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24 avril 2009

Saison 1 / Episode 28 : Antennes Relais, Quand Vous Nous Tenez...

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De mon coté, tout a été dit : le principe de précaution, chère à notre Patrie à juste titre, est poussé à son extrême quant aux antennes relais.

Que les antennes relais soient considérées néfastes, sans qu'il n'y ait de preuves allant dans ce sens, c'est possible, mais à ce dans ce cas il faut entrevoir un futur sans téléphones portables et télévisions, entre autres, car émettant au moins dix fois plus d'ondes électromagnétiques qu'une antenne relais (certains vont jusqu'à dire que ce serait jusqu'à 1500 fois plus...).

Bref, un bon article pour illustrer, encore une fois, le débat le plus incertain de l'année, alors que le Grenelle des antennes relais (vivement le Grenelle des grenelles...) est au coeur de l'info.


Qui osera dire encore que le mobile facilite la communication ? Entre riverains, pouvoirs publics, scientifiques et opérateurs mobiles, c’est plutôt le dialogue de sourds. Alors que les discours se radicalisent, Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, flanquée de Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’Etat en charge de l’Economie numérique, et Chantal Jouanno, qui lui a succédé au secrétariat d’Etat à l’Ecologie, ouvrent ce matin une table ronde à très haute tension. Le thème : «Radiofréquences, santé, environnement.» La médiatisation de la séance d’ouverture - trois heures chrono pour laisser s’exprimer 54 participants - en irrite déjà quelques-uns, comme Janine Le Calvez, la présidente de l’association Priartem : «On a oublié les scientifiques et il n’y aura pas de débat !»

Il y a le feu sur les toits. Depuis la victoire d’un couple de Lyonnais devant la cour d’appel de Nanterre contre Bouygues Telecom (qui a été forcé d’éteindre une antenne), un vent mauvais de procès contre le mobile s’est levé. Coup sur coup, SFR à Carpentras et Orange à Angers ont été invités, sur plainte de riverains, à mettre sous le boisseau leurs émissions. Et on assiste au début d’une déferlante.

Maître Forget, l’avocat qui a fait plier Bouygues Telecom, en est à sa dixième assignation en justice, et il en tient, dit-il, «autant sous le coude, prêtes à partir». Pour Sceau-Saint-Angèle (Dordogne), Loctudy (Finistère), Belle-Isle-enTerre (Côtes-du-Nord), Villeneuve-de-la-Raho (Pyrénées-Orientales), les assignations sont parties.

D’autres confrères s’activent. L’avocat frondeur, épaulé par l’association Robin des Toits, salue le revirement de la jurisprudence : «Avant, chacun arrivait avec ses études et démolissait celles de l’adversaire», et le juge renvoyait le plaignant sous sa parabole. «Maintenant, dit-il, le juge reconnaît qu’il y a controverse. Et qu’il est anormal, dans ce cas, d’exposer les riverains comme on expose des cobayes.»

En arguant que le seul fait d’être exposé à un risque sanitaire, même hypothétique, vaut la mise en œuvre du principe de précaution, la justice a retourné le pré fertile du mobile. Et fait monter d’un cran les frayeurs. D’où l’urgence à concilier les points de vue.

Les opérateurs

Environ 49 000 antennes mobiles égayent le paysage. Certaines sont cachées dans des clochers d’églises. D’autres juchées en haut de pylônes, voire de château d’eau. Elles profitent à 56 millions d’utilisateurs. L’Afom (Association française des opérateurs mobiles) ne sait plus quel argument privilégier pour faire taire les inquiétudes. «On recense 130 000 émetteurs de toutes sortes [radio, télévision, armée, gendarmerie, aéroports…, ndlr], mais c’est toujours les antennes mobiles qu’on cible», regrette-t-on à l’Afom, qui se retranche derrière les seuils définis par l’Organisation mondiale de la santé, et retenus en Europe.

Baisser ces limites ? Hors de question : «Cela va créer des trous dans les couvertures.» Et il va falloir mettre davantage d’antennes. Pire encore : «On va devoir les rapprocher des gens !» De toute façon, on est très en dessous des seuils limites, avancent les opérateurs qui citent la moyenne d’exposition calculée par L’ANFR (Agence nationale des fréquences) sur 15 000 mesures : 0,71 volt par mètre. Pas loin de ce que réclament les associations comme limite absolue…

Les scientifiques

Ils ont l’impression d’être au milieu d’une partie de ping-pong. Sitôt qu’une étude ou une compilation de travaux met en évidence un effet potentiellement pathogène ou des mesures qui gênent, elle est démolie par le camp qu’elle dessert. Dernière étude en date, celle de Jean-François Viel, professeur de médecine, à la tête d’une équipe du CNRS, à Besançon. Dans le Doubs, il a équipé 200 personnes d’un dosimètre pour mesurer leur exposition aux ondes sur une journée. Résultat: ce sont les antennes de radio FM qui émettent le plus de radiations ! Tandis que, pour les mobiles, ce n’est pas au pied de l’antenne que la dose est la plus forte, mais à 280 m en zone urbaine, et à 1 000 m en zone rurale. «Parce qu’on est dans la vraie vie et que les expositions sont multiples», explique le scientifique. Du coup, Priartem et Agir pour l’environnement, que ces résultats dérangent, dénonce l’étude : «Son échantillon est biaisé» et «ses mesures sont contraires aux lois de la physique», accuse Daniel Oberhausen, l’expert des deux associations. Et puis les ondes FM ne sont pas dangereuses, «parce que ce sont des fréquences basses [100 Mhz, ndlr] et qu’elles sont présentes naturellement dans l’environnement. Pas comme le mobile».

Une autre étude peine à sortir. Baptisée Interphone, elle porte sur l’éventuelle dangerosité des mobiles. Treize pays y participent. Des résultats partiels, relatant une possible augmentation du risque de gliome (tumeur cérébrale) en cas d’utilisation intensive du portable, ont été publiés. Mais seule une étude internationale agrégeant les 6 500 à 7 000 cas de tumeurs aura la puissance statistique nécessaire pour dire le vrai. Martine Hours, chargée de piloter la synthèse, en est à «sa sixième version». Rude tâche, dit-elle, que «d’obtenir un consensus entre une quinzaine d’investigateurs nationaux». La chercheuse de l’Inrets ne donne plus de date pour cette étude annoncée initialement pour 2007. Mais rêve d’en finir cette année… Autre polémique dénoncée par Priartem, l’étude européenne Reflex, faisant état dès 2004 de résultats inquiétants : «Depuis qu’on a découvert qu’une technicienne a falsifié des données, les opérateurs se sont empressés de disqualifier toute l’étude !»

Les médecins

Troubles psychosomatiques ou affections réelles ? Encore une passe d’armes. Elle concerne notamment les électro-sensibles, ces handicapés des ondes, ultrasensibles et qui se plaignent de maux de têtes, d’eczéma ou de saignements de nez… Antennes mobiles, wi-fi, toutes les ondes sont incriminées.

A droite, l’Académie de médecine avec André Aurengo ; à gauche Dominique Belpomme, cancérologue, mais aussi des praticiens de ville, proches du Syndicat de la médecine générale. L’Académie de médecine est montée au front lorsque la cour d’appel a piétiné les études scientifiques et sommé Bouygues d’éteindre une antenne relais à Lyon. «Les électro-sensibles somatisent, dit en substance Aurengo. S’ils manifestent effectivement des troubles variés en présence d’émetteurs, ils sont incapables de repérer si ces dispositifs sont actifs ou non.»Damned.

Il s’inquiète surtout d’un «ressenti» du patient «mis au même niveau que l’expertise scientifique et médicale». Commentaire d’une scientifique pointue : «Certes, les études ne montrent rien, mais c’est pas parce qu’on ne voit rien qu’il faut arrêter de chercher.» Dominique Belpomme, lui, cherche et trouve. Professeur de cancérologie à l’hôpital Necker à Paris, il travaille sur 88 dossiers médicaux à partir desquels il a établi une description du syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques…

Les associations

Haro sur les antennes de téléphonie mobile ! «On n’a rien contre le portable», soutient Etienne Cendrier, porte-parole de Robin des Toits. «On veut juste faire abaisser les seuils d’émissions.» Son objectif : limiter à 0,6 volt par mètre les limites d’exposition aux ondes émises par les antennes mobiles (comme Priartem). Contre 41 et 61 volts par mètre aujourd’hui - la norme européenne. D’autres pays n’ont pas hésité à baisser leur seuil, plaide Robin des Toits. L’Italie, où la limite est de 6 volts, mais aussi la Pologne, la Bulgarie, la Suisse… Bruxelles a décidé de passer carrément à 3 volts, le 15 septembre. Même la ville de Paris s’y est résolue dès 2003, prônant le 2 volts maxi dans une charte.

Stéphen Kerckhove, d’Agir pour l’environnement, minimise le coût du passage à 0,6 volt : «Cela ne force à redéployer que 15 % des antennes», soit 7 500 relais. A Bruxelles, les opérateurs dénoncent une révolution bien plus coûteuse : baisser à seulement 3 volts implique de planter 40 % d’antennes en plus pour assurer la même qualité de réseau.

L'Etat

C’est un schizophrène. «L’hypothèse d’un risque» lié aux antennes relais «ne peut être retenue». C’est carré. L’affirmation est de François Fillon et elle figure dans la lettre de mission qu’il a adressée fin mars à sa ministre de la Santé, l’invitant à ouvrir un «Grenelle des antennes», pas moins. Même assurance de Chantal Jouanno, sa secrétaire d’Etat à l’Ecologie : «Jusqu’à présent, toutes les études scientifiques montrent a priori qu’il n’y a pas d’impact sur les populations.» C’était lors d’un «talk» vidéo organisé par le Figaro et l’opérateur Orange, le 4 mars…

Alors que la fronde des riverains grandit et s’organise, le discours, à la veille du grand déballage, s’infléchit. Selon la Tribune, le gouvernement planche sur des mesures de nature à calmer les peurs, sinon à étouffer les polémiques. Au cœur du sujet, la baisse des limites d’exposition. Pour le mobile, en revanche, les pouvoirs publics ne tournent plus autour du pot et déconseillent l’usage du portable avant 6 ans, parce que, confie Jouanno, «l’approche de précaution paraît cette fois justifiée». La procédure pour l’attribution d’une quatrième licence de téléphonie suit malgré tout son cours. Désignation du gagnant avant 2010. Ses concurrents lui souhaitent déjà bonne chance pour trouver des toits accueillants…

Schizophrénie aussi pour Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’Etat à l’Economie numérique et coauteure d’une «excellente proposition de loi en 2005, demandant la limitation des émissions à 0,6 volt par mètre», rappelle malicieusement Etienne Cendrier, de Robin des Toits. Exactement ce que réclame son association.


CATHERINE MAUSSION, Libération


http://www.liberation.fr/societe/0101563489-antennes-relais-le-dialogue-de-sourds

20:57 Publié dans France | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : antennes, relais, débat

17 avril 2009

Saison 1 / Episode 27 : Liberté d'Expression = Expression Libre ?

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Au cours d'une discussion avec un des juristes des plus importants d'Europe (Dominique Turpin, pour ne pas le citer), j'ai pris conscience des sous-entendus involontaires que pouvait suggérer mon tout premier article, « Une Nouvelle Pierre apportée à l'Edifice de la Liberté d'Expression », un peu recherché mais bien présent.

Comme me le fit remarquer Monsieur Turpin, je prêche un message tel que « On peut tout dire, absolument tout ». Néanmoins, cela amène à l'hypothèse que l'on puisse aussi dire des choses du style « Il faut tuer tous les ... ».

Bien sur, loin de moi l'envie de provoquer une réflexion telle que « nous pouvons tout dire, même des messages haineux ou racistes ».
Non, ce n'est pas ce que je sous-entendais, et si certains d'entre vous on pu entrevoir cette possibilité, je vous rassure c'est plus un oubli de ma part qu'autre chose.

Oui, mais alors je suis moi-même en train d'admettre l'idée que la liberté d'expression a finalement une limite, allant à l'encontre de mon idée principale.

Faut-il s'appesantir sur ce fait ? Et bien oui car même si l'on est tous d'accord pour ne pas mettre dans le même sac « propos tenant à la Liberté d'Expression » et « propos haineux », on doit en déduire une limite à la Liberté d'expression.

Une limite naturelle, c'est certain, concernant par exemple les propos négationnistes.
Mais une limite tout de même, et dès lors on doit se demander si il n'y a pas d'autres limites à la Liberté d'expression.

Simple coïncidence : les deux dernières semaines ont été marquées par la polémique suscitée par le chanteur Orelsan et ses chansons explicites, au contenu très « hard ».

Les femmes sont notamment visées par le chanteur, ou plutôt son ex-femme, mais les médias ont vite fait de généraliser les propos.

Alors, plusieurs problèmes se posent : la Liberté d'expression a-t-elle de nombreuses limites raisonnables ?
Doit-on dicter les paroles d'une chanson à son auteur ?
Ces deux questions, dont le dénominateur commun est la liberté d'expression, nous amènent à un nouvel article.

A défaut de pouvoir clairement identifier ce qu'est la Liberté d'expression, son cadre, nous allons tout d'abord nous demander ce qu'elle n'est pas, afin de mieux concevoir l'idée que oui, la liberté d'expression est totale, et nous sommes en train de la confondre avec la violence verbale, j'ai nommé l'expression libre.

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Orelsan

Liberté d'Expression, non pas Expression Libre.


La phrase peu paraître surprenante : oui, je différencie bien les formules « Liberté d'Expression » et « Expression Libre ».
Aucune utilité a priori.

Je vais quand même essayer de m'en servir comme point de départ pour mon raisonnement.

Liberté d'expression fait appel à la libre expression, c'est-à-dire le fait que l'on puisse tous s'exprimer sans que quiconque ne puisse nous en empêcher.

Ici, on retrouve les exemples utilisés dans le premier article de ce blog : un salarié qui critique son entreprise ou son employeur, et qui ne peut se voir sanctionner pour cela.
Dès lors, on remarque que la liberté d'expression ressemble plus à la liberté de s'exprimer, on se rattache plus à l'action de s'exprimer elle-même, plutôt qu'au contenu du propos tenu.

Un salarié qui critique son employeur dans la presse, c'est un acte de liberté d'expression, non d'expression libre. J'y viens.

En effet, si l'on s'intéresse maintenant à « l'Expression Libre », que pouvons-nous dire ?
A part que les deux mots sont inversés, pas grand-chose ? Pas forcément.

Ici, on va être à l'opposé de « Liberté d'Expression » car cette fois on ne fait pas appel à la libre expression, mais au fait que l'expression est libre, et cela change tout.

Alors que « Liberté d'Expression » se concentre sur l'action de s'exprimer et s'y limite, « Expression Libre » cible une expression qui est libre, c'est-à-dire que l'on va cette fois s'appesantir non sur l'action de s'exprimer, mais sur le contenu du propos.

Raisonnement compliqué et apparemment un peu bancal, je vous l'accorde.

Pour résumer, formulons autrement les deux termes :

Liberté d'Expression = Liberté/Action de s'exprimer;
Expression Libre = Expression/Propos au contenu libre;


Sans que cela paraisse, nous venons de trouver ce qui distingue la liberté d'expression d'un message haineux voire raciste, et cette distinction tient à ces deux mots : Action ou Propos.

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Eminem et son ex-femme Kim, sans doute avant la chanson du même nom

Une Action Libre, Un Propos Encadré.


Évidemment, nous ne sommes pas ici pour prétendre toucher la Vérité, et il se peut que mon raisonnement aille droit dans le mur, mais au lieu d'attendre une réponse tombée du ciel, il vaut mieux faire part de ses idées pour essayer d'avancer, et je continue donc mon raisonnement.

Nous allons reprendre l'exemple du salarié critiquant son employeur avant de revenir sur Orelsan et la remarque de Mr Turpin.

L'exemple du salarié va aussi être la meilleure illustration de mon raisonnement.

Un salarié qui critique son employeur use de sa liberté d'expression quand il donne des arguments, démontre sa pensée.

Mais un salarié qui injure son employeur, le diffame devant les caméras de TF1, sans établir de lien avec l'entreprise, celui-ci use d'une expression libre dans le sens où cette expression n'a pas de limite, il dépasse les bornes.
Nous tombons alors dans la violence verbale.
La liberté de s'exprimer s'oppose donc à l'expression libérée.

Que dire alors d'Orelsan, celui qui insulte et menace son ex-femme à longueur de couplet ?
Et bien qu'il fasse une chanson en ciblant son ex est un droit, il peut le faire (et si c'est bien fait ça peut même donner une belle chanson), mais là il outrepasse sa liberté d'expression pour aller dans l'expression libre, il ne se fixe plus aucune limite raisonnable et ne fait qu'aligner les injures et autres messages haineux de manière gratuite.

Mais alors, peut-on réellement interdire une chanson ?

Difficile d'envisager une telle idée qui serait digne de méthodes fascistes, mais il n'en reste que cette chanson n'est qu'une liste d'insultes plus violentes les unes que les autres.
Ainsi, on peut (et c'est la volonté politique actuelle) se retourner contre l'auteur pour le punir, ses propos étant de toute façon intolérants et d'une extrême violence.

On se doit alors, en ce qui concerne les chansons hards comme celles d'Orelsan, de constater que c'est plus que de la liberté d'expression, qu'il a franchi la ligne « rouge ».

Nous avons aussi un autre moyen très simple d'amoindrir la force d'une telle chanson : ne pas l'écouter, ne pas la diffuser.
D'ailleurs, cela m'a amusé de constater que des radios pour le moins connues (Europe 1 pour ne pas la citer) passent des extraits explicites (ils ont choisis les meilleurs moments...) des chansons d'Orelsan en plein après-midi...
Comme quoi le spectaculaire prime encore et toujours sur la normalité.

Une précision est à ajouter : nous parlons ici d'une chanson dont l'opinion publique s'est émue, mais qui semble déjà être oublié des médias.
Surtout, les exemples d'expression libre à bannir sont au-dessus de ça, et ainsi dans le raisonnement nous nous tournons surtout vers les propos racistes, haineux, outranciers, gratuits.
Par-dessus tout, nous visons les propos négationnistes, summum de la provocation et qui sont un exemple d'expression libre flagrant.

Devons-nous mettre une chanson sur le même plan que des propos négationnistes ?
Au lieu de se demander pourquoi devrions-nous la considérer de la même façon, on devrait plutôt se demander pourquoi ne pas la considérer de la même manière.

Je vous mets en bas de page, avec la définition wiki de la liberté d'expression et un article sur Orelsan, le lien vers la traduction des paroles de la chanson « Kim » d'Eminem, chanson présente sur son deuxième album sorti en 2000, et qui s'adresse à son ex-femme.
Je vous laisse lire les paroles de la chanson, vous verrez qu'à côté de ça Orelsan est (presque) un enfant de chœur, et pourtant qui en a parlé à l'époque alors que tous les adolescents n'écoutaient que ça (et je m'intègre dedans) ?

Sources :

Du côté de Wiki

http://fr.wikipedia.org/wiki/Libert%C3%A9_d%27expression


Orelsan au Printemps de Bourges ?

http://www.lexpress.fr/actualites/2/le-printemps-de-bourges-refuse-de-deprogrammer-orelsan_752127.html


Paroles de la Chanson "Kim", par Eminem

http://www.lacoccinelle.net/traduction-chanson-32070-.html

06 avril 2009

Saison 1 / Episode 26 : Télécharger ou ne pas Télécharger, Telle est la Question.

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Le Grand Débat sur la Loi Hadopi, ou l'éternelle lutte de l'État contre les pirates informatiques.

Tout a été dit ces dernières semaines, que ce soit du côté des biens-pensants, fervents défenseurs des artistes, comme du côté des férus du téléchargement se réfugiant derrière les dérives tarifaires pour légitimer leurs actes.

Que dire de plus ?

Bien difficile en effet d'apporter de la valeur ajoutée au débat tout en restant objectif.

Le téléchargement est synonyme de pertes financières astronomiques pour les artistes, c'est un fait, et nous en arrivons à une situation telle que nous rendons de plus en plus « pauvres » ceux que nous apprécions.

Le débat aurait pu être écourté : la Loi passe, les pirates sont plus farouchement recherchés et punis, bref, passons à la prochaine réforme.
Malheureusement pour la Ministre Albanel, l'opinion publique, de plus en plus adepte du téléchargement, a vite fait de lancer des arguments réels dans la discussion, de sorte qu'au lieu de débattre sur l'illégalité ou non du téléchargement, on en vient de plus en plus à s'interroger sur les prix excessifs des disques, DVD, et autres supports de la propriété intellectuelle, voire même envisager un avenir sans CD, passer par un autre système pour faire circuler chansons, films, et séries.

Nous ne pouvons débuter notre analyse que par une Vérité nécessaire : quoiqu'on en dise, le téléchargement est illégal, point.
Laissant la définition de ce qu'est un vol au vestiaire (soustraction frauduleuse de la chose d'autrui), certains l'assimilent plutôt à un « partage ».
Sans disserter sur ces deux termes, il n'en reste que nous avons une personne s'appropriant gratuitement l'album d'un chanteur qui en perd dès lors une contrepartie financière.

Néanmoins, il est à constater qu'aujourd'hui le téléchargement s'est fortement démocratisé, de force qu'on peut honnêtement se demander « Qui ne télécharge pas ? » tant le phénomène s'est généralisé.

Au lieu de se servir de cette étendue immense, l'État préfère sanctionner, encore et toujours, en espérant qu'un de ces jours le téléchargement illégal sera enfin éradiqué.
Pourquoi tant de hargne et de volonté à combattre par la sanction ? Car l'État n'a pas d'autres solutions me direz-vous ?
Pas si sûr...

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Christine Albanel, défendant sa Loi

Lutter contre le téléchargement, un pari déjà perdu d'avance.

Pour la Ministre Albanel, les choses sont simples : à défaut d'être la solution ultime, la Loi Hadopi est sans doute la meilleure réponse que l'on peut faire aux pirates informatiques.

A première vue, oui. On ne peut pas vraiment envisager d'autres scénarios vu la situation pour le moins impressionnante : des centaines de milliers de téléchargements en tout genre s'opèrent chaque jour.
Dès lors, la volonté de frapper du poing sur la table est légitime et Hadopi ne fait pas dans la dentelle, pouvant aboutir à la coupure de la ligne internet de celui qui se ferait attraper par la patrouille, sans oublier les amendes et autres sanctions.
Pourtant, et c'est là qu'on peut se dire que le téléchargement illégal à encore de belles heures (années ?) devant lui, un autre constat s'impose, celui que les petits malins à l'origine du téléchargement ont toujours eu une longueur d'avance, et l'auront peut-être même toujours, arrivant à user des outils du web pour contourner à chaque fois les interdits.

Ainsi, même si le sort de la Loi Hadopi est loin d'être défini, la Majorité elle-même étant très partagée sur le texte de Loi, et certains n'hésitant plus aujourd'hui à critiquer ce texte qualifié de « mort-né », on peut raisonnablement penser que les pirates arriveront une fois de plus à éviter l'obstacle, les infinies possibilités qu'offrent le multimédia et internet ne pouvant jamais être sous-estimées, même par le législateur.

Finalement, ce n'est peut-être pas l'efficacité du texte qui est à blâmer, mais plutôt son retard.
La première grande loi contre le téléchargement illégal qui émeut tant l'opinion publique semble arriver une fois la Guerre terminée : tout le monde peut télécharger, et tout le monde sait que l'on recherche en priorité les « distributeurs » plutôt que les « preneurs », ceux qui sont à l'origine de la mise à disposition de fichiers, non le citoyen lambda qui télécharge un film tous les trois mois.

Sans oublier que, même sans télécharger, n'importe qui peut désormais jouir de tout média sans avoir à sortir une pièce de sa poche : les sites de streaming, pour séries, films ou musiques, fleurissent et deviennent une bonne alternative à quiconque veut voir ou écouter ce qu'il veut, en illimité et gratuitement.

Alors, on est en droit de se demander s'il n'y a pas d'autres solutions pour, non sans aller jusqu'à lutter corps et âmes contre le fléau, du moins arriver à s'adapter pour réellement donner envie aux citoyens de se passer du téléchargement, un chemin mille fois plus efficace qu'une énième Loi à la sauce « Épée de Damoclès » où il n'y a de place que pour la répression.

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"Les Bronzés 3", film le plus téléchargé de l'année 2008

Vers une Révolution nécessaire des stratégies commerciales.

Si l'on considère que les lois répressives n'ont aucune chance face à l'avance que détienne les pirates informatiques, il y a lieu de prendre le problème sous un autre angle, car il n'y a pas que deux solutions qui s'offrent à l'État (punir ou baisser les bras), bien au contraire.

L'industrie du disque est en crise car on n'achète plus les CD, l'industrie du film est en crise car on n'achète plus les DVD, l'industrie du jeux vidéo prend lentement la même direction (les jeux vidéos sont aussi téléchargeables illégalement, et à 60 euros le jeu, il est vrai que c'est tentant).

Pourquoi ne pas se servir de la situation présente pour la retourner à son avantage ?

Il faut déjà partir de la base du problème pour pouvoir entrevoir une alternative au téléchargement : une personne qui télécharge, pourquoi le fait-elle ? Pour des raisons économiques le plus souvent.
Dès lors, tout le monde s'accorde sur le fait que les prix offerts sur le marché sont un élément favorable à l'expansion du téléchargement.

Aujourd'hui, un DVD coûte aux alentours d'une vingtaine d'euros.
On voit un bon film au cinéma, on veut acheter le DVD, ça semble logique.
Ce qui est moins logique, c'est que le prix soit si élevé alors que le coût de fabrication d'un DVD est extrêmement bas (les DVD vierges vendus dans le commerce se vendent à 0,20 € l'unité).

Même si l'on parle ici de films, de cinéma, on en vient à constater que la marge opérée par les distributeurs est pour le moins excessive !

Je ne veux pas ici aboutir à la conclusion que les DVD devraient coûter 1 euro symbolique, un travail a été fourni par l'équipe du film et ce travail doit être récompensé.
Néanmoins, on serait aujourd'hui plus dans la réalité de la Société en vendant un DVD, même récent, deux fois moins cher, de sorte que le consommateur ressente la différence sur son ticket de caisse, et que le Monde du Cinéma touche aussi une part du gâteau méritée.

Même raisonnement pour la Musique, les CD ne se vendent plus, car personne n'irait acheter un album où il y a plus d'euros à débourser que de chansons à écouter.
Là aussi, un prix juste se doit d'être considéré.

Pour l'industrie du Jeu vidéo, ce n'est pas exactement la même chose pour l'instant, car ce n'est pas le même accès qu'offre le cinéma.
Les jeux vidéos ne peuvent se targuer de dépasser des millions de vente, car ils ne le font pas.
Sans doute les jeux vidéos vont-ils se vendre de plus en plus, mais si son Chiffre d'affaire mondial est dorénavant supérieur à celui du Cinéma, c'est plus grâce au prix de base de vente d'un seul jeu (60 euros, alors qu'un film vous pouvez le voir pour moins de 10 euros au cinéma) qu'au nombre d'exemplaire vendus.
Pourtant, et cela complexifie encore un peu la situation, si l'on devait raisonner en apport quantitatif, les jeux vidéos supplanteront toujours le cinéma, certains jeux dépassant les trentaines d'heures de durée de vie, alors qu'un film dure entre 1h30 et 2h de nos jours, et jamais plus de 3h (sauf rarissimes exceptions).

Nous pourrions continuer les exemples d'alternatives à une énième loi répressive, mais vu le contexte économique actuel (et futur), il me semble nécessaire de mettre en avant cette idée, qui n'est rien de plus qu'une idée parmi tant d'autres, mais aussi une idée démontrant que non, la répression n'est pas la seule option s'offrant à l'État s'il veut lutter contre le téléchargement illégal.

Sources :

Quelques chiffres

http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18450863.html


"X-Men Origins : Wolverine" déjà dans votre salon ?

http://www.lematin.ch/flash-info/loisirs/wolverine-pirate-fbi-enquete