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11 novembre 2008

Saison 1 / Episode 2 : Les Commémorations dans le Collimateur

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En ce lendemain de célébration de l’Armistice de la Première Guerre Mondiale, les faisceaux de l’actualité se tournent vers les célébrations que nous avons pour habitude de fêter chaque année.
En effet, l’historien André Kaspi est sur le point de rendre au secrétaire d’Etat aux anciens combattants, Jean-Marie Bockel, un rapport sur les commémorations, dénonçant la multitude des célébrations mémorielles.

Y a-t-il aujourd’hui trop de commémorations, de force qu’elles perdent leur portée symbolique, ou alors devons-nous leur accorder à chacune la même importance ?

Il serait mal vu de faire une distinction entre chaque date, afin de vérifier quelles sont les dates les plus importantes.

Pourtant, la principale idée de Monsieur Kaspi réside dans la conservation de seulement trois dates, plus précisément celle du 8 mai (Victoire des alliés sur les nazis en 1945), du 11 novembre (Armistice de 1918) et du 14 juillet (Prise de la Bastille, symbole de la Révolution Française de 1789).

Il y a actuellement douze journées de commémoration par an, mais là où le bas blesse, selon André Kaspi, c’est que six de ces journées ont été instaurée en seulement six ans, sur initiative du Président de l’époque Jacques Chirac : la célébration de l'abolition de l'esclavage (10 mai), l'hommage aux morts de la guerre d'Indochine (8 juin), l'appel du général de Gaulle du 18 juin 1940, l'hommage aux Justes de France (16 juillet), aux harkis (25 septembre) et aux morts de la guerre d'Algérie (5 décembre).

Alors, trop de commémoration tue la commémoration ?

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Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat à la défense et aux anciens combattants

On ne peut que rappeler la riche histoire de France, marquée grandement par les deux guerres mondiales et les conflits internationaux qui s’en suivirent.
La logique veut évidemment que l’on se rappelle de ces principaux évènements, tous ayant contribué à la vie de notre patrie.
Sur quelles bases pourrions-nous justifier la sélection d’évènements plutôt que d’autres ?

Considérant que nous avons tous connus des moments marquant à un instant ou à un autre de notre vie, serions-nous enclin à en préférer certains plutôt que d’autres, bien que l’émotion ressentie pour chacun soit d’une même intensité ?

Le rapport d’André Kaspi pose le débat de la sélection apparemment impossible d’un nombre limité de dates commémoratives. Il convient donc de s’intéresser à cette idée.

La commémoration comme Devoir de Mémoire.

Le facteur mémoriel est le plus conséquent en ce qu’il est la substance même d’une commémoration : se souvenir.

Oui, se souvenir car si la France est ce qu’elle est aujourd’hui, c’est grâce à ces évènements historiques qui sont mis en avant lors des célébrations commémoratives.
Aujourd’hui 11 novembre, cette célébration est encore plus forte car c’est aussi la première fois que l’on effectue notre devoir de mémoire sans un des acteurs directs de la « Der des Ders » puisque le dernier Poilu, Lazare Ponticelli, nous a quitté le 12 mars 2008 à l’âge de
110 ans.

Le devoir de mémoire n’aura donc jamais eu autant de signification que cette année, le souvenir de la Guerre de 1914-1918 devant être entretenu est transmis aux générations futures, afin de ne pas tomber dans l’oubli.
Aussi fondamentale, la Victoire des alliés sur les nazis, en date du 8 mai 1945, doit elle aussi faire l’objet de cet hommage si particulier.

On ne peut évidemment pas remettre en cause la date du 14 juillet 1789, jour de la Prise de la Bastille, liée pour toujours à la Révolution Française (qui se terminera dix ans plus tard, ne l’oublions pas) qui mènera à l’instauration progressive de la République en France.
Notons ici que ces trois dates sont les seules que voudraient conserver André Kaspi.

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Qu’en-est-il alors des autres dates ?

Celles pointées du doigt par Monsieur Kaspi sont surtout celles dont l’instigateur fut Jacques Chirac, entre 2000 et 2006 :

La première, celle de l’abolition de l’esclavage (10 mai) rappelle le Décret de Victor Schœlcher concernant la fin de l’esclavagisme dans les Colonies.
Ironiquement, la lutte contre l’esclavage fut aussi le principal argument des puissances coloniales pour pénétrer en Afrique…
Réduire l’importance de cette commémoration pourrait s’apparenter à une véritable maladresse, autant éthique que technique, dans un pays comme la France où l’on compte plus de 4,5 millions de noirs, principales victimes de l’esclavagisme, et à peine une semaine après le sacre de Barack Obama dans l’un des pays ayant pratiqué le plus l’esclavagisme durant son histoire.

L’hommage aux morts de la Guerre d’Indochine (8 juin) permet de revenir sur la défaite de Diên Biên Phu, en 1954, en célébrant les soldats décédés à cette occasion ainsi que durant le conflit face au Viêt Minh d’ Hô Chí Minh, conflit qui aura d’ailleurs été très impopulaire en France.
Nous pouvons y rattacher, dans le même domaine, l’hommage aux morts de la guerre d'Algérie (5 décembre).

L’appel du général de Gaulle du 18 juin 1940, point de départ de la résistance durant l’occupation allemande, a ainsi une portée symbolique unique. Surtout, cette date est à lier à celle du 8 mai 1945 en ce qu’elle traite du même sujet qu’est la deuxième guerre mondiale.
Soulignons ici que le rôle des résistants dans la victoire de 1945 n’est aujourd’hui plus à démontrer et pourrions-nous donc conserver la célébration du 8 mai 1945 tout en mettant de côté la date de naissance de la révolte française ayant grandement participé à la défaite du nazisme ?

Enfin, l’hommage aux Justes de France (16 juillet) et aux harkis (25 septembre).
Les justes de France sont, selon la définition du terme, ceux ayant procurés, au risque conscient de leur vie ou de leur intégrité corporelle, spontanément et sans espoir de contrepartie, une aide véritable à une personne se trouvant en situation de danger ou de péril immédiat.
Cela fait échos aux personnes ayant aidés des juifs durant, encore une fois, la deuxième guerre mondiale.
Quant aux harkis, ce sont les soldats musulmans engagés aux côtés de l’armée française durant la Guerre d’Algérie (1954-1962).

De nouveau, ces dates permettent le souvenir de périodes primordiales pour la France, même si elles visent une minorité.

Vous l’aurez compris, ces six célébrations sont essentielles, que ce soit pour les personnes concernées en premier lieu comme pour la France, faisant référence à des épisodes marquants de son histoire.

Néanmoins, après avoir fait un constat des six évènements, certains se rapportant donc à de mêmes périodes (seconde guerre mondiale par exemple), pourrions-nous rationaliser le nombre de commémorations, comme le désire Monsieur André Kaspi ?

Le Désir de Rationalisation.

Au-delà de l'aspect controversé de l'idée de ne garder que trois dates clés, il convient de faire état d'un possible manque de lisibilité en cas de multitude de commémorations, sans oublier une possible désacralisation du concept, par le biais d'une banalisation.

Quelles solutions adopter ? L'intention de réduire le nombre de commémorations est louable, mais encore faut-il ne pas oublier certaines d'entre elles.

Vous l'avez peut-être entendu ces jours-ci, la date du 9 mai comme nouvelle journée de commémoration est envisageable.

Le 9 mai 1950, c'est le jour où Robert Schuman et Jean Monnet ont jetés les bases de l'Union Européenne, date toujours considérée comme la naissance de l'UE. Aujourd'hui, elle est dite "Journée de l'Europe".

Ajouter une nouvelle date de commémoration pour en supprimer d'autres ?
C'est en tout cas une des éventualités.

Reste à savoir si la date du 9 mai pourra allier commémoration à portée nationale comme européenne.

Nul doute que si ce rapport a vocation à amener de réels changements en réduisant le nombre de commémorations, la solution pour contenter toutes les minorités concernées par les célébrations habituelles va devoir faire preuve d'ingéniosité.

Sources :

Lazare Ponticelli
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lazare_Ponticelli

Les noirs en France
http://www.jeuneafrique.com/jeune_afrique/article_jeune_afrique.asp?art_cle=LIN01047com
bislitno0


L’immigration et la France
http://fr.wikipedia.org/wiki/Immigration_en_France#Donn.C3.A9es_statistiques_sur_l.E2.80.
99immigration


L’abolition de l’esclavage
http://fr.wikipedia.org/wiki/Abolition_de_l%27esclavage#M...

9 mai 1950
http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19500509

09 novembre 2008

Saison 1 / Episode 1 : Yes, He Can ?

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Cette semaine, le Monde entier avait les yeux tournés vers les Etats-Unis, vers Chicago plus particulièrement.

Une campagne de 21 mois, plus d’1,5 milliard de dollars dépensés par les deux candidats, un taux de participation électoral record, un enjeu historique, et un scénario digne d’un film hollywoodien, cette nuit du 4 Novembre restera longtemps dans les mémoires comme le jour où les Etats-Unis ont écrit une nouvelle page de leur histoire.

Barack Obama, tout ce résume à ce nom.

Enfant né d’un père kényan et d’une mère américaine, il grandit aux USA alors que la ségrégation est encore de mise dans le pays où tout est possible.

Nous n’allons pas nous intéresser de plus près à la personnalité de Barack Obama, son histoire, car à moins que vous n’ayez vécu tel un ermite durant ces deux dernières années, vous le connaissez tous.

La belle histoire à donc eu lieue.
A 47 ans, il est devenu le premier « Président Noir » des Etats-Unis, comme le clament depuis bientôt une semaine tous les médias du monde entier, comme s’il y avait une catégorie « Président Blanc ».
Il bat John McCain et sa colistière Sarah Palin avec un net avantage de grands électeurs en sa faveur (le seul résultat comptant lors des élections américaines, faut-il le rappeler).

L’émotion était au rendez-vous cette semaine aux US et le monde politique à salué, d’une même voix, cette victoire historique, que ce soit en Iran comme au Royaume-Uni.

Evidemment, le contexte fait que nous voyons en cette élection un grand symbole d’Espoir, mot reprit régulièrement par Obama lui-même durant sa Campagne, et encore dans son discours de Victoire :

Nous sortons d’une présidence Bush de 8 ans qui aura sans doute été l’une des plus controversées de l’histoire américaine, et ce dès son élection (un mois passé à recompter les bulletins de vote en Floride, Etat où le Gouverneur n’est autre que le frère de W., pour finalement gagner l’élection 2000 grâce à cet état), durant son mandat (11 septembre prévisible, Guerre en Irak) et enfin à quelques semaines de son départ de la Maison Blanche (crise économique, Guerre en Irak toujours non-terminée d’un point de vue technique), ce qui donnait encore plus de difficultés à McCain qui, en tant que Républicain comme l’actuel Président, se devait d’être à la fois détaché du bilan très critiquable de son potentiel prédécesseur tout en gardant dans son camp les électeurs de son parti.
Le nouveau Président se retrouve donc face à un virage très serré qu’il va devoir négocier du mieux possible s’il veut éviter d’enfoncer un peu plus sa patrie dans la crise.

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Alors pourquoi pas un Président « différent » ?
Un démocrate ? Oui, bien sûr. Un démocrate qui serait en totale contradiction avec le Président de ces huit dernières années ? Ca semble logique. Pourquoi pas un Président de couleur ? Oui, pourquoi pas.

Et voilà Barack Obama aujourd’hui à la porte de la Maison Blanche, prêt à relever le défi et ayant la majorité de l’opinion publique mondiale prête à l’encourager à défaut de pouvoir l’aider littéralement, pour améliorer et la situation aux US, et la situation dans le Monde.

Moi-même très enthousiaste à l’idée d’avoir un Président tel que Barack Obama à la tête des Etats-Unis, conscient du message que cela renvoie au monde entier, il n’en reste qu’il faut aller au-delà de ce que nous pensons et analyser plus objectivement les capacités de Barack Obama à diriger, dès le 20 janvier 2009, la première puissance mondiale, car oui, il n’est pas inutile de rappeler ici que nombreux sont ceux qui ont votés pour Obama avant tout parce qu’il est noir et que l’aspect symbolique était donc plus fort que tout, reléguant malheureusement son programme au second plan.

Il convient donc de voir les points clés du programme d’Obama.

En matière économique, le protectionnisme semble de retour. Principal exemple : il a appelé explicitement à la renégociation de l’ALENA, une très mauvaise nouvelle pour les voisins mexicains et canadiens concernés en premier lieu.
Pour lui, sa mission est de rééquilibrer l’économie, ce qui va sans doute amener des décisions présidentielles d’un autre genre, amenant les américains à faire plus d’efforts, même si la volonté de baisser les impôts (argument revenant sans cesse à chaque élection, quelque soit le pays occidental concerné) est présente chez le futur Président.

Sur le plan de la Diplomatie, il souhaite un partenariat plus étroit avec l’Europe, ce qui pourrait être mal vu par les américains eux-mêmes. Sur la question des relations avec les dirigeants de pays où le discours américain passe mal, il est ouvert au dialogue, mais aucun point explicite quant à la lutte anti-terroriste, bien que qu’Al Qaeda soit nécessairement une des cibles du futur Gouvernement.

On peut penser qu’Obama sera le Président modèle qui ne fera pas de Guerre à la manière d’un W., cherchant prétextes et autres motivations pour aller là où il y a du pétrole, mais il n’exclut pas lui-même l’option militaire à l’encontre de l’Iran, si les négociations avec ce pays avortent.

Sur le problème irakien, il promet un rapatriement des troupes d’Irak d’ici deux ans. Le tout est de savoir si en deux ans les forces américaines en présence auront le temps d’instaurer un régime stable, de manière à ne pas délaisser le territoire occupé et sans réel pouvoir sur lequel s’appuyer.

La vente d’armes aux USA choque souvent les démocraties occidentales. Obama vise un « encadrement » des ventes d’armes, reste à savoir ce que cela sous-entend.

Enfin, une vidéo diffusée récemment revient sur différentes déclarations d’Obama, pour le moins explicites et un peu surprenantes.
Après, on peut considérer que les paroles étaient orientées et saupoudrées de démagogie à l’occasion de Meetings dans des Etats pro-Républicains, ce qui serait compréhensible.
(C’est un extrait du Zapping, ce qui nous intéresse est le tout premier extrait, à l’origine vu sur LCI) http://www.dailymotion.com/search/zapping/video/x7c7vu_za...

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Obama Président, Noir.

L’arbre qui cache la forêt ? L’élection est-elle faussée par la couleur de peau du candidat démocrate ? Avons-nous affaire à de la « Discrimination positive » comme en France récemment ?

Bien sûr, la force de cette élection reste immense, mais ne faudrait-il pas espérer, sur un pur plan politique, que l’élection d’Obama ne soit pas, seulement, une question de couleur ?
Mêmes les médias semblent s’y perdre. Il suffit de regarder les reportages diffusés depuis quelques jours : tous axés sur la communauté noire.
Il aura fallu la première conférence du futur Président, s’intéressant à la crise financière, pour que les médias lient l’élection aux futurs enjeux politiques.

Les détracteurs les plus farouches du candidat démocrate ont mis l’accent sur sa trop grande jeunesse, et surtout son manque d’expérience.
Même les partisans d’Obama se doivent d’admettre que les 3 ans passés au Sénat depuis 2004 comme préliminaires à l’accession au bureau ovale, c’est un peu léger comme CV…

De l’autre côté McCain, dont l’aspect « Héro de Guerre » fut sans cesse mis en avant, est député républicain de l’Arizona depuis 1982, quand Barack Obama n’était encore qu’un étudiant.


Cela peut aussi avoir réussi à Obama car la vieillesse (et l’ancien cancer de la peau) de McCain était un argument de poids en cas d’attaque sur son âge (25 ans de moins que le républicain tout de même).

Ainsi, il semble bien qu’avant d’avoir élu un programme, les américains ont avant tout élu un homme, ce qui est typique de la sociologie politique d’aujourd’hui qui veut qu’on se rassemble plus derrière une personnalité qu’un programme.

Obama, Président Noir.

Le charisme du nouveau Président est impressionnant.
Les républicains l’auront maintes fois comparé à une star de cinéma, mais même si son histoire semble sortir tout droit d’Hollywood, il ne doit pas être réduit à cette première impression.

Les larmes du révérend Jesse Jackson lors de l’annonce des résultats de l’élection en disent long sur l’avancée effectuée par l’Amérique en un peu moins de 50 ans, quant à la considération des noirs dans la société américaine.

Martin Luther King lui-même aurait été fier de vivre ce moment, dixit sa propre fille, et cela est bien vrai.

Qui aurait pu croire, dans les années 1960, qu’un Noir remporterait l’élection présidentielle américaine moins d’un demi-siècle plus tard ?
Certains spécialistes ne s’y sont pas trompés en qualifiant le 4 novembre de « 11 septembre à l’envers » : l’Amérique est redevenue ce pays admirable où tout est possible, où finalement chaque personne peut se faire une place au soleil.
Les autres pays occidentaux en prennent de la graine, le débat s’installant déjà en France de la possible présidence donné à un français aux origines étrangères.
Néanmoins, même si 80% des français sont favorables à un Président de la République noir, seulement 58% envisageraient de voter pour un candidat aux origines maghrébines, ce qui montre que ce sondage n’est qu’exclusivement influencé par ce qui s’est passé de l’autre côté de l’Atlantique.

Vous l’aurez compris, le message d’Espoir à tirer des élections américaines est d’une importance fondamentale, mais il n’en reste que la véritable partie intéressante commencera le 20 janvier 2009, jour où Barack Obama foulera officiellement la Maison Blanche en tant que maître des lieux et dont les décisions, axées sur un programme politique qu’il conviendra de remettre au goût du jour pour que la plupart des américains sachent pour quoi ils ont votés, auront, je l’espère sincèrement, un réel impact sur le Monde, aussi fort que ce que nous avons vécu mercredi dernier, à 5h du matin.

Sources :

Comparaison des programmes de Barack Obamam et John McCain
http://www.lemonde.fr/web/vi/0,47-0@2-829254,54-1087895,0.html


Victoire d’Obama, mauvaise nouvelle pour les homosexuels californiens
http://fr.news.yahoo.com/64/20081106/twl-la-californie-bannit-le-mariage-homo-acb1c83.html


Le protectionnisme d’Obama
http://www.challenges.fr/actualites/monde/20081107.CHA8264/le_protectionnisme_dobama_estil_inquietant.html


Interview du Révérend Jesse Jackson
http://www.parismatch.com/parismatch/Dans-l-oeil-de-match/Reportages/Jesse-Jackson-Cette-election-signifie-la-fin-des-barrieres-et-pas-seulement-pour-les-Noirs/(gid)/56232


Un Président noir en France ?
http://www.french.xinhuanet.com/french/2008-11/07/content_756777.htm

08 novembre 2008

Episode 0 : Une Nouvelle Pierre apportée à l'Edifice de la Liberté d'Expression

« Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous ayez le droit de le dire. »
Voltaire, 6 février 1770

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La Liberté d'Expression est-elle un Droit Sacré ?

La plupart d'entre vous vont se demander de quel droit un misérable étudiant originaire d'Auvergne se permet-il de lancer une telle question rhétorique ? Comment ose-t-il poser une question concernant la Liberté d'Expression ?? Par quel sacrilège la toile gigantesque d'internet laisse-t-elle la possibilité à un gamin de remettre en cause ce principe si vital ???

Tout simplement car j'ai un Droit, le Droit de m'exprimer librement, et je vais user de ce Droit autant que je le voudrai... et oui.

L'idée de créer un blog n'est pas neuve, et je m'y mets à mon tour car l'envie de partager des opinions se fait de plus en plus ressentir.
L'effet de mode a joué, évidemment, car si l'on s'y intéresse c'est justement parce qu'on en parle autour de nous.

Je ne prétends évidemment pas prêcher la bonne parole, loin de là, je désire seulement avoir un avis critique sur chaque bribe d’information qui nous est donnée.

Ainsi, moi, Pierre Machado, 20 ans, étudiant en Troisième Année de Droit, j’inaugure mon blog nommé « Tout est dit », blog traitant de l’actualité de tous les jours, mais d’un point de vue à la fois personnel et objectif (je m’y efforcerai grandement).

La réflexion est un outil qui mérite d’être perpétuellement en évolution, sans arrêt en marche, afin non pas de pouvoir atteindre la Vérité parfaite, mais essayer de s’en rapprocher autant que possible, la Réflexion Ultime, quelque soit le sujet, étant sans doute impossible à saisir, tant la réflexion elle-même amène de nouvelles questions à chaque fois qu’une réponse semble être trouver.

Ainsi, chers internautes, essayions de nous poser les bonnes questions, essayions de rester objectif quelque soit l’information qui nous soit donnée, essayions d’aller au-delà du simple raisonnement émotionnel, bien souvent un leurre qui nous paraît pourtant si évident.

Et la liberté d’expression est à lier à cette réflexion, car nous devons sans doute faire abstraction de toute idée préconçue afin de voir plus loin, voir plus loin que nous le voulons.

Mais la liberté d’expression est-elle un acquis ?

Pour réellement comprendre si la réflexion est à portée de main, on doit déjà savoir si cette réflexion aura de possibles limites à ne pas franchir, donc si la liberté d’expression sera sans limite ou s’il y aura des idées à bannir, et ainsi vérifier si la réflexion atteindra une ligne jaune qui ne devra être dépassé.

Il n’y a aucun doute que la liberté d’expression est un concept nécessaire dans le monde d’aujourd’hui, étant notamment l’une des caractéristiques de la Démocratie : Si je ne suis pas d’accord avec vous, je vous le ferai savoir, mais je respecterai tout de même votre point de vue car la valeur de votre idée est égale à la mienne.
Que ce soit sur un plan politique, religieux, idéologique, tous les points de vue méritent le même intérêt, c’est un fait.

Pourtant, comme l’ont montré certains évènements récents, l’encadrement de la libre expression semble nécessaire, ce qui paraît alors contradictoire avec la nature même du concept.

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Souvenez-vous, fin octobre un clip du groupe de rap « Dangereux Armés Redoutables » est censuré après avoir été mis en ligne sur le site Dailymotion.
Le groupe vise explicitement les policiers, le décor des banlieues y est mis en avant.
Certaines paroles sont sans appel : "Rien à foutre, impulsif j'ai de la haine. De la haine sortie tout droit des HLM. J'ai l'instinct criminel. (...) en cas d'embrouille, aucune trouille, je saigne un flic, ça finira dans un cercueil..."

L’opinion publique ne sera que passablement touchée par cette affaire, le clip ayant été enlevé de la toile et les poursuites judiciaires contre les membres du groupe étant engagées (du moins désirées par la principale intéressée, la Ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie), on n’en parle déjà plus dans les médias.

Au-delà de la violence des propos, il en découle un constat : la moindre attaque envers le corps policier est immédiatement sanctionnée.
Évidemment, nombreux sont les faits dénigrant les forces de police et qui ne sont néanmoins pas réprimés, mais on aperçoit une première limite à la libre expression : tout ne peut pas être dit.
Mais qu’est-ce que « tout » ? Où se trouve la limite entre la liberté d’expression raisonnable et la liberté d’expression irrespectueuse et donc à prohiber ?

Nous pouvons critiquer ce que nous voulons, c’est le but de la liberté d’expression, mais pas de n’importe quelle manière. Un encadrement de la liberté d’expression n’est donc pas à exclure.

Autre exemple, plus juridique celui-là, celui d’un directeur d’une imprimerie licencié pour faute grave en raison de propos injurieux à l’encontre de son employeur lors d’une réunion de direction.
Ces propos injurieux constituent-ils une faute grave justifiant un licenciement ou n'expriment-ils que la libre expression du salarié ?
Les juges concluront que le salarié jouit autant dans l’entreprise qu’en dehors de celle-ci de la liberté d’expression, néanmoins il ne peut abuser de cette liberté en tenant des propos injurieux diffamatoires ou excessifs.
En l’espèce, la qualification de la faute grave sera même établie, amenant ainsi le licenciement du salarié (Arrêt de la chambre sociale de la Cour de cassation, N° 04-47786 du 2 février 2006.)

D’autres nombreux exemples, dans tous les domaines, peuvent être rapprochés ici, mais il en ressort la même observation : la liberté d’expression (une liberté fondamentale à valeur constitutionnelle définit à l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, tout de même !) est acquise, en théorie, mais elle est à encadrer, en pratique.

Et la réflexion alors ?

La réflexion, chère ici car étant la substance même de ce blog puisqu’il se base sur elle, doit-elle être aussi délimitée que la liberté d’expression, afin de « rester dans les clous », ne pas « franchir la ligne jaune » qui ferait de cette réflexion un raisonnement irrespectueux, donc invalide ?
Il est logique de répondre à l’affirmative, vu que le principe à valeur constitutionnel qu’est la liberté d’expression est lui-même soumis à des limites.
Mais la réflexion pourrait alors perdre de sa force si on devait, avant même de vouloir réfléchir en profondeur sur le sujet qui nous intéresse, se dire « Je pense que… mais ce ne serait pas respectueux, ce serait injurieux, alors j’oublie cette idée ».

Ainsi, laissez-moi vous annoncer, chers internautes, que même s’il semble qu’il y ait des règles à respecter, un formatage auquel il faut se soumettre, je prendrai le risque de sortir des clous, afin d’aller le plus loin possible dans la réflexion, car bien que ne voulant pas heurter certains, je veux avant tout avancer dans mes analyses, afin d’ouvrir le débat.
Bref, que le spectacle commence…

Sources :

Salarié licencié pour injure à son employeur
http://www.juritravail.com/archives-news/Sanctions-disciplinaires/289.html


La chanson qui dérange
http://tf1.lci.fr/infos/france/societe/0,,4131847,00-le-clip-de-rap-qui-met-en-rogne-les-policiers-.html