Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

01 septembre 2009

Saison 1 / Episode 32 : Un pour Tous, Tous pour Un.

 

obana.jpg

Obama comparé à Hitler ?

 

C'est une blague ? Qui oserait une seule seconde mettre l'homme politique le plus adulé sur la même ligne que le plus haï ?

Encore, pourquoi en arriver là ?

 

L'Amérique est en train de nous livrer une bataille idéologique comme elle seule en a le secret. Elle, grande figure mondiale du Néo-Libéralisme.

 

Et nous, français, pouvons en être les principaux acteurs passifs, vu que ce qui sème la pagaille au pays de l'Oncle Sam est, pour nous, une avancée considérable.

 

Voyez plutôt.

 

Barack Obama vient de lancer son combat politique le plus risqué, celui de l'assurance-maladie.

Jusqu'ici, tout va bien.

Quand l'on sait que près de 50 millions d'américains n'ont pas de couverture médicale, on se dit qu'il est pour le moins logique que l'homme aussi populaire que le Pape ou le Christ mette les mains dans le cambouis pour profiter du halo quasiment mystique l'entourant afin de résoudre un problème existentiel est 100% américain.

 

Dois-je ici rappeler que le bien pensant Michael Moore en avait fait le sujet principal de son film documentaire « Sicko », après « Bowling For Columbine » et « Farenheit 9/11 ».

 

Oui, mais voilà, l'état de Grâce de Super Obama file tout doucement vers sa fin et sa volonté de refonte de l'assurance-maladie pourrait bien l'achever une fois pour toute.

En effet, au travers de son idée se dessine une réforme en désaccord total avec les traditions américaines les plus pures : l'idée de Solidarité entre chacun.

 

Il n'en faut pas plus pour que le mot auquel les américains sont le plus allergique renaisse : le Socialisme.

 

 

pharma.jpg

 

 

Solidarité : une nécessité vitale.

 

 

En France, la Solidarité est un des piliers de la construction étatique.

Terme qui se retrouve même sous-entendu dans la devise nationale grâce à « Fraternité », nous nous en prévalons comme d'une qualité bien de chez nous : nous sommes solidaires les uns des autres, nous sommes un exemple d'entente inter-citoyens.

 

Quid d'une France sans solidarité ?

Au vu de notre histoire, cela semble tout bonnement impossible. Entre Guerres, Occupation, Résistance et Victoires, notre Patrie s'est forgé ce sentiment devenu dès lors si banal, celui qu'il faut aider son prochain, ou son voisin.

 

Alors, avoir une couverture maladie, concept hexagonal universel, est pour nous une chose pour le moins normale, pour ne pas dire nécessairement logique. Que chacun paie pour chacun, quoi de plus éthique ?

 

Ici, vous l'avez peut-être remarqué, nous venons de dénicher la raison pour laquelle les américains sont si réfractaires au mot Solidarité : L'Histoire du pays.

Évidemment.

Si nous sommes si friands de Solidarité, au point de se demander, en toute objectivité, si nous ne sommes pas un exemple à suivre à travers les continents, il n'en est pas de même Outre-atlantique, et ce pour les mêmes raisons : l'Histoire du pays.

 

Et oui, entre Guerre Froide face à l'ennemi Socialiste de l'Est et sentiment patriotique inégalable, les États-unis ont acquis cette idée que la Solidarité entre chacun est à proscrire, tant cela ressemble à ce qu'il se passait dans le pays de Staline.

 

N'oublions pas que du côté des politiques, que ce soit les Républicains ou les Conservateurs, ce sont tous deux des partis nationalistes (en France, il n'y a qu'un seul parti nationaliste, et on sait à quel point cela entraîne des débats controversés), et aucun ne se dote de l'étiquette de Socialiste, bien au contraire.

 

L'un dans l'autre, c'est comme si il y avait un système bipartite, mais de même rang politique (2 partis de Droite par exemple aux US) pour résumer.

 

En France, nous n'en sommes pas encore là : une Droite, une Gauche, et le clivage politique est tout trouvé.

Évidemment, on n'oublie pas le Centre, la droite de la droite et la gauche de la gauche, mais la scission en deux grandes orientations idéologiques est bien là.

 

Alors que chez nous la Solidarité est incontournable, l'Individualisme qui règne sans partage dans la société américaine et l'idée que chacun doit se débrouiller sans l'aide d'un compatriote est entrée dans les mœurs il y a bien longtemps.

 

Qu'en serait-il s'il n'y avait pas l'ombre du bloc de l'Est, qui a préfiguré toute la pensée libérale outre-atlantique dès le milieu du 20è siècle ?

On ne peut le savoir.

 

La Guerre Froide a bouleversé le Monde de la fin de la Seconde Guerre Mondiale à la chute de l'URSS en 1991.

 

Les États-Unis, bien que vainqueurs, ont aussi adopté une idéologie unique, celle du Libéralisme le plus pur, la philosophie selon laquelle est consacrée la primauté des principes de liberté et de responsabilité individuelle, entraînant alors une stricte limitation des obligations sociales imposées par le pouvoir au profit du libre choix de chaque individu.

 

Donc, l'individualisme prédomine aux US, et on comprend mieux pourquoi lancer l'idée d'une solidarité entre chacun est si mal accueillie : relan de Socialisme et remise en cause des principes ayant fondés la société américaine.

 

Poussons l'étude un peu plus loin.

 

solidarité.jpg

 

Solidarité ou Individualisme : Que privilégier ?

 

Vous le savez, je ne suis pas du genre à éviter l'étude d'une question pouvant effleurer les mœurs.

Si cela en choque certains, tant pis.

 

Oui, car ici vient le problème de savoir ce qui doit aujourd'hui être mis en avant, entre les visions américaines et françaises, entre les concepts de Solidarité et d'Individualisme.

 

Peut-on remettre en cause l'un des piliers de notre société ?

 

Inutile de tergiverser à prime abord : Individualisme rime avec Égoïsme, sous-entendant une société fondée sur la seule possibilité individuelle, sans aucune aide extérieure de compatriotes si nécessaire.

 

Qui serait tenté, dans notre beau pays, de passer d'une société ou chacun aide chacun, à une américanisation sentant le libéralisme le plus extrême ?

On en viendrait à modifier notre devise nationale, c'est dire !

 

Néanmoins, bon nombre de facteurs, issus de la solidarité sont aujourd'hui en difficultés :

Quid des cotisations sociales qui, selon certains, font vivre les RMIstes qui ne veulent pas travailler ?

Quid de la volonté de chacun d'aider son compatriote quand celui-ci n'en semble pas méritant ?

 

Voyez-vous où je veux en venir ?

 

C'est pourtant simple, et si les médias n'en parlent pas c'est sans doute car c'est un sujet tabou :

Le sentiment de solidarité se perd en France.

 

On ne peut pas trouver d'étude explicite, mais bon nombre d'indices montrent que nous sommes en train de perdre, doucement mais surement, notre sentiment d'union :

Depuis plusieurs années, le moral des français est en berne, les scissions entre classes sociales se ressentent de plus en plus, on assiste à un ras le bol général de tout le monde envers tout le monde.

 

Nous sommes contre la politique actuelle ? Faisons une grêve nationale !

Il y a encore une grêve en France ? Bande de feignants !

Je multiplie les heures sup' car c'est de l'argent en plus ? Mettons de côté ceux qui touchent le RMI !

Il cumule les RTT et fait tout pour éviter de rester trop de temps sur son lieu de travail ? Feignant !

 

Je caricature à 100% mais, honnêtement, qui n'a pas déjà entendu ce type de réflexion, ou quelque chose s'en rapprochant ?

 

Et surtout, ce qui me marque le plus car, au moins sur ce point, j'aimerais qu'on prenne de la graine de nos amis américains : la popularité des hommes qui ont le pouvoir.

 

Nombreux sont ceux qui se souviennent du dîner suivant la cérémonie d'investiture de Barack Obama : celui-ci comptait un invité très spécial en la personne de John McCain, le concurrent d'Obama à la Course à la Maison Blanche.

Un simple coup de comm' ? Pas sûr quand l'on sait qu'il est de tradition en Amérique qu'après le résultat des élections présidentielles, et quelque soit le candidat pour qui l'on a voté, on se range derrière le vainqueur et on espère qu'il fera du bon travail.

 

Le côté patriotique qui ressort, peut-être, ou l'idée acceptée qu'un pays n'est jamais plus solidaire que lorsqu'il met ses convictions de côté pour l'intérêt général.

Un électeur votant en faveur de McCain qui soutient le nouveau Président Obama, rien d'extraordinaire outre-atlantique.

 

 

greve.jpg

 

En France, ce n'est pas tout à fait pareil...

 

Le Président Sarkozy a été élu, mais cela ne semble pas lui donner de légitimité suffisante pour que les français lui fassent confiance sur le long terme : côté de popularité en berne, critiques, rien ne lui est épargné par les citoyens, alors que c'est le Président de la République.

Je précise ici que je ne souhaite pas défendre la personne de Sarkozy, mais uniquement le statut de Président de la République.

 

Je suis à la limite de partir sur un autre sujet, qui mérite réflexion lui aussi, et sera sans doute évoqué prochainement, donc je ne m'étalerai pas aujourd'hui là-dessus : Le désamour des citoyens pour les politiciens.

 

Restons-en à la constatation que les critiques fusent dès qu'une réforme est voulue, mais que l'on oublie aussi que le Pouvoir peut aider, qu'il soit de Gauche ou de Droite.

Étant étudiant, je n'oublie pas que les bourses de l'enseignement supérieur me sont versées régulièrement, et que ça m'aide dans la vie de tous les jours, comme de nombreux autres étudiants.

Pourtant, quelqu'un trouvera toujours quelque chose à redire.

Ou plutôt personne n'en parle et préfère se concentrer sur une autre réforme.

 

Tout cela pour en venir à la conclusion que si les américains mettent de côté la Solidarité, on peut encore prendre quelques leçons de leur part pour éviter de sombrer justement dans l'individualisme à force d'être trop solidaires.

Trop de solidarité tue-t-elle la Solidarité ? C'est un problème qu'on pourrait bien se poser d'ici quelques temps.

A force d'être lié à chacun à tous les niveaux sans avoir le choix, la volonté de ne plus être lié afin d'améliorer sa petite personne grandie chaque jour.

 

Enfin, si nous sommes si solidaires, si aimants de la « Fraternité », pourquoi toujours critiquer autrui ou ceux ayant le Pouvoir ?

 

La Solidarité en France, c'est bien quand ça nous arrange...


Sources :

Le pari d'Obama


Le Libéralisme


Le Socialisme

14:00 Publié dans Monde | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : solidarité, usa, obama

20 août 2009

Saison 1 / Episode 31 : Illusion ou Réalité ?

bolt.JPG

 

9 secondes et 58 centièmes.

Il ne fallait pas être en retard pour assister à l'évènement sportif de l'année, événement provoqué par l'ovni Usain Bolt, celui qui avait le temps d'encourager ses adversaires pendant qu'il courait le 100 mètres.

Un temps, repoussant les limites de l'être humain.

Un homme, bouleversant les habitudes.

Le Monde s'extasie devant pareil exploit, tant cela semble irréel,

Il y a encore quelques années, passer sous les 9,80 était un rêve. Voilà qu'en moins d'un an, Bolt a révolutionné le 100 m de sorte que l'on entrevoit désormais la barre des 9,40 (selon les dires de Bolt lui-même).

 

L'an passé, à travers l'article « Citius, Altius, Fortius… » , j'avais évoqué le problème éternel du dopage.

Comment, alors que l'ombre du dopage prend aujourd'hui plus de place que les athlètes eux-mêmes, concevoir une telle performance, sans avoir le moindre soupçon vis-à-vis de cette dernière ?

Pour de nombreux fans de sport, voir le dopage partout est préjudiciable.

Après tout, les scandales liés au dopage ont fait tant de mal au sport, du cyclisme, évidemment, au football (du côté de la Juventus de Turin notamment, à l'époque où un certain Zinédine Zidane faisait des étincelles), en passant par le Catch où pourtant tout est écrit d'avance, qu'il serait bien dommage d'obscurcir chaque nouvelle performance digne de ce nom.

Pourtant, certains faits donnent un arrière goût bien amer à ces exploits en série, par exemple le miracle Usain Bolt ainsi et les sportifs jamaïcains.

En effet, alors que les médias en sont au point d'inventer des superlatifs afin de ne pas faire un copier/coller des commentaires de confrères d'autres chaînes, bien trop heureux d'avoir pu faire vivre un moment historique à leurs téléspectateurs respectifs, il convient de se pencher un peu sur deux faits entourant la sélection jamaïcaine.

 

Pourquoi la sélection jamaïcaine ?

Pourquoi ne pas viser le sport en général ?

Tout simplement car la Jamaïque est le symbole de l'athlétisme de ce début de 21è siècle : des athlètes impressionnant, une joie de vivre explicite, un obstacle difficile à surmonter pour les américains qui ont tant dominés l'athlétisme ces dernières années.

Et aussi car, comme je l'ai écrit plus tôt, deux faits laissent planer un doute sur la parfaite forme du sport jamaïcain :

Tout d'abord, 5 sprinteurs jamaïcains ont été contrôlés positifs il y a un mois.

Ensuite, Asafa Powell et Shelly-Ann Fraser, deux des athlètes jamaïcains les plus connus, ont faillis être écarté des Championnats du Monde par la Fédération jamaïcaine, tant les soupçons de dopage étaient forts.

Avant le début des J.O. de Pékin, plusieurs athlètes auraient refusés de se soumettre aux contrôles anti-dopage.

Evidemment, les médias en ont beaucoup moins parlé, voir pas du tout.

Gênant.

 

powell.jpg
Asafa Powell

 

Les raisons d'espérer.

 

On ne va pas partir trop pessimiste.

Quand on voit Usain Bolt courir et qu'on est soit-même un athlète, on prend une leçon d'athlétisme.

Les experts ont vite fait de remarquer la qualité de redressement du jamaïcain lors du départ du 100 mètres.

Culminant à 196 centimètres du sol, Bolt partait avec un handicap, celui de devoir relever son corps le plus rapidement possible.

Des anciens Rois du 100 m, peu mesuraient près de 2 mètres (pour ne pas dire aucun!) et pourtant lui met cet handicap de côté pour pouvoir virer en tête dès la mi-course.

 

Autre point important, et cette fois un léger avantage, là aussi liée à sa taille, la distance parcourue par une de ses foulées.

Inutile de faire un dessin ici.

Dès lors, Bolt surmonte les obstacles liés à sa taille, pour finalement en tirer un avantage.

Dans ce cas, les Records peuvent commencer à tomber.

 

Soyons maintenant plus théorique.

5 sprinteurs jamaïcains convaincus de dopage mais qui participent finalement aux Championnats du Monde.

C'est un peu suspicieux, il est vrai.

Néanmoins, il est aussi vrai que l'on a pas encore eu de contrôle positif officiel concernant d'autres stars jamaïcaines.

1er et 3è (Asafa Powell) au 100 m, 4 finalistes féminines au 100 m (1ère et 2è au finish), et encore à l'instant même où j'écris ces lignes, les relais n'ont pas encore eu lieu.

Après une énorme domination des américains entre les années 90 et 2004, accouchant du contrôle positif de la star Marion Jones, voici venu le temps des jamaïcains.

Marion Jones avait tout écrasée à son époque, et cela lui a valu 6 mois de prison pour avoir été contrôlée positive.

Verra-t-on le même scénario se produire avec Usain Bolt, ou un autre sportif, dans les années à venir ?

 

 

relais record 4100.jpg
Le relais 4x100 m jamaïcains, sacré le 22 août à Pékin en battant le Record du Monde

 

Les raisons de douter.

 

L'image qui restera de ces jeux sera celle de Bolt franchissant la ligne en 9,58, c'est certain.

Il y a une autre image qui a marqué la semaine passée, mais qu'on a déjà oubliée :

Usain Bolt rigolant et semblant encourager son adversaire mais ami d'entraînement, Daniel Bailey pendant l'une des séries de qualification du 100 m.

Ça, c'est fort.

Les commentateurs s'extasiaient devant cette image, trouvant éblouissant de faire un temps d'à peine 10 secondes en s'amusant pendant la course.

Il est certain qu'après avoir prit l'habitude de voir les coureurs hyper concentrés et courant à bloc, c'est assez bluffant de voir une telle facilité.

Il faut pourtant bien aller au-delà des émotions, comme à l'accoutumée sur ce blog, afin de se poser la question suivante : Trop, c'est trop ?

 

Arrogance ? Etat d'esprit unique ?

Les détracteurs et les fans d'Usain Bolt choisissent bien rapidement leur réponse, cela va de soit.

Il en reste qu'après une réaction aussi unique l'an passé, lorsque Bolt fête son nouveau règne avant même d'avoir franchi la ligne à Pékin, on se demande jusqu'où sa force peut-elle aller, ou quand la mascarade va-t-elle s'arrêter.

 

Actuellement, la Jamaïque occupe la seconde place au Tableau des médailles, avec 7 médailles (dont 3 en or), juste derrière les USA et leurs 8 médailles qui sont donc toujours bien présents, et devant le Kénya qui totalise 6 médailles.

Pour le sport, il serait bon que l'on ne trouve pas de trace de dopage chez un des coureurs jamaïcains (ou d'aucune autre nationalité d'ailleurs).

Disons que si Usain Bolt et ses compatriotes sont sains et véritablement plus forts que les autres, ils le sont durant une mauvaise période, une période où le soupçon l'emporte sur l'admiration.


Sources :

Les jamaïcains sont-ils dopés ?

Premier cas de dopage à Berlin

12:50 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bolt, athlètisme

11 août 2009

Saison 1 / Episode 30 : Je t'aime... moi non plus.

 

 

parlement.jpg

 

Il y a deux mois, les élections européennes donnaient l'occasion aux électeurs français de désigner leur représentants au Parlement Européen pour les 5 prochaines années.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce vote n'a pas déchaîné les foules.

60 % d'abstention chez nous, pour un scrutin définissant le paysage politique européen, soit 27 pays et près de 500 millions de citoyen, ce n'est pas très honorable.

Et encore, ce phénomène a touché l'ensemble des pays concernés.

La France, comme à son accoutumée, à répondue à une question qui ne lui était pas posée.

Les médias et les politiques eux-mêmes ont trompé l'opinion publique en faisant de cette élection ce qu'elle n'était pas.

J'ai moi-même voté (je suis très consciencieux), réalisant ce que j'estime être mon simple devoir de Citoyen.

Pourtant, ce vote démontre un paradoxe fort embarrassant pour nos contrées hexagonales.

 

Comment fut perçu ce vote en France ?

Quel était son utilité ?

Qui a vraiment gagné ?

 

Ces questions, on aurait dû se les poser dès le lendemain des élections, et les réponses auraient été assez saisissantes.

 

Tout d'abord, commençons par le principal problème : ce qu'ont vu les électeurs à travers ce vote.

 

L'enjeu, pourtant simple, était de désigner les parlementaires européens français qui siègeraient à Strasbourg, en compagnie de ceux choisis par les 26 autres pays de l'Union.

L'enjeu, dès lors, n'était pas la Politique française en crise, la déferlante UMP, l'agonie du PS, mais bien l'orientation donnée à l'Europe pour son plus proche futur.

Pourquoi les médias en ont-ils fait une élection seulement à portée nationale, faisant défiler les têtes d'affiche des différents partis, têtes d'affiche qui, soit dit en passant, étaient totalement étrangères aux élections car aucun ne risquait d'être élu à Bruxelles.

Et oui, à ce stade, qui peut me citer (de mémoire) un des candidats élus au Parlement, Dati et Barnier mis à part ?

En effet, difficile de s'y retrouver lorsque l'on doit voter pour un tel, alors que c'est Cohn-Bendit, Bayrou, Aubry ou Bertrand qui sont mis en avant, c'est-à-dire des personnalités politiques certes, mais pas celles pour qui on doit voter !

 

Mieux, quand une tête d'affiche se retrouve élu au Parlement, comme par exemple Brice Hortefeux, elle s'empresse de trouver un prétexte pour se débarrasser de cette élection et rester dans son Ministère.

 

Dès lors, que voient les électeurs ? Une élection à forte teneur nationale, un nouveau pamphlet anti-Sarkozy pour les uns, une énième crise du PS pour les autres.

Pas de chance, l'enjeu n'était pas national, mais bien européen.

 

Ainsi, le Rosé aura attirer l'attention, tout comme le clash Cohn-Bendit/Bayrou, ou encore les tensions entre Aubry et Royal.

Quid de la notion de citoyenneté européenne ? Quid d'un projet à grande échelle intéressant chaque citoyen de la zone Euro ? Rien.

 

Les élections européennes, grâce aux médias et aux personnalités politiques elles-mêmes, sont devenues une élection nationale : Sarkozy VS Gauche, Verts VS Modem.

 

Certains diront que cela est logique, que la moindre élection est prétexte à remettre en question le pouvoir en place.

Oui, mais si ce sont des élections nationales, ce qui n'était pas le cas ici.

 

 

europe.jpg

 

Autre problème de taille, rejoignant le précédent : l'utilité de cette élection.

 

La « citoyenneté européenne » est en crise, elle aussi. Tout simplement car elle n'a pas encore prit toute sa force.

Nous sommes des « citoyens français », voilà quelque chose qui trouve un écho : 1789, Droits de l'Homme, Napoléon, Occupation, Résistance, etc... Autant de moments historiques qui donnent du sens à cette expression, nous sommes liés par la même histoire, le même passé, la même culture.

 

Maintenant, nous sommes des « citoyens européens ».

Ok, c'est bien gentil, mais qu'est-ce que cela signifie ? Une histoire commune ? Des valeurs partagées ? Des liens forts entre nos 27 pays ?

Non, nullement.

Le 9 mai 1950, Robert Schuman voulait une Europe Politique.

Le 7 juin 2009, nous en sommes toujours au stade d'Europe Économique : Schengen, l'Euro, la multitude de pays, tout cela est bien d'un point de vue économique, mais ça ne dessine en rien une histoire, un « Vécu » européen, quelque chose nous rendant fier de dire « Je suis un citoyen européen ».

 

Et ces élections l'ont parfaitement démontrées : l'abstention atteint un sommet, et cela renvoie naturellement à l'utilité de ce vote : à quoi servait-il d'élire les députés européens ?

Et là, malheureusement, je ne peux être que pessimiste car la force du Parlement européen est justement un des débats des plus controversés...

Le moteur de l'Union Européenne, c'est la Commission Européenne (comme le Gouvernement à échelle nationale, pour résumer). Le Parlement est l'institution la plus paradoxale car ce sont bien les citoyens européens qui les élisent, mais les idées viennent de la Commission, reléguant le Parlement à un rang d'acteur passif.

 

On a choisi des élus qui ne diront que Oui ou Non aux propositions de la Commission, mais ne proposeront jamais rien.

Je caricature, mais le climat actuel à l'échelle européenne en est vraiment proche.

 

Alors, pour le peu d'électeurs qui se sont intéressés aux élections (4 personnes sur 10), où trouver la motivation nécessaire pour aller au Bureau de Vote ?

On vote pour des listes connues de tous, certes, mais on ne connaît pas la personne en tête de liste, la seule personne du Parti qui en parle à la télévision n'est même pas nommée dans la liste, et en plus les personnes pour qui on vote ne vont quasiment rien faire durant leur mandat, à part faire des allers-retours Strasbourg – Bruxelles !

 

Aujourd'hui, on en est là : on Vote pour quelque chose qui ne nous intéresse pas, car cette même chose ne s'intéresse pas à nous.

 

 

cb.jpg

Daniel Cohn-Bendit

 

Enfin, et là un autre paradoxe est à souligner, le vainqueur des élections.

Qui est-ce ?

99,9 % des réponses seront soit l'UMP, soit Europe Ecologie.

Faux...

Le Parlement Européen est actuellement dominé par le « Groupe du Parti Populaire Européen », traduction pour « UMP » je vous l'accorde, à l''échelon européen.

La Gauche est aussi présente, mais en tant qu'« Alliance progressiste des socialistes et des démocrates au Parlement européen ».

Les Verts, bien que très en vue dans l'hexagone, ne pointent qu'en 4è position, derrière l'équivalent du Modem.

 

Le paradoxe dans le paradoxe ? Tout le monde ici à voulu faire de cette élection européenne une élection française, et donc l'anti-Sarkozysme était fort présent.

L'opinion publique ne faisaient plus les yeux doux au Président (voir la côte de popularité), les Partis politiques en avaient fait une proie, quelque soit leur programme.

Et pourtant, c'est le Parti du Président qui gagne, loin devant le PS.

 

La Politique à de charmant que rien n'y est prévisible.

Encore faut-il savoir si cette imprévisibilité est due à des réflexions fortes de la part des électeurs, ou à une incompréhension générale.

 

En 2005, le « Non » au Référendum sur le Traité instituant une Constitution pour l'Europe (et non pas le « Non » à la Constitution Européenne, ce qui est différent) avait sonné en France comme un message destiné à la Politique de Chirac, non comme un réel rejet de l'Europe.

Là encore, on avait détourner le vote de son but...

En 2009, on remet ça.

 

Histoire de se rendre utile, voici les noms des principaux vainqueurs, par circonscriptions, ceux pour qui vous avez voté :

- Nord-Ouest : Dominique Riquet (Majorité Présidentielle)

- Ouest : Christophe Béchu (Majorité Présidentielle)

- Est : Joseph Daule (Majorité Présidentielle)

- Sud-Ouest : Dominique Baudis (Majorité Présidentielle)

- Sud-Est : François Grossetête (Majorité Présidentielle)

- Massif Central-Est : Jean-Pierre Audy ( Majorité Présidentielle)

- Île-de-France : Michel Barnier (Majorité Présidentielle)

- Outre-Mer : Marie-Luce Penchard

 

Après les résultats des élections, Benoît Hamon aura cette réflexion qui en dit long sur l'incompréhension qui règne entre enjeux politiques, électeurs est médias :

 

« Si on cumule tous les scores des partis de Gauche, la Gauche est largement devant l'UMP. »

 

Décidément, en France, on répond à côté de la question et on vote à côté de l'urne...


Sources :

Le Parlement Européen

Pour ceux qui veulent savoir pour qui ils ont voté

22:23 Publié dans France | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, europe, vote