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Et bien on peut dire que cette première journée du Premier Tour se termine avec une sacrée surprise ! L’Espagne battue par des Suisses qui l’ont joué « à la Mourinho », logique au vu des 90 minutes effectuées par des artistes ibériques qui voulaient plus tricoter que marquer.

 

Mis à part cette énorme sensation, que retenir de cette première journée ?

 

Attaques stériles

Tout d’abord, et ce n’est pas rien, très peu de buts. 25 en tout, pour 16 rencontres disputées, dont 4 pour la seule équipe allemande, soit à peine plus d’1 but par match à se mettre sous la dent… Pas terrible, pas terrible. Sachez qu’en 2006, pas moins de 46 buts avaient été marqués durant la première journée du Premier Tour. Ça fait mal…

Et le spectacle ? Là aussi on peut être frustré. Toutes les grandes nations se sont frottées à la compétition et, à part l’Allemagne, aucune grosse écurie n’a fait saliver.

 

Oui, on est un peu déçu après cette première journée. Evidemment, les joueurs vont monter en puissance et nul doute que la semaine prochaine, la dernière journée des poules arrivant, nous auront droit à une qualité de jeu supérieure.

 

Le Mondial africain commence donc tout doucement. Et les équipes, alors ?

 

 

Seule l’Allemagne en impose

L’Allemagne a fait forte impression, comme on l’a dit précédemment. Pour le reste, les favoris ont été à la peine. L’Espagne, bien sûr, a totalement manqué son entrée dans la compétition. Le Brésil, trop sûr de sa force, n’a pas impressionné face à la Corée du Nord. L’Angleterre partage les points avec le frère ennemi américain. L’Argentine s’emmêle les pinceaux devant les cages nigérianes et gagne par la plus petite des marges. Les Pays-Bas ont pris les 3 points grâce à leur réalisme insolent. Le Portugal et la Côte d’Ivoire se neutralisent. Le Champion du Monde en titre italien peine à accrocher le nul face au Paraguay.

On n’a donc pas de quoi être surexcité après ces 6 premiers jours de compétition. Les équipes font une entrée plus que discrète dans ce Mondial. Nous verrons, dès ce soir et le match entre le pays organisateur et l’Uruguay, ce que nous réservent les joueurs pour cette deuxième semaine de Coupe du Monde.

 

Les petites équipes au rendez-vous

Et les équipes moins cotées, ça donne quoi ?

Et bien heureusement que les équipes dites « modestes » sont là ! À commencer, donc, par la Suisse qui tombe la meilleure équipe du Monde encore aujourd’hui et jusqu’à son éventuelle élimination du Mondial. L’Afrique du Sud, que tout le monde voit déjà dehors, peut confirmer ce soir ses belles intentions. La Corée du Sud, elle, va se qualifier pour les huitièmes si le Nigeria ne retrouve pas un jeu inspiré. Le Ghana et la Slovénie s'imposent grâce à leur efficacité. Le Japon fait chuter le Cameroun. La Nouvelle-Zélande et la Slovaquie ont livré l’un des meilleurs matches de cette première journée.

Et comment ne pas citer la Corée du Nord, qui n’a jamais lâché le morceau contre la Seleçao et à même marqué un but ?

Pour le spectacle, et le futur suspense, merci à ces équipes.

 

Les Bleus vont bientôt savoir

Et la France ? Que dire de plus ? Les médias nous envoient toutes les 15 minutes une nouvelle info sur Gallas, Carrasso, Raymond La Science, Malouda ou consorts.

Attendons de voir demain soir si, enfin, la France a de quoi faire un bon Mondial.

Espérons que nous verrons plus de buts ces jours prochains, c’est la petite étincelle qui permettra à cette Coupe du Monde de nous donner, enfin, le spectacle que l’on attend.

 

 

Slovaques et Néo-Zélandais font honneur à leur pays, le sommet entre Portugais et Ivoiriens accouche d’un nul, le Brésil trop prétentieux… La journée des petits.

Sur le plan de l’audience, on peut-être certain que le match Nouvelle-Zélande – Slovaquie soit l’un des moins suivis de toute la compétition. Et, pourtant, ce ne fut sans doute pas le moins intéressant. Le petit poucet « All White » a prouvé qu’un bon état d’esprit pouvait rapporter gros. Un point, mais quel point. Les Slovaques, bien qu’hors course pour soulever le trophée le 11 juillet prochain, étaient désignés comme favoris pour cette rencontre. Mais voilà, en face, il y avait de sacrées bonnes intentions et l’égalisation, arrachée à la toute dernière seconde de la partie, est tout sauf volée pour des Néo-Zélandais méritants. On parlait hier du sort déjà scellé à l’issue de cette rencontre : le vainqueur prendrait la 3^e place, le vaincu la 4^e. Match nul et tout porte à croire que la différence de buts (encaissés) départagera ces deux équipes modestes mais qui seront chacune entrées dans l’histoire : Premier match de Coupe du Monde pour la Slovaquie, pays issu de la partition de la Tchécoslovaquie en 1993, et premier point de Coupe du Monde gagné par la Nouvelle-Zélande, qui n’avait auparavant participé qu’au Mondial 1982.

Ce match avait tout pour passer inaperçu, il permet à deux nations d’entrer dans l’histoire du football. Cela peut paraître infime, mais pourrait amener un engouement au sein des deux concernés, ce qui ne serait pas de trop pour la Nouvelle-Zélande, notamment, où sport rime habituellement avec rugby.

 

Premier énorme choc de ce Mondial, car opposant 2 des 3 grosses écuries ayant échouées dans la « Poule de la Mort », le Portugal et la Côte d’Ivoire. À peine 45 minutes après la première rencontre de cette journée, on avait donc droit à un grand écart avec ce qui était censé être l’un des matches les plus suivis de ce Premier Tour. Et quand Cristiano Ronaldo trouve le montant gauche du portier ivoirien sur sa toute première frappe, on se dit que ça va être du très bon pendant 90 minutes. Finalement, pas de buts mais une excellente impression laissée par des Ivoiriens physiquement impériaux. Par contre, signalons le paradoxe du fait du changement de rythme lors de l’entrée sur la pelouse de Didier Drogba, avec son attelle, son pays semblant dès lors moins dans le coup. Le Portugal n’en profita pas et le suspense reste donc entier dans ce groupe où rien, absolument rien, n’est acquis par avance.

Enfin, le Brésil, grand favori de ce Mondial, comme tous les 4 ans, a foulé les pelouses Sud-Africaines. Pas fringant, pas spectaculaire, la Seleçao fut à la hauteur de sa réputation depuis que Dunga est à sa tête. Fini le « Joga Bonito », et on a même cru, un instant, que la Corée du Nord allait réussir à créer ce qui aurait été plus qu’un exploit, quelque chose d’irréel. Avec un Kaka à la peine, un Luis Fabiano absent, le Brésil a trouvé un second souffle au travers du Lyonnais Bastos et du talent de Robinho, lui permettant de prendre les 3 points et d’éviter l’humiliation d’un partage de points avec une équipe évidemment à part. Néanmoins, la Corée du Nord pourrait indirectement mettre à mal le Brésil qui s’en sort avec la différence de buts la plus minime possible, un « +1 » qui comptera car Portugais et Ivoiriens pourront sans doute faire trembler plus souvent les filets asiatiques. Et si, finalement, le Brésil avait fait une mauvaise opération fatale ?

Les Pays-Bas prennent 3 points sans forcer, le Japon surprend et l’Italie se contente du nul… La journée du réalisme.

Plus que poussifs, les Hollandais ont démontré à quel point l’esprit collectif n’était pas encore au cœur de leurs préoccupations. Trop d’egos, trop de fortes personnalités, et un jeu pauvre, inintéressant et indigne du rang de cette équipe que l’on attend à chaque fois dans les grandes compétitions, mais qui bute toujours dès le Premier Tour passé.

De la joie, il y en a eu sur les visages des « Oranje », mais il n’y a pas de quoi pavoiser. Un premier but extrêmement chanceux, deux Danois amenant le ballon dans leurs propres filets, et le second but étant marqué suite à un tir repoussé par le poteau.

Suffisants, pensant avoir fait le match qu’il fallait, les Hollandais devront se réveiller pour ne pas rencontrer de problèmes dans leur groupe, bien que cela s’apparente à la rencontre la plus difficile de leur premier tour. Et c’est là qu’on se dit que les Pays-Bas seront à surveiller de près. Si cette équipe arrive à trouver un esprit collectif, si les multiples stars hollandaises mettent leur ego de côté, alors elle pourrait faire très mal. Battre le Danemark, 2 buts à 0, en montrant si peu de qualités, c’est finalement presque synonyme d’un potentiel extraordinaire. A suivre, donc.

 

Plus tard dans l’après-midi, le Japon a créé la sensation en venant à bout de Camerounais qui, décidément, n’arrivent pas à confirmer leur statut de grande nation africaine du football. Partant avec de fortes ambitions, les hommes de Paul Le Guen n’ont jamais paru pouvoir prendre le meilleur sur des Japonais qui soulignent la maturité qu’acquièrent, petit à petit, les équipes asiatiques. Le Cameroun, lui, a montré une équipe bien bancale et les choix de Le Guen risquent de faire couler beaucoup d’encre dans les jours prochains, Eto’o se retrouvant au milieu de terrain et M’Bia placé là où personne de l’attend. Les regrets sont nombreux.

Après la Corée du Sud, voici donc que le Japon s’apprête lui aussi à semer le trouble dans sa poule. La deuxième place devrait se jouer entre le Japon et le Danemark, qui a montré de bonnes qualités face au réalisme néerlandais.

 

Le Champion du Monde en titre était attendu au tournant. Pourtant, fidèle à son histoire, l’Italie a effectué une entrée discrète. Malmenée à la mi-temps par un Paraguay qui a déjà accroché l’Argentine et le Brésil à son tableau de chasse, ces derniers mois, les coéquipiers de Fabio Cannavaro n’ont pas paniqué et sont revenus en forçant le passage. Un point, alors que les deux autres équipes du groupe, la Nouvelle-Zélande et la Slovaquie, s’affrontent ce mardi dans un match aux allures d’Algérie – Slovénie, le vainqueur s’approchant fortement de la 3^e place au terme du Premier Tour, et le vaincu étant promis à une 4^e place peu glorieuse. L’Italie peut d’ores et déjà préparer les huitièmes, bien que la faiblesse des deux prochaines équipes auxquelles elle va se frotter ne va pas lui permettre de réellement se tester. Comme l’Allemagne et l’Espagne, l’Italie va souffrir du manque de difficulté rencontré lors de ce Premier Tour.