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14 août 2010

Saison 2 / Episode 11 : Faut-il encore croire en la Politique ?

 

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Allez, après une bonne pause faisant suite à une Coupe du Monde bien fournie, on repart de plus belle et on parle Politique sur Tout Est Dit.

 

 

Faut-il encore croire en la Politique ?

 

Les temps sont très difficiles pour les partis politiques français, et les idées divergentes qui vont avec.

 

 

Depuis le début de l’affaire Woerth-Bettencourt, un nuage très sombre plane au-dessus du Gouvernement en place.

Ce n’est pas la première fois que le pouvoir dirigeant est pointé du doigt, certes, mais une affaire d’un tel poids, au scénario si « abracadabrantesque », qui tombe en pleine période estivale, de sorte que ça en devienne LE feuilleton médiatique de l’été 2010. Ça la fout mal.

 

 

Après le Bling-Bling qui entacha les premiers mois du quinquennat de Nicolas Sarkozy, après l’aspect people qu’engendra la liaison du Président de la République avec Carla Bruni, après la Crise qui empêcha la Majorité de suivre son programme fixé au soir du second Tour de l’élection présidentielle 2007, après la déroute de Copenhague où l’environnement devenait l’un des chevaux de bataille de la Droite, après la folie de la Grippe A qui inquiéta (trop) fortement Bachelot, voici une affaire qui porte en elle toutes les composantes d’un scandale de très haut niveau : Journalistes concernés (Médiapart, qui a révélé l’affaire au grand public), Ministre de premier ordre (Woerth, Ministre du Travail en charge de la délicate réforme des Retraites), personnalité au portefeuille illimité (Liliane Bettencourt).

 

 

Et les français en ont visiblement marre !

 

 

Depuis 1995 et le premier mandat de Jacques Chirac, la Droite est au pouvoir. 15 ans plus tard, on ne peut que tirer un bilan très mitigé.

Aujourd’hui, afin de gagner quelques voix pour une élection de 2012 déjà très proche, le Président de la République a délaissé un discours séduisant l’électorat de Gauche pour un discours plus dur visant à se focaliser sur les partisans des idées du Front National. On avait déjà flirté avec cela lors du débat sur l’identité nationale, voici que le lien créé entre immigration et insécurité par le Président lui-même finit de souligner la volonté de la Majorité d’envoyer un message bien différent aux électeurs potentiels.

 

 

Pouvons-nous espérer que le paysage politique hexagonal se refasse une santé dans les années à venir ?

 

 

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Si on fait un bref état des lieux, on remarque que le modèle politique français est usé, voire agonisant.

 

La Droite ? Après 15 ans au pouvoir (17 ans d’ici 2012), elle n’a toujours pas convaincue. Chirac s’était tiré une balle dans le pied avec sa fameuse dissolution de l’Assemblée Nationale de 1997. Le 21 avril 2002 relativisa la victoire de ce même Chirac, par défaut, face à Le Pen. Sarkozy basa sa candidature à l’Elysée sur la « Rupture », en 2007. Mais 3 ans plus tard, on comprend facilement qu’un second mandat de Nicolas Sarkozy paraît très compromis, voire impossible depuis l’accumulation de faits décrédibilisant totalement l’action gouvernementale. S’il y a Woerth aujourd’hui, n’oublions pas les cigares de Blanc et les voyages de Joyandet, hier, ni, bien sûr, l’ambition de fiston Sarkozy qui se voyait déjà à la tête de l’EPAD, alors qu’il est à la traîne au niveau des études (théâtre ou études, il faut choisir…). Et le lipdub « on s’est bien foutu de votre gueule » des jeunes UMPistes qui a fait plus de dégâts qu’on ne l’imagine tant l’image de la Majorité fut ternie par ce clip surréaliste et honteux.

 

Alors, l’espoir du renouveau de la politique passerait par la Gauche en 2012 ?

Mais qui pourrait représenter la Gauche ? Il y a autant de partis dérivés des opinions de Gauche qu’il y a de personnalités pensant à l’Elysée. Aubry ? Royal ? DSK ? Valls ? Et on en oublie des tas d’autres…

Il y a ici aussi un manque criant de notoriété. Oui, la Droite déçoit depuis de nombreuses années au sommet de l’Etat. Mais que ferait la Gauche à sa place ?

L’insécurité, un des axes préférés du Gouvernement, n’est pas non plus illusoire. Oui, il y a des problèmes d’insécurité inquiétants en France. Dérives religieuses, Gens du voyage, Grenoble, autant de faits divers qui inquiètent les français, et ce ne sont que pour les sujets chauds actuels.

La Gauche aurait-elle la force suffisante pour rétablir l’autorité ? Elle paraît bien peu crédible pour cela de nos jours…

 

 

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Et les extrêmes ? Le PC n’existe plus… Reste le FN, vilain petit canard de la politique française.

Même si un bon nombre de français s’est empressé d’oublier avoir voté pour Le Pen en 2002 (4,8 millions au Premier Tour, 5,5 millions au second Tour), il ne faut pas sous-estimer le Parti en vue des élections de 2012.

Et oui. Si on ne croit plus en la Droite, ni en la Gauche, et qu’on procède par élimination, dans un contexte d’insécurité grandissant, alors on se dit qu’un nouveau 21 avril 2002 n’est pas loin.

 

La politique est mal embarquée en France. Les Partis sont décrédibilisés de toutes parts, et 2012 arrive à grands pas.

 

La Démocratie implique d’accepter toutes les opinions politiques, quel qu’elles soient. En voyant la forme de notre société, on peut prédire un bon score des partis extrémistes pour la prochaine présidentielle, soulignant un ras-le-bol encore plus fort des citoyens français, citoyens fatigués d’assister à un show grotesque plutôt qu’à des réformes concrètes.

Bonne ou mauvaise chose, il faut avant tout accepter le jeu démocratique, où alors on passe dans le régime totalitaire…

00:19 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : droite, gauche

13 juillet 2010

[CDMAFSUD2010] 33 - La Victoire du jeu.

 

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Le Marathon lancé le 11 juin a pris fin.

 

L’Espagne sort donc grande gagnante de cette XIXe édition de la Coupe du Monde. Après une Finale qui ne restera pas dans les annales. En s’imposant face à des Néerlandais inspirés par l’Italie 2006 dans leur volonté de casser les joueurs et le jeu adverse, la Roja accroche sa première Etoile.

 

Ce 11 juillet 2010 restera une date mémorable sur les terres ibériques, mais aussi dans le Monde du Football.

 

En effet, hier on a vu la Victoire du jeu, des intentions offensives, sur le combat physique et psychologique.

 

C’est bien plus important que l’on veut bien le croire. À une époque où Foot rime nécessairement avec Fric, un immense vent de fraîcheur vient de souffler sur un sport qui en avait bien besoin.

 

 

Le Football est le sport le plus populaire du Monde. Les images qu’il véhicule sont donc primordiales. Et ces derniers temps, difficile d’avoir une image positive de ce sport.

 

Souvenez-vous d’un certain soir de juillet 2006. Lorsque le meilleur joueur de ce début de 21e siècle donnait un coup de tête dans la poitrine d’un autre ayant sans doute lancé la pire insulte possible. Zidane et Materrazi. Finale du Mondial 2006 entre la France et l’Italie.

 

 

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Et le Football entre dans une période sombre. Entre les décès de joueurs sur les pelouses et les sommes astronomiques que déboursent les clubs pour s’attacher les services d’une star, la rupture se fait tout doucement entre le Monde du ballon rond et l’univers des supporters, des supporters vivant à milles lieux de cette sphère où les billets pleuvent sans cesse.

 

Mais ce paradoxe colossal subsiste. D’un côté les stars professionnels du foot, et de l’autre les petites gens qui voient les crises économiques arriver de loin.

Ainsi, il y a un an, quand Cristiano Ronaldo est fier de dire « Oui, je vaux mes 94 millions d’euros », argent dépensé pour qu’il ailler fouler la pelouse du stade Santiago Bernabeu, on se demande où on va.

 

Le foot, si populaire, ne l’est finalement pas. Ce n’est pas nouveau me direz-vous. Mais le tournant a eu lieu récemment, en cette fin de première décennie du 21e siècle.

 

Et on passe sur les débats récurrents alimentant les journaux sportifs. Vidéo ? Arbitrage à 5 ? On ne sait plus quoi mettre en place pour redonner un semblant de justice à un sport qui perd son image d’antan pour virer dans le pur Business.

 

 

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En 2008, l’Espagne commença à donner une autre image de ce sport. Composée de joueurs ayant toujours joués ensemble depuis leur adolescence, adoptant un style de jeu unique au Monde, inspiré par l’école barcelonaise et son « Toque » aujourd’hui au sommet de son art, cette équipe donnait du spectacle aux supporters. Ceux qui aiment le beau jeu et les bons joueurs ne s’y trompent pas. Cette équipe d’Espagne a un « truc » en elle.

 

La victoire à l’Euro 2008, face à l’historique Allemagne, est déjà un pied de nez à la tradition. Des hommes tels que Iniesta ou Xavi, éternels travailleurs donnant tout sur le terrain, quelque soit leur adversaire, éclatent au grand jour et bénéficient d’une image idéale que l’on n’a pas vu depuis longtemps. Les attaquants comme Torres et Villa, considérés comme la meilleur paire offensive du Monde, ne veulent pas se chamailler la place de titulaire indiscutable et préfère jouer avec l’autre plutôt que marquer en solo.

 

La défense, menée par un Casillas qui semble être là depuis toujours, et un Puyol infranchissable, donne un sentiment d’assurance que peu de grandes Nations peuvent transmettre.

 

 

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Durant ce Mondial, alors que nous, pauvres français, n’en pouvions plus de voir une bande de petits cons, des enfants gâtés et pourris par le succès de leurs aînés, salir le maillot national comme la réputation de toute une Nation. Alors que le Champion du Monde en titre, vieillissant et arrogant, perdait contre la modeste Slovaquie et rendait le Trophée orphelin. Alors que l’Angleterre, que l’on attend toujours depuis 1966, devait une nouvelle fois sa défaillance à des individualités trop fortes. Alors que le Brésil, le grand Brésil depuis des décennies, trébuchait au moment où on s’y attendait le moins. Alors que l’Allemagne, que tout le Monde voyait déjà soulever le Trophée tant elle faisait peur, n'arrivait plus à mettre un pied devant l'autre…

Voici l’Espagne à nouveau au rendez-vous.

 

 

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Oh non, tout ne fut pas parfait. La défaite dès le premier match face à la Suisse fut la plus grande douche froide qu’ait reçue la Roja depuis des années. Les deux autres rencontres du Premier Tour, contre le Honduras et le Chili, ne furent pas encore à la hauteur du jeu déployé en 2008.

 

Mais cette équipe a un truc. Ce truc, c’est le fameux Toque. En confisquant le cuir, l’Espagne égoïste prend inévitablement le contrôle du match. C’est elle qui décide ce qui va se passer. Et les adversaires ont beau tout essayer, ils n’arrivent pas à faire exploser cette machine infernale.

Le Paraguay, s’inspirant de la chanceuse Suisse, joue en 9-1. Mais perd 1-0.

L’Allemagne, voulant être attentiste pour mieux contrer ensuite, tente autre chose. Mais perd 1-0.

Les Pays-Bas, enfin, seront les plus culottés, n’hésitant pas à utiliser la violence en Finale du Mondial 2010. Mais perdent 1-0.

 

Et vers quoi nous dirigions-nous ? Après l’image qui restera pendant des dizaines d’années encore dans nos mémoires, ce coup de tête de Zidane sur un Materrazi provocateur comme nul autre, nous allions encore vers des règlements de compte en direct devant près d’un milliard de téléspectateurs ?

Depuis 2006, rien n’a changé et c’est toujours la bêtise qui l’emporte ?

 

Non. La Roja veille. Elle ne baisse pas les bras, fait face et préfère installer son jeu plutôt que de sombrer dans le jeu hollandais.

 

Et voilà que la 116e minute de jeu libère tout un peuple, et toute une idée que l’on aime se faire du football.

 

 

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Cette victoire de l’Espagne, qui signe donc un doublé historique Euro / Mondial, est aussi celle du jeu. Le jeu, nous le perdions doucement mais surement. Les stars préféraient faire des pubs ou passer du temps devant le miroir.

L’Espagne, elle, travaillait.

Et aujourd’hui, cette idée du jeu, cette idée du Football, a vaincue.

Désormais, la meilleure équipe du Monde n’est pas celle qui fait disjoncter l’autre, ni celle qui campe devant ses cages pour ne surtout pas prendre de buts, et encore moins une équipe qui se contente d’aligner les 11 plus gros salaires nationaux sur le terrain.

Non, cette équipe elle veut et elle aime jouer au Football.

 

La Roja domine le Football Mondial depuis 3 ans. Elle s’est installée à son tour sur le toit du Monde depuis 48h. Son règne ne durera pas une éternité, le Football et les équipes nationales fonctionnant par cycle.

Néanmoins, son règne va durer plus longtemps qu’il n’y paraît car c’est plus qu’une simple stratégie que la Roja met en place sur la pelouse, c’est une philosophie de jeu et une idée du Football.

 

Une autre idée du football.

Et ça, le Football en avait bien besoin.

 

Messieurs les Espagnols, chers Xavi, Iniesta, Villa, Torres, Pedro, Ramos, Puyol, Casillas, Piqué, Capdevilla, Llorente, Silva, Navas, Xabi Alonso, et j’en oublie d’autres, Merci.

 

Terminons cet article et ce mois de Coupe du Monde que vous avez pu suivre sur le Blog de Tout Est Dit avec une phrase lâchée au cours de la demi-finale Allemagne – Espagne par un certain Guy Roux.

Peu de personnes s’y connaissent aussi bien que lui en matière de Football. En extase devant le jeu de la Roja, qui rendait fou l’archi-favori de ce Mondial sud-africain 2010, il eu ces quelques mots qui résument la situation, en parlant de la démonstration offerte par cette Espagne au-dessus de tout : « Nous avons de la chance de voir jouer cette équipe ».

 

Oh oui, nous avons de la chance de pouvoir regarder une équipe jouer au Football comme l’Espagne. Oui, une chance, c’est le mot.

 

 

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09:20 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mondial

12 juillet 2010

[CDMAFSUD2010] 32 - Los Reyes del Mundo.

 

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La Roja est donc officiellement la meilleure équipe du Monde.

Au terme d’un match où le combat physique prit le pas sur le défi technique, l’Espagne a trouvé les ressources nécessaires pour, dans les dernières minutes de la prolongation, porter un coup fatal à des Hollandais qui adoptèrent hier une tactique très controversée, poussée par le sentiment d’impuissance que rencontre les autres équipes quand elles affrontent l’équipe de Del Bosque, à savoir l’intimidation.

12 cartons distribués par l’arbitre anglais M. Webb, dont 9 pour les Pays-Bas. Et encore, nombre de spécialistes considèrent que le rouge, finalement absent jusqu’à la remise du Trophée au Champion d’Europe 2008, aurait dû avoir une place plus importante tout au long des 120 minutes de cette Finale étouffante.

 

Oui, étouffante. On a vu, dans cette enceinte du Soccer City de Johannesburg, un match qui paraissait étrange, surtout en première mi-temps.

 

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L’Espagne ne ressentait pas la pression découlant de son statut de favorite. Elle entamait la rencontre tambour battant. Sergio Ramos reprend de la tête un coup franc millimétré de Xavi. Stekelenburg se détend parfaitement. Première alerte en faveur des Ibériques.

Les Hollandais ont pu se baser sur les matches précédents de l’Espagne. Jouer en 9-1, comme le Paraguay, n’a pas suffi. Être attentiste, comme l’Ogre allemand, n’a pas suffi.

 

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Alors, pourquoi ne pas chercher à faire déjouer ce onze infernal en le privant de ballon d’une manière moins… technique.

 

Et le défilé des fautes grossières et perverses était lancé. Van Persie reçoit le premier jaune, mais Puyol « égalise » pour les siens. M. Webb affichait la volonté de terminer ce match sans sortir de carton rouge. Mais l’envie néerlandaise de faire mal devait être sanctionnée plus sévèrement. En témoigne cet attentat de De Jong qui met un coup de pied dangereux sur la poitrine de Xabi Alonso, ou encore cette faute signé Van Bommel qui désirait plus délivrer un message à Iniesta que lui subtiliser le cuir.

 

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Le première période était donc hors du commun. Les Pays-Bas voulaient seulement « casser de l’Espagnol » pour semer le doute dans leur esprit, et ces derniers, ne pouvant plus jouer normalement, ne se créaient plus d’occasion franche.

 

La première mi-temps se terminait sur ce 0-0 et l’impression que l’on passait à côté d’une grande Finale tant le jeu était décevant.

 

Les joueurs revenaient sur la pelouse avec de meilleures intentions. Arrivant enfin à installer leur Toque, les coéquipiers de « MaraVilla » portaient de plus en plus le danger devant les cages du portier adverse. Mais les offensives restaient stériles. C’est bien l’équipe de Van Marwijk qui va s’offrir la plus grosse occasion de cette première heure de jeu. Robben fait un appel extraordinaire et Sneijder le trouve. Duel face à Casillas… San Iker s’interpose !

 

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Premier grand rebondissement dans cette Finale. Robben, désigné comme le meilleur joueur de la Hollande, considéré comme le joueur le plus redoutable de la compétition, perd son face-à-face contre le gardien du Real, toujours invaincu après maintenant 375 minutes de jeu dans ce Mondial.

 

On se dit que la chance Oranje est passée, et que le match va virer au Rouge. Corner de Xavi. Sergio Ramos est absolument seul dans la surface de réparation, mais sa tête s’envole dans le ciel sud-africain.

Pourquoi ce foutu « Jobulani » ne veut-il pas rentrer dans les buts ? Les supporters des deux Nations ont sans doute eu cette question en tête durant les 90 première minutes de la rencontre.

 

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À peine 6 minutes plus tard, on joue la 83e et Robben est à nouveau lancé, seul, vers les buts espagnols. Ça y est, la délivrance pour les Pays-Bas ! Du moins le pense-t-on…

San Iker s’interpose de nouveau ! Robben, gêné par un Puyol qui ne lâche rien, ne peut ajuster convenablement le portier et voit le cuir terminer dans les bras du gardien madrilène.

 

93e minute. M. Webb siffle la fin des 90 minutes de cette Finale. 0-0. Prolongations.

 

Au tour des Espagnols d’avoir la balle du K.O. entre leurs pieds. Cesc Fabregas est lancé en profondeur par Iniesta. Il se présente seul face à Stekelenburg. Il veut y aller seul et oublie un coéquipier oublié par la défense Oranje au point de penalty. Il perd son duel…

 

Les nerfs des deux formations sont en train d’exploser. Le chrono tourne, les Hollandais commencent à perdre le fil du match, ne voient plus le ballon, mais l’Espagne est encore trop maladroite devant les buts pour achever son adversaire.

 

Les occasions se multiplient pour une Roja bien mieux physiquement, malgré un jour de récupération en moins que les Néerlandais avant cette Finale. Les Pays-Bas n’y sont plus et prient pour arriver au terme des 120 minutes du match et se diriger vers une séance de tirs aux buts. Le salut batave ne pourra passer que par  cette épreuve ô combien cruelle.

 

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109e minute. Enfin un rouge sorti par M. Webb. Heitinga ne peut que se sacrifier pour empêcher Iniesta de filer seul aux buts. Faute grossière et il laisse son équipe finir à 10.

 

L’Espagne retient son souffle. L’air sud-africain devient irrespirable. Plus en jambes, à l’attaque de feu et aux défenseurs de fer, la Roja n’a plus d’excuses.

En supériorité numérique, ça doit passer.

Les Hollandais sont pris de vitesses, ne voient plus le ballon. Ils espèrent encore tenir 10 minutes pour entrevoir la Loterie, seule solution pour battre cette Espagne qui charme le Monde du Football depuis plus de 2 ans.

 

Allez, on joue la 116e. Nouvelle offensive espagnole. Dans 4 minutes, le match sera terminé et on se tournera vers l’épreuve des tirs aux buts pour décerner, enfin, ce Trophée si convoité.

 

Jesus Navas s’amuse au milieu de terrain. Le ballon arrive sur la gauche de l’attaque espagnole. Centre dans la surface. La défense néerlandaise se dégage encore une fois. Mal, cette fois-ci.

Cesc récupère le ballon à l’entrée de la surface.

Iniesta est esseulé sur sa droite.

Cesc le voit et pique « Jobulani » dans sa direction.

Iniesta contrôle. Aucun défenseur ne peut revenir sur lui. Il a 116 minutes de jeu et une saison marathon dans les jambes.

Qu’importe, il emmène parfaitement le ballon.

Stekelenburg s’avance un peu, il sent que c’est le tournant du match. S’il sort cette frappe, il devient le héros de tout un peuple et engrange une confiance jamais vue pour les tirs aux buts.

Andres Iniesta, l’homme qui avait déjà libéré tout une Nation en envoyant le Barça en Finale de la Ligue des Champions, en 2009, lui qui avait montré la voie à son équipe en la sortant de situations compliquées lors du Premier Tour de ce Mondial 2010.

Le voilà face au gardien des Pays-Bas.

Le Monde du Football retient son souffle.

Une seconde.

La reprise du gauche.

Les filets tremblent.

 


 

 

La Délivrance.

L’hommage à Dani Jarque, joueur de l’Espanyol Barcelone décédé à 21 ans, lors de l’été 2009.

Tout un Peuple hurle sa joie. Les joueurs de la Roja, les remplaçants, le staff, tous sautent sur celui qui vient de leur donner un avantage au score décisif.

Les commentateurs espagnols pleurent de joie, les centaines de milliers de supporters espagnols exultent devant les écrans géants et goûtent à un sentiment jamais vu auparavant.

 

116e minute. 1-0 pour l’Espagne.

 

Les Néerlandais tentent le tout pour le tout. Mais la défense ibériques, prise seulement 2 fois à revers lors de cette compétition, tient.

123e minute de jeu. M. Webb met un terme à cette Finale et à ce Mondial sud-africain.

 

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C’est fini. L’Espagne est sacrée Championne du Monde 2010. Elle réalise le Doublé Euro 2008 / Mondial 2010 et rejoint l’Allemagne des années 70 et la France de la fin du 20e siècle au Panthéon des Nations ayant réussi cette prouesse.

 

Madrid, Barcelone, Valence, Séville, Malaga, Majorque, Bilbao,… Autant de villes pour autant de larmes versées.

Des larmes de bonheur.

 

San Iker reçoit le plus beau Trophée au Monde des mains de Sepp Blatter et du Président sud-africain Jacob Zuma. Il le soulève au milieu de ses camarades.

C’est fait ! L’équipe la plus talentueuse du Monde ramène le Trophée à la maison. La justice du Football vient de triompher. Cette Espagne 2008-2010 entre dans l’Histoire du sport le plus populaire au Monde. Et elle risque d’y rester longtemps encore.

 

Tout un Peuple touche au Grâal. Comme le disent les journalistes de Marca, le quotidien sportif espagnol, parlant de ce fameux Trophée : « Ya es Nuestra ! ». C’est la nôtre. Oui, c’est la vôtre, chers amis espagnols. Vous l’avez amplement mérité.

 

Le quotidien argentin Olé, lui, résume la situation en un seul titre, avec lequel nous terminons cet article dédié à la Finale de cette XIXe édition de la Coupe du Monde de Football :

 

« Putain, quel Champion ! »

 

Demain, dernier article sur ce Mondial 2010. Nous reviendrons sur cette Finale et les leçons à tirer de cette Coupe du Monde en terres sud-africaines.

 

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09:36 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : mondial