08 juillet 2010
[CDMAFSUD2010] 30 - La Furia Roja.
Nous aurons donc droit à une Finale 100% européenne et, surtout, 100% inédite. Pays-Bas – Espagne, avec deux équipes qui n’ont jamais soulevé le Trophée auparavant.
On aurait presque signé d’emblée pour une qualification allemande à l’issue de la demi-finale, hier soir. Après avoir infligé 8 buts aux Anglais et aux Argentins, l’Allemagne était sur son petit nuage, bien trop haut pour être inquiété par des Espagnols qui se sont toujours imposés sur le score le plus infime.
Klose, « Schweini », Özil, Podolski, Lahm, ils étaient tous là, sauf Muller, dont la suspension fut bien plus préjudiciable que prévue.
Les Espagnols, avec Torres sur le banc et Pedro titulaire, prenaient le risque de modifier sensiblement leur comportement sur le terrain, passant en 4-3-3. Mais Del Bosque sait ce qu’il fait.
Inutile de tourner autour du pot. L’Espagne fut hier soir largement supérieur à la Nationalmannschaft. Ballon confisqué, spectacle assuré, de nombreuses occasions, on ne reconnaissait pas la Roja, celle qui avait perdu face à la Suisse, battu difficilement le Chili, et qui s’était qualifiée face au Paraguay au terme d’un match indécis comme jamais.
Les protégés de Joachim Löw, eux, ont à nouveau vécu la Finale de l’Euro 2008. Favoris, ils se sont fait balader de bout en bout, ne pouvant se créer que 2 ou 3 bonnes occasions, subissant sans cesse le jeu vif et bien organisé d’une Espagne ayant enfin retrouvé son niveau de l’Euro 2008.
Le but de Puyol, à 20 minutes du coup de sifflet final, sur un corner, symbolise cette partie. En effet, l’Espagne dispose d’atouts techniques, mais le physique allemand avait l’avantage. Cela s’était vérifié en 2008, mais la victoire revint tout de même aux ibériques. Hier soir, les Allemands furent dangereux sur coups de pied arrêtés.
Et voilà que c’est l’équipe la moins physique qui marque, de la tête ! Dramatique pour les coéquipiers de Klose, qui se devaient d’avoir une longueur d’avance dans cette phase de jeu.
Et l’Allemagne n’aura vraiment joué le coup qu’après cette ouverture du score. Comme si elle pensait la défaite impossible, malgré tout. La Roja a tenu bon et prend son ticket pour la Finale à une équipe qui avait tout pour elle.
Ce Mondial est définitivement celui des premières. Première élimination des 2 finalistes de l’édition précédente dès le Premier Tour, première élimination avant les huitièmes du pays organisateur, et première étoile pour l’une des deux équipes qui s’affronteront dimanche soir.
Alors, ça va donner quoi cette Finale ?
L’Espagne se serait bien passée de bénéficier du statut de favorite. Après la victoire face à l’ogre allemand, avec la manière, elle va avoir la faveur des bookmakers et des médias.
En progression depuis la défaite face à la Suisse, elle a encore haussé son niveau de jeu hier soir, avec des combinaisons et une maîtrise qui, n’ayons pas peur de le dire, rappelle le Brésil de la grande époque.
En face, les Pays-Bas ont en leur défaveur une défense plus qu’inquiétante. Avec 5 buts encaissés en 6 rencontres, la défense batave aura fort à faire pour ne pas couler à pic lorsque la Roja accélèrera le mouvement.
Parce que la défense, ce n’est pas un soucis côté Casillas. Pensez donc, 2 buts encaissés durant toute la compétition et pas moins de 313 minutes d’invincibilité avant dimanche !
Défense impossible à contourner et offensives de feu, l’Espagne partira légèrement favorite.
08:31 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : mondial
07 juillet 2010
[CDMAFSUD2010] 29 - Oranje mécanique.
Les favoris Néerlandais ont donc réussi à se hisser en finale du Mondial 2010. Au terme d’une rencontre acharnée, les Oranje s’imposent et peuvent, 32 ans après leur dernière finale, à nouveau rêver de trophée.
Mais les Uruguayens ont fait forte impression et ont confirmé la renaissance de leur jeu. Défaite 3-2, mais félicitons-les pour avoir joué le jeu jusqu’au bout.
D’ailleurs, ce sont eux qui prenaient le meilleur départ dans ce match. Harcelant le milieu de terrain hollandais, les joueurs de Tabarez jouaient sans complexes et les Pays-Bas ne parvenaient pas à passer le premier rideau défensif. Malgré quelques centres dans la surface, Kuyt and co. n’avaient pas enthousiasmé leur public.
Et soudain, alors que les supporters bataves rangeaient leur Coupe du Monde en plastique, sentant que la finale était plus loin que prévu, Giovanni Van Bronckhorst l’ancien se saisit du cuir.
40 mètres, excentré à gauche du terrain. Même pas peur.
Il prend son élan, n’est couvert par aucun adversaire, et tente sa chance.
40 mètres plus loin, un missile atterrit dans la lucarne du portier uruguayen Muslera. Incroyable. Du haut de ses 35 ans, le capitaine néerlandais vient de marquer LE but de ce Mondial, assurément. Et 1-0 pour les favoris d’un soir. Les Uruguayens, pourtant bien partis dans cette rencontre, sont menés.
Mais ils ne lâchent rien. Le courage sud-américain est immense et le verbe « renoncer » ne doit pas exister dans le dictionnaire de la Céleste.
41e minute. « Diego Diable Forlan » est lassé de voir le score rester le même à l’approche de la mi-temps et décide de chambouler la soirée Oranje. Soit. Il crochète et décoche une frappe de plus de 25 mètres. Stekelenburg est surpris par la trajectoire du ballon, l’Uruguay exulte.
Forlan a encore frappé et ramène son équipe dans le match.
La seconde période s’annonce explosive.
Les coéquipiers de Cavani jouent en contre, conscient que les Pays-Bas doivent, malgré tout, faire le jeu. Mais ce sont ces derniers qui vont doubler la mise.
Un but loin d’être aussi spectaculaire que les deux précédents, mais Sneijder s’en contentera. Sa frappe déviée trompe le gardien sud-américain. 2-1 pour les Hollandais qui pensent déjà au Soccer City Stadium de Johannesburg.
Les Uruguayens ont pris un coup derrière la tête. Et le coup de grâce intervient d’emblée, à peine 3 minutes après le second but batave. Robben s’impose de la tête et donne deux longueurs d’avance aux siens. 3-1 pour les Pays-Bas à la 73e minute. On pense que tout est fini.
Les joueurs de Tabarez ne l’entendent pas de cette oreille. Ils poussent les Van Bommel et autres Heitinga dans leurs derniers retranchements. Ils ne s’avouent jamais vaincus et veulent encore y croire. Ils ont raison.
Sur un coup franc habilement joué, Maxi Pereira remet son équipe dans la course. 3-2 à la 92e minute. Il reste 2 minutes à jouer. C’est de la folie.
Les centres uruguayens se multiplient. Rien ne passe, pas même cette dernière occasion mal négocié avec un contrôle trop lent dans la surface de Stekelenburg. Les défenseurs européens se dégagent une dernière fois. C’est fini.
Au bout du suspense, voilà les Pays-Bas en finale. Ils prennent rendez-vous avec l’histoire pour, peut-être, effacer l’échec de l’équipe de Cruyff. Il y a plus de 30 ans déjà.
Pour cela, il faudra avant tout que cette équipe, bien qu’impressionnante offensivement, puisse aussi s’appuyer sur une défense digne de ce nom.
Le but encaissé face au Brésil, en quart, était déjà une alerte. Le match d’hier a confirmé les problèmes récurrents du onze de Tabarez.
Quelque soit son adversaire en finale, l’Allemagne et sa moyenne de 4 buts par matches, ou l’Espagne qui s’occupe de faire le festival devant les buts d’une équipe qui accepte de jouer vers l’avant, nul doute que ce sera un secteur plus que crucial lors du match du 11 juillet.
Les Pays-Bas sont en finale, mais ils sont encore très loin d’être Champions du Monde.
Et pour l’Uruguay, tout n’est pas encore terminé. La troisième place se jouera samedi soir pour une équipe qui le mérite amplement. Personne ne voyait la Céleste allait si loin. Elle est d’ores et déjà la meilleure équipe sud-américaine de ce Mondial devant le Brésil ou l’Argentine. Bravo.
09:15 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mondial
04 juillet 2010
[CDMAFSUD2010] 28 - À couper le souffle.
Avant ce match qui sentait le sensationnel entre Allemands et Argentins, on s'attendait à un match acharné, à couteaux tirés entre les deux formations qui ont le plus impressionné durant ce Mondial,
90 minutes plus tard, on n'arrive toujours pas à réaliser. Le tableau d'affichage ne nous fait pourtant pas de blague. L'Allemagne vient de l'emporter 4-0 face à l'Albiceleste de Diego Maradona.
Ça paraît trop énorme pour être vrai. Que s'est-il passé en Afrique du Sud pour que l'écart soit si grand entre deux équipes qu'on voyait se départager sur un détail infime ?
Les Allemands entamaient la rencontre avec les mêmes intentions que face à l'ennemi anglais. Et ça fit mouche d'entrée. Muller, de la tête, battait un Romero malheureux et Joachim Löw menait 1-0 face au « Pibe de Oro ».
Mais après les exemples brésilien et ghanéen d'avant-hier, on savait que la victoire était loin d'être acquise. Messi, Tevez, Di Maria, Higuain, cette équipe pouvait revenir dans la partie.
L'Allemagne restait menaçante. Avec un « Schweini » au sommet de son art, un Podolski infernal, un Ozil de plus en plus imposant, un Klose bien décidé à battre le record de nombre de buts marqués en Coupe du Monde de Ronaldo, et une National Mannshaft filant vers un nouveau Sacre international. L'Argentine faisait pâle figure.
En deuxième période, la démonstration commença, comme face aux Anglais. Muller s'arrache, faisant en un seul geste plus que toute l'Equipe de France réunie, et délivre un ballon en or à Schweinsteiger qui trouve l'éternel assoifé de buts Klose. 2-0 et on ne voit déjà plus comment les Sud-Américains pourraient revenir au score.
Pire, les Allemands ont faim, ne sont pas rassasiés et ne veulent qu'une victoire historique. Ils l'auront. « Schweini » décide d'humilier la défense argentine à lui tout seul ? Ce que Schweini veut, Schweini l'obtient. Friedrich n'a plus qu'à reprendre pour pousser Diego à contacter l'aéroport le plus proche pour acheter les billets direction Buenos Aires.
L'Allemagne prendrait bien un dessert après un repas si bien géré. Allez, Ozil centre et Klose reprend. 4-0. L'Ogre a faim, et il ne laisse aucune miette à ses adversaires.
Messi ? Pas vu. Higuain ? C'est qui ? Tevez ? Il marque encore des buts ? Diego Maradona ? Il est sélectionneur maintenant ?
Voilà la force de cette immense National Mannshaft : elle ne veut pas seulement vaincre, elle désire avant tout écraser, humilier, corriger. Non par désir cruel d'apeurer et de dévorer tout sur son passage, mais tout simplement parce que cette Allemagne là, chers internautes, elle « peut » tout renverser sur son passage. En contre, elle marque selon son bon vouloir. Elle marche sur l'eau et ne pardonne rien à personne.
Voilà une grande équipe, sans doute celle qui mérite, au jour d'aujourd'hui, de soulever le Trophée dans une semaine maintenant (et oui, déjà !).
Mais si gagner avec la manière lors d'un quart de finale du Mondial suffisait pour être Champion du Monde, la liste des différentes nations championnes du Monde serait chamboulé, voire totalement inédite.
Et ça, l’Espagne le sait bien.
Le Champion d’Europe en titre entre dans sa propre histoire en se qualifiant, pour la première fois, en demi-finale d’un Mondial. Mais que ce fut difficile.
Les Paraguayens ont démontré contre le Japon, lors des huitièmes, qu’ils n’aimaient pas prendre de risque et que, par-dessus tout, ils ne voulaient pas encaisser de buts.
Pour la Roja, l’impression de « Déjà-vu » avec le match face à la Suisse était omniprésente.
Les joueurs de Del Bosque étaient déterminés à forcer le passage, malgré la formation en 9-1 (on exagère à peine) présentée par l’adversaire. Le Toque, lui, paraissait à nouveau être la clé du succès espagnol.
L’Espagne maîtrise, se créée des occasions, mais ne marque pas. Comme lors des 4 matches précédents, la concrétisation manque à une équipe qui se borne à faire du beau jeu, devant ses cages comme à 10 mètres des buts adverses. Tous derrière, les Sud-Américains ne prenaient pas l’eau et tenaient le coup. Les centres de Sergio Ramos ne trouvèrent jamais un coéquipier, Torres était à nouveau en manque évident de réussite, et Villa peinait à faire le spectacle.
La première mi-temps se conclu sur un 0-0 que l’on attendait. L’Espagne n’avait pas trouvé la faille, ce qui a dû plaire aux Allemands qui ont regardé le match.
Le seconde période livra une dramaturgie digne d’un Uruguay – Ghana. La Roja ne trouvait toujours pas le chemin des filets de Villar, tandis que le chrono continuait de tourner.
58e minute, le match tombe dans la folie pure. Faute grossière de Piqué dans la surface et penalty sifflé par l’arbitre. Cardozo se charge d’exécuter la sentence, pouvant tuer une équipe espagnole toujours à la traîne offensivement.
Et Casillas l’arrêta. Très mal tiré, le penalty n’est pas transformé et l’Espagne à le droit à un sursis. Cardozo vient de comprendre qu’il a laissé passer une occasion qui ne se représentera peut-être pas.
L’action se poursuit. 60e minute et nouveau coup de théâtre. Villa part seul au but, mais est victime d’une faute à son tour. Penalty pour l’Espagne.
Cette fois, c’est la bonne.
Xabi Alonso s’élance et marque. Tout un peuple chavire dans le bonheur, les demies se rapprochent.
Mais quelque chose cloche. L’arbitre n’accorde pas le penalty. Les joueurs latinos, faisant encore exploser leur joie, ne comprennent pas. Des joueurs sont entrés dans la surface. Penalty à retirer.
Xabi Alonso essaie de garder son sang-froid, mais c’est trop dur. Il se manque et Villar dévie la balle dans sa surface. Il veut dégager son camp une bonne fois pour toutes, mais sèche littéralement Cesc Fabregas venu pour l’achever lui et son équipe. L’arbitre ne bronche pas cette fois-ci. On en reste là, et la crispation est totale.
Le Paraguay est en train de réussir son pari, à savoir emmener la Roja en prolongations.
On n’y croit presque plus côté espagnol. Ce scénario est inimaginable et la chance est passée.
83e minute, Iniesta décide de percer la défense. Il se présente devant la surface paraguayenne. Il décale parfaitement le Barcelonais Pedro. Superbe frappe croisée du droit… poteau.
Décidément, l’histoire ne veut pas envoyer le Champion d’Europe en demi-finale du Mondial. Mais ce n’est pas fini. La balle revient dans les pieds du Conquistador Villa. Le sauveur.
Il contrôle difficilement la balle et tire du droit. Le ballon heurte à nouveau le montant… Tout le stade retient son souffle. Le cuir hésite et choisit de se balader sur la ligne fatidique, jusqu’à rencontrer le montant opposé.
Il décide de franchir la ligne.
But pour l’Espagne.
Villa exulte, il, vient une nouvelle fois de sauver son équipe. Del Bosque se retient, conscient que la manière n’y était pas, durant les 82 minutes précédentes. Le onze « Bleu nuit » touche le bonheur et fait la fête. 1-0. 10 minutes à jouer.
C’est fini ? Non, le Paraguay aura l’opportunité de faire sombrer l’Espagne dans les enfers du Mondial, mais Casillas, le Capitaine, s’interpose une ultime fois devant une action chaude en faveur des Sud-Américains.
L’arbitre siffle la fin du match. Ça y est. L’Espagne a conjuré le sort. « Historico » comme disent les journalistes ibériques.
Pour les demies, il n’y a pour l’instant pas photo quant au favori. L’Allemagne paraît bien partie pour donner une leçon de football à une Espagne qui se raccroche bien trop souvent aux branches pour aller chercher la victoire.
Mais ce ne serait pas la première fois que le favori déchante.
Mercredi, attendons-nous, sans doute, à la finale avant l’heure. La revanche de la finale de l’Euro 2008. Le match entre l’Espagne 2010 et une Allemagne qui joue aussi bien que l’Espagne 2008.
Pendant 90 minutes, 22 joueurs vont faire des étincelles sur les terres sud-africaines.
Pas de doute, on s’approche de la date fatidique du 11 juillet.
09:19 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : mondial