tout bonnement impossible. Entre Guerres, Occupation, Résistance et Victoires, notre Patrie s'est forgé ce sentiment devenu dès lors si banal, celui qu'il faut aider son prochain, ou son voisin.

 

Alors, avoir une couverture maladie, concept hexagonal universel, est pour nous une chose pour le moins normale, pour ne pas dire nécessairement logique. Que chacun paie pour chacun, quoi de plus éthique ?

 

Ici, vous l'avez peut-être remarqué, nous venons de dénicher la raison pour laquelle les américains sont si réfractaires au mot Solidarité : L'Histoire du pays.

Évidemment.

Si nous sommes si friands de Solidarité, au point de se demander, en toute objectivité, si nous ne sommes pas un exemple à suivre à travers les continents, il n'en est pas de même Outre-atlantique, et ce pour les mêmes raisons : l'Histoire du pays.

 

Et oui, entre Guerre Froide face à l'ennemi Socialiste de l'Est et sentiment patriotique inégalable, les États-unis ont acquis cette idée que la Solidarité entre chacun est à proscrire, tant cela ressemble à ce qu'il se passait dans le pays de Staline.

 

N'oublions pas que du côté des politiques, que ce soit les Républicains ou les Conservateurs, ce sont tous deux des partis nationalistes (en France, il n'y a qu'un seul parti nationaliste, et on sait à quel point cela entraîne des débats controversés), et aucun ne se dote de l'étiquette de Socialiste, bien au contraire.

 

L'un dans l'autre, c'est comme si il y avait un système bipartite, mais de même rang politique (2 partis de Droite par exemple aux US) pour résumer.

 

En France, nous n'en sommes pas encore là : une Droite, une Gauche, et le clivage politique est tout trouvé.

Évidemment, on n'oublie pas le Centre, la droite de la droite et la gauche de la gauche, mais la scission en deux grandes orientations idéologiques est bien là.

 

Alors que chez nous la Solidarité est incontournable, l'Individualisme qui règne sans partage dans la société américaine et l'idée que chacun doit se débrouiller sans l'aide d'un compatriote est entrée dans les mœurs il y a bien longtemps.

 

Qu'en serait-il s'il n'y avait pas l'ombre du bloc de l'Est, qui a préfiguré toute la pensée libérale outre-atlantique dès le milieu du 20è siècle ?

On ne peut le savoir.

 

La Guerre Froide a bouleversé le Monde de la fin de la Seconde Guerre Mondiale à la chute de l'URSS en 1991.

 

Les États-Unis, bien que vainqueurs, ont aussi adopté une idéologie unique, celle du Libéralisme le plus pur, la philosophie selon laquelle est consacrée la primauté des principes de liberté et de responsabilité individuelle, entraînant alors une stricte limitation des obligations sociales imposées par le pouvoir au profit du libre choix de chaque individu.

 

Donc, l'individualisme prédomine aux US, et on comprend mieux pourquoi lancer l'idée d'une solidarité entre chacun est si mal accueillie : relan de Socialisme et remise en cause des principes ayant fondés la société américaine.

 

Poussons l'étude un peu plus loin.

 

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Solidarité ou Individualisme : Que privilégier ?

 

Vous le savez, je ne suis pas du genre à éviter l'étude d'une question pouvant effleurer les mœurs.

Si cela en choque certains, tant pis.

 

Oui, car ici vient le problème de savoir ce qui doit aujourd'hui être mis en avant, entre les visions américaines et françaises, entre les concepts de Solidarité et d'Individualisme.

 

Peut-on remettre en cause l'un des piliers de notre société ?

 

Inutile de tergiverser à prime abord : Individualisme rime avec Égoïsme, sous-entendant une société fondée sur la seule possibilité individuelle, sans aucune aide extérieure de compatriotes si nécessaire.

 

Qui serait tenté, dans notre beau pays, de passer d'une société ou chacun aide chacun, à une américanisation sentant le libéralisme le plus extrême ?

On en viendrait à modifier notre devise nationale, c'est dire !

 

Néanmoins, bon nombre de facteurs, issus de la solidarité sont aujourd'hui en difficultés :

Quid des cotisations sociales qui, selon certains, font vivre les RMIstes qui ne veulent pas travailler ?

Quid de la volonté de chacun d'aider son compatriote quand celui-ci n'en semble pas méritant ?

 

Voyez-vous où je veux en venir ?

 

C'est pourtant simple, et si les médias n'en parlent pas c'est sans doute car c'est un sujet tabou :

Le sentiment de solidarité se perd en France.

 

On ne peut pas trouver d'étude explicite, mais bon nombre d'indices montrent que nous sommes en train de perdre, doucement mais surement, notre sentiment d'union :

Depuis plusieurs années, le moral des français est en berne, les scissions entre classes sociales se ressentent de plus en plus, on assiste à un ras le bol général de tout le monde envers tout le monde.

 

Nous sommes contre la politique actuelle ? Faisons une grêve nationale !

Il y a encore une grêve en France ? Bande de feignants !

Je multiplie les heures sup' car c'est de l'argent en plus ? Mettons de côté ceux qui touchent le RMI !

Il cumule les RTT et fait tout pour éviter de rester trop de temps sur son lieu de travail ? Feignant !

 

Je caricature à 100% mais, honnêtement, qui n'a pas déjà entendu ce type de réflexion, ou quelque chose s'en rapprochant ?

 

Et surtout, ce qui me marque le plus car, au moins sur ce point, j'aimerais qu'on prenne de la graine de nos amis américains : la popularité des hommes qui ont le pouvoir.

 

Nombreux sont ceux qui se souviennent du dîner suivant la cérémonie d'investiture de Barack Obama : celui-ci comptait un invité très spécial en la personne de John McCain, le concurrent d'Obama à la Course à la Maison Blanche.

Un simple coup de comm' ? Pas sûr quand l'on sait qu'il est de tradition en Amérique qu'après le résultat des élections présidentielles, et quelque soit le candidat pour qui l'on a voté, on se range derrière le vainqueur et on espère qu'il fera du bon travail.

 

Le côté patriotique qui ressort, peut-être, ou l'idée acceptée qu'un pays n'est jamais plus solidaire que lorsqu'il met ses convictions de côté pour l'intérêt général.

Un électeur votant en faveur de McCain qui soutient le nouveau Président Obama, rien d'extraordinaire outre-atlantique.

 

 

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En France, ce n'est pas tout à fait pareil...

 

Le Président Sarkozy a été élu, mais cela ne semble pas lui donner de légitimité suffisante pour que les français lui fassent confiance sur le long terme : côté de popularité en berne, critiques, rien ne lui est épargné par les citoyens, alors que c'est le Président de la République.

Je précise ici que je ne souhaite pas défendre la personne de Sarkozy, mais uniquement le statut de Président de la République.

 

Je suis à la limite de partir sur un autre sujet, qui mérite réflexion lui aussi, et sera sans doute évoqué prochainement, donc je ne m'étalerai pas aujourd'hui là-dessus : Le désamour des citoyens pour les politiciens.

 

Restons-en à la constatation que les critiques fusent dès qu'une réforme est voulue, mais que l'on oublie aussi que le Pouvoir peut aider, qu'il soit de Gauche ou de Droite.

Étant étudiant, je n'oublie pas que les bourses de l'enseignement supérieur me sont versées régulièrement, et que ça m'aide dans la vie de tous les jours, comme de nombreux autres étudiants.

Pourtant, quelqu'un trouvera toujours quelque chose à redire.

Ou plutôt personne n'en parle et préfère se concentrer sur une autre réforme.

 

Tout cela pour en venir à la conclusion que si les américains mettent de côté la Solidarité, on peut encore prendre quelques leçons de leur part pour éviter de sombrer justement dans l'individualisme à force d'être trop solidaires.

Trop de solidarité tue-t-elle la Solidarité ? C'est un problème qu'on pourrait bien se poser d'ici quelques temps.

A force d'être lié à chacun à tous les niveaux sans avoir le choix, la volonté de ne plus être lié afin d'améliorer sa petite personne grandie chaque jour.

 

Enfin, si nous sommes si solidaires, si aimants de la « Fraternité », pourquoi toujours critiquer autrui ou ceux ayant le Pouvoir ?

 

La Solidarité en France, c'est bien quand ça nous arrange...


Sources :

Le pari d'Obama


Le Libéralisme


Le Socialisme

14:00 Publié dans Monde | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : solidarité, usa, obama