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15 novembre 2008

Saison 1 / Episode 3 : Le Dilemme Fou

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Hôpital Psychiatrique Saint-Egrève, Grenoble

Un schizophrène qui s’évade d’un hôpital psychiatrique et va s’acheter un couteau avant d’aller poignarder mortellement un étudiant de 26 ans, voici le triste scénario qui s’est déroulé à Grenoble et qui a fait la Une de l’actualité cette semaine.

Les médias ce sont bien vite emparés de cette information pour relancer le débat épineux de la responsabilité des personnes déséquilibrées.

Il faut avouer qu’un tel fait laisse perplexe.

Néanmoins, malgré la proximité des faits, nous devrons mettre l’émotion de côté afin de ne pas faire preuve d’un jugement faussé.

Alors, comment réagir face à un tel acte ? Comment considérer les personnes déséquilibrées mentalement ? Devons-nous privilégier la prévention en les coupant définitivement du monde extérieur, ou devons-nous mettre en avant la répression en continuant de faire opérer le système actuel mais en les punissant justement en cas de faute ?

La réflexion est ici de mise car il va falloir à la fois jongler avec nécessité et besoin, logique et éthique, Droit d’être un citoyen libre et Droit d’être un citoyen protégé.

Malade mental : Sujet à part ?

Nous n’évoquerons que rapidement la considération d’une personne déséquilibrée par le Droit, civil comme pénal, pour rester dans l’objectivité la plus juste, l’éthique étant primordiale dans un tel cas.

Tout d’abord, le malade mental est « différent » d’une personne normale en ce qu’il n’est pas doté, selon le Droit Pénal comme le Droit Civil, de discernement.

Discernement ?

Le discernement est la faculté de reconnaître distinctement en faisant un effort des sens (vue, ouïe,...) ou de l'esprit, ou de tous ces éléments conjugués.

Ainsi, le malade mental ne distingue pas l’aspect des choses, il ne peut distinguer les bonnes actions des mauvaises, il ne différencie tout simplement pas le bon du mauvais, et c’est là que l’importance de la notion de discernement prend tout son sens : Comment pourrions-nous mettre sur un pied d’égalité une personne comprenant la portée de ses actions et une personne totalement détachée d’un minimum de raisonnement ?

Dès lors, une nette différence apparaît déjà, et elle va grandement influer sur le reste de la réflexion.

Comme l’on dit, « à circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles » et il va sans dire que c’est un moindre mal dans la présente étude.

Rappelons que l’homme ayant poignardé l’étudiant n’en est pas à son coup d’essai : il avait déjà agi de la même sorte trois fois auparavant.
Pourquoi ne pas l’avoir enfermé pour toujours dès sa première faute me direz-vous ?
La réponse est prévisible : car c’est un malade mental, il n’a pas la faculté de raisonnement suffisante, et donc on ne peut le punir comme une personne qui aurait fait délibérément le même geste tout en en ayant bien conscience.

Le débat se situe ici.

Pourquoi ne pas considérer légalement de la même sorte personne capable de discernement et personne déséquilibrée ?

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La personne équilibrée fera elle la faute en sachant que c’est une erreur, qu’elle n’a pas à le faire. Elle a conscience de sa faute avant même de l’avoir effectuée, et ainsi la volonté d’agir la condamne naturellement : elle a agi en son âme et conscience, aurait pu être raisonnable et éviter cela, mais non.
Elle est sanctionnée pénalement, dans le cas d’une tentative de meurtre comme ici par exemple.

Le déséquilibré, lui, ne prend conscience de sa faute qu’après avoir mal agi, et ce dans le meilleur des cas, sinon il agira et quelques heures plus tard il aura déjà oublié son erreur.
Il n’a pas forcément eu la volonté d’agir ainsi, mais il a agi tout de même, ne pensant pas aux conséquences que cela entraînerait.
La personne est placée en hôpital psychiatrique où elle va subir un traitement afin de pouvoir être réintégrée dans la Société.

Si dans les deux hypothèses la conséquence de la faute est un décès, autant la personne étant capable de discernement risque la peine capitale, autant la personne déséquilibrée suivra un programme psychologique afin de ne plus agir ainsi.

Certains l’auront peut-être déjà compris, il y a une énorme contradiction rien que dans la considération du discernement : on punit définitivement, c’est-à-dire à vie, une personne ayant compris qu’elle avait fait une erreur dans un cas, et on va donner une seconde chance, une possibilité de vivre à nouveau en société, à une personne qui ne comprendra peut-être jamais qu’elle a fait quelque chose de mal !

Sous cet aspect, l’émotion semble donc avoir raison, sans besoin de raisonnement : l’injustice est faite qu’un déficient mental puisse s’en tirer malgré l’horreur de ces actions, alors qu’une personne « psychologiquement supérieure » traînera tout au long de sa vie, comme un boulet, son erreur.

Malade mental : Citoyen avant tout.

L’accent doit dès lors être mis sur la finalité des hôpitaux psychiatriques.

Des « prisons pour malades » ? Pas sûr.

Les hôpitaux psychiatriques, bien qu’ils se doivent de contenir certains éléments écartés de la société, se doivent aussi de rendre possible la réintégration en société de l’individu et pour cela toutes les solutions sont envisageables, notamment, lorsque l’état de la personne le permet évidemment, des permissions de sortie pour aller faire un tour en ville.

cornierchefservice.jpg Le Professeur Cornier, Chef de Service de l'hôpital psychiatrique de Saint-Egrève

Le Monde à l’envers ? Du moins ça y ressemble : Une personne potentiellement dangereuse sans qu’elle-même ne puisse s’en rendre compte mise en liberté dans une ville !
Précisons ici que le déséquilibré de 56 ans avait beau s’être évadé de l’hôpital psychiatrique, il faisait l’objet de permission comme tout autre « patient », alors que son lourd passé était connu de l’établissement.
Devons-nous craindre pour notre propre sécurité ?
Cela relèverait de la paranoïa de répondre ici par l'affirmative. En effet, il aura, malheureusement, fallu attendre un tel drame pour que les lumières des médias pointent cette situation.
Néanmoins, force est de constater que d'autres agressions du même genre ne sont pas monnaie courante, et donc la paranoïa, si facile à faire naître en chacun, se doit d'être écartée.

Alors, serait-ce la paranoïa qui ait poussée l'opinion publique à relancer le débat de la responsabilité des incapables majeurs ?
Il y a fort à penser que oui.

D'un autre côté, il est nécessaire de souligner que le système fait état ici d'une faille bien embarrassante, car si la volonté est aujourd'hui, logiquement, d'accentuer la prévention en modifiant le système d’encadrement des malades mentaux, cette volonté ne suffira peut-être pas pour trouver une meilleure solution, une solution alliant liberté des incapables et protections des citoyens étant un véritable défi qui est loin d’être relevé à l’heure actuelle.

Bref, on ne peut donc qu'être un semblant fataliste après ce fait divers, même si, rappelons-le, le malade mental s'était échappé et on ne peut ainsi généraliser la crainte d'un tel acte à tous les incapables majeurs, ce serait remettre en cause l'efficacité même du système judiciaire.

De ce fait, le système présent s’apparente plutôt à la « moins pire des solutions », n'étant pas la meilleure, mais étant la plus adéquate afin de contenter chaque partie.

Un système à améliorer ? Oui, indéniablement.
Un système à bannir ? Non, tout simplement car il n'y a pas de meilleur système au jour d'aujourd'hui...

Alors, sur la responsabilité des malades mentaux, celle-ci ne peut être modifiée, sinon nous tomberions dans un système de pure répression, dénudée de toute notion d'humanisme envers ces personnes qu'il faut avant tout aider, avant de réprimer.
Mais le système encadrant ces personnes pourrait, lui, atteindre ses limites prochainement, et le besoin de l'améliorer ne s'est peut-être jamais fait autant ressentir.

Sources :

Une ancienne victime du malade mental raconte
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hyKq0w...

Un malade mental tue sa mère lors d’une permission
http://www.dna.fr/articles/200710/08/malade-mental-il-tue...

11 novembre 2008

Saison 1 / Episode 2 : Les Commémorations dans le Collimateur

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En ce lendemain de célébration de l’Armistice de la Première Guerre Mondiale, les faisceaux de l’actualité se tournent vers les célébrations que nous avons pour habitude de fêter chaque année.
En effet, l’historien André Kaspi est sur le point de rendre au secrétaire d’Etat aux anciens combattants, Jean-Marie Bockel, un rapport sur les commémorations, dénonçant la multitude des célébrations mémorielles.

Y a-t-il aujourd’hui trop de commémorations, de force qu’elles perdent leur portée symbolique, ou alors devons-nous leur accorder à chacune la même importance ?

Il serait mal vu de faire une distinction entre chaque date, afin de vérifier quelles sont les dates les plus importantes.

Pourtant, la principale idée de Monsieur Kaspi réside dans la conservation de seulement trois dates, plus précisément celle du 8 mai (Victoire des alliés sur les nazis en 1945), du 11 novembre (Armistice de 1918) et du 14 juillet (Prise de la Bastille, symbole de la Révolution Française de 1789).

Il y a actuellement douze journées de commémoration par an, mais là où le bas blesse, selon André Kaspi, c’est que six de ces journées ont été instaurée en seulement six ans, sur initiative du Président de l’époque Jacques Chirac : la célébration de l'abolition de l'esclavage (10 mai), l'hommage aux morts de la guerre d'Indochine (8 juin), l'appel du général de Gaulle du 18 juin 1940, l'hommage aux Justes de France (16 juillet), aux harkis (25 septembre) et aux morts de la guerre d'Algérie (5 décembre).

Alors, trop de commémoration tue la commémoration ?

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Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat à la défense et aux anciens combattants

On ne peut que rappeler la riche histoire de France, marquée grandement par les deux guerres mondiales et les conflits internationaux qui s’en suivirent.
La logique veut évidemment que l’on se rappelle de ces principaux évènements, tous ayant contribué à la vie de notre patrie.
Sur quelles bases pourrions-nous justifier la sélection d’évènements plutôt que d’autres ?

Considérant que nous avons tous connus des moments marquant à un instant ou à un autre de notre vie, serions-nous enclin à en préférer certains plutôt que d’autres, bien que l’émotion ressentie pour chacun soit d’une même intensité ?

Le rapport d’André Kaspi pose le débat de la sélection apparemment impossible d’un nombre limité de dates commémoratives. Il convient donc de s’intéresser à cette idée.

La commémoration comme Devoir de Mémoire.

Le facteur mémoriel est le plus conséquent en ce qu’il est la substance même d’une commémoration : se souvenir.

Oui, se souvenir car si la France est ce qu’elle est aujourd’hui, c’est grâce à ces évènements historiques qui sont mis en avant lors des célébrations commémoratives.
Aujourd’hui 11 novembre, cette célébration est encore plus forte car c’est aussi la première fois que l’on effectue notre devoir de mémoire sans un des acteurs directs de la « Der des Ders » puisque le dernier Poilu, Lazare Ponticelli, nous a quitté le 12 mars 2008 à l’âge de
110 ans.

Le devoir de mémoire n’aura donc jamais eu autant de signification que cette année, le souvenir de la Guerre de 1914-1918 devant être entretenu est transmis aux générations futures, afin de ne pas tomber dans l’oubli.
Aussi fondamentale, la Victoire des alliés sur les nazis, en date du 8 mai 1945, doit elle aussi faire l’objet de cet hommage si particulier.

On ne peut évidemment pas remettre en cause la date du 14 juillet 1789, jour de la Prise de la Bastille, liée pour toujours à la Révolution Française (qui se terminera dix ans plus tard, ne l’oublions pas) qui mènera à l’instauration progressive de la République en France.
Notons ici que ces trois dates sont les seules que voudraient conserver André Kaspi.

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Qu’en-est-il alors des autres dates ?

Celles pointées du doigt par Monsieur Kaspi sont surtout celles dont l’instigateur fut Jacques Chirac, entre 2000 et 2006 :

La première, celle de l’abolition de l’esclavage (10 mai) rappelle le Décret de Victor Schœlcher concernant la fin de l’esclavagisme dans les Colonies.
Ironiquement, la lutte contre l’esclavage fut aussi le principal argument des puissances coloniales pour pénétrer en Afrique…
Réduire l’importance de cette commémoration pourrait s’apparenter à une véritable maladresse, autant éthique que technique, dans un pays comme la France où l’on compte plus de 4,5 millions de noirs, principales victimes de l’esclavagisme, et à peine une semaine après le sacre de Barack Obama dans l’un des pays ayant pratiqué le plus l’esclavagisme durant son histoire.

L’hommage aux morts de la Guerre d’Indochine (8 juin) permet de revenir sur la défaite de Diên Biên Phu, en 1954, en célébrant les soldats décédés à cette occasion ainsi que durant le conflit face au Viêt Minh d’ Hô Chí Minh, conflit qui aura d’ailleurs été très impopulaire en France.
Nous pouvons y rattacher, dans le même domaine, l’hommage aux morts de la guerre d'Algérie (5 décembre).

L’appel du général de Gaulle du 18 juin 1940, point de départ de la résistance durant l’occupation allemande, a ainsi une portée symbolique unique. Surtout, cette date est à lier à celle du 8 mai 1945 en ce qu’elle traite du même sujet qu’est la deuxième guerre mondiale.
Soulignons ici que le rôle des résistants dans la victoire de 1945 n’est aujourd’hui plus à démontrer et pourrions-nous donc conserver la célébration du 8 mai 1945 tout en mettant de côté la date de naissance de la révolte française ayant grandement participé à la défaite du nazisme ?

Enfin, l’hommage aux Justes de France (16 juillet) et aux harkis (25 septembre).
Les justes de France sont, selon la définition du terme, ceux ayant procurés, au risque conscient de leur vie ou de leur intégrité corporelle, spontanément et sans espoir de contrepartie, une aide véritable à une personne se trouvant en situation de danger ou de péril immédiat.
Cela fait échos aux personnes ayant aidés des juifs durant, encore une fois, la deuxième guerre mondiale.
Quant aux harkis, ce sont les soldats musulmans engagés aux côtés de l’armée française durant la Guerre d’Algérie (1954-1962).

De nouveau, ces dates permettent le souvenir de périodes primordiales pour la France, même si elles visent une minorité.

Vous l’aurez compris, ces six célébrations sont essentielles, que ce soit pour les personnes concernées en premier lieu comme pour la France, faisant référence à des épisodes marquants de son histoire.

Néanmoins, après avoir fait un constat des six évènements, certains se rapportant donc à de mêmes périodes (seconde guerre mondiale par exemple), pourrions-nous rationaliser le nombre de commémorations, comme le désire Monsieur André Kaspi ?

Le Désir de Rationalisation.

Au-delà de l'aspect controversé de l'idée de ne garder que trois dates clés, il convient de faire état d'un possible manque de lisibilité en cas de multitude de commémorations, sans oublier une possible désacralisation du concept, par le biais d'une banalisation.

Quelles solutions adopter ? L'intention de réduire le nombre de commémorations est louable, mais encore faut-il ne pas oublier certaines d'entre elles.

Vous l'avez peut-être entendu ces jours-ci, la date du 9 mai comme nouvelle journée de commémoration est envisageable.

Le 9 mai 1950, c'est le jour où Robert Schuman et Jean Monnet ont jetés les bases de l'Union Européenne, date toujours considérée comme la naissance de l'UE. Aujourd'hui, elle est dite "Journée de l'Europe".

Ajouter une nouvelle date de commémoration pour en supprimer d'autres ?
C'est en tout cas une des éventualités.

Reste à savoir si la date du 9 mai pourra allier commémoration à portée nationale comme européenne.

Nul doute que si ce rapport a vocation à amener de réels changements en réduisant le nombre de commémorations, la solution pour contenter toutes les minorités concernées par les célébrations habituelles va devoir faire preuve d'ingéniosité.

Sources :

Lazare Ponticelli
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lazare_Ponticelli

Les noirs en France
http://www.jeuneafrique.com/jeune_afrique/article_jeune_afrique.asp?art_cle=LIN01047com
bislitno0


L’immigration et la France
http://fr.wikipedia.org/wiki/Immigration_en_France#Donn.C3.A9es_statistiques_sur_l.E2.80.
99immigration


L’abolition de l’esclavage
http://fr.wikipedia.org/wiki/Abolition_de_l%27esclavage#M...

9 mai 1950
http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19500509

09 novembre 2008

Saison 1 / Episode 1 : Yes, He Can ?

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Cette semaine, le Monde entier avait les yeux tournés vers les Etats-Unis, vers Chicago plus particulièrement.

Une campagne de 21 mois, plus d’1,5 milliard de dollars dépensés par les deux candidats, un taux de participation électoral record, un enjeu historique, et un scénario digne d’un film hollywoodien, cette nuit du 4 Novembre restera longtemps dans les mémoires comme le jour où les Etats-Unis ont écrit une nouvelle page de leur histoire.

Barack Obama, tout ce résume à ce nom.

Enfant né d’un père kényan et d’une mère américaine, il grandit aux USA alors que la ségrégation est encore de mise dans le pays où tout est possible.

Nous n’allons pas nous intéresser de plus près à la personnalité de Barack Obama, son histoire, car à moins que vous n’ayez vécu tel un ermite durant ces deux dernières années, vous le connaissez tous.

La belle histoire à donc eu lieue.
A 47 ans, il est devenu le premier « Président Noir » des Etats-Unis, comme le clament depuis bientôt une semaine tous les médias du monde entier, comme s’il y avait une catégorie « Président Blanc ».
Il bat John McCain et sa colistière Sarah Palin avec un net avantage de grands électeurs en sa faveur (le seul résultat comptant lors des élections américaines, faut-il le rappeler).

L’émotion était au rendez-vous cette semaine aux US et le monde politique à salué, d’une même voix, cette victoire historique, que ce soit en Iran comme au Royaume-Uni.

Evidemment, le contexte fait que nous voyons en cette élection un grand symbole d’Espoir, mot reprit régulièrement par Obama lui-même durant sa Campagne, et encore dans son discours de Victoire :

Nous sortons d’une présidence Bush de 8 ans qui aura sans doute été l’une des plus controversées de l’histoire américaine, et ce dès son élection (un mois passé à recompter les bulletins de vote en Floride, Etat où le Gouverneur n’est autre que le frère de W., pour finalement gagner l’élection 2000 grâce à cet état), durant son mandat (11 septembre prévisible, Guerre en Irak) et enfin à quelques semaines de son départ de la Maison Blanche (crise économique, Guerre en Irak toujours non-terminée d’un point de vue technique), ce qui donnait encore plus de difficultés à McCain qui, en tant que Républicain comme l’actuel Président, se devait d’être à la fois détaché du bilan très critiquable de son potentiel prédécesseur tout en gardant dans son camp les électeurs de son parti.
Le nouveau Président se retrouve donc face à un virage très serré qu’il va devoir négocier du mieux possible s’il veut éviter d’enfoncer un peu plus sa patrie dans la crise.

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Alors pourquoi pas un Président « différent » ?
Un démocrate ? Oui, bien sûr. Un démocrate qui serait en totale contradiction avec le Président de ces huit dernières années ? Ca semble logique. Pourquoi pas un Président de couleur ? Oui, pourquoi pas.

Et voilà Barack Obama aujourd’hui à la porte de la Maison Blanche, prêt à relever le défi et ayant la majorité de l’opinion publique mondiale prête à l’encourager à défaut de pouvoir l’aider littéralement, pour améliorer et la situation aux US, et la situation dans le Monde.

Moi-même très enthousiaste à l’idée d’avoir un Président tel que Barack Obama à la tête des Etats-Unis, conscient du message que cela renvoie au monde entier, il n’en reste qu’il faut aller au-delà de ce que nous pensons et analyser plus objectivement les capacités de Barack Obama à diriger, dès le 20 janvier 2009, la première puissance mondiale, car oui, il n’est pas inutile de rappeler ici que nombreux sont ceux qui ont votés pour Obama avant tout parce qu’il est noir et que l’aspect symbolique était donc plus fort que tout, reléguant malheureusement son programme au second plan.

Il convient donc de voir les points clés du programme d’Obama.

En matière économique, le protectionnisme semble de retour. Principal exemple : il a appelé explicitement à la renégociation de l’ALENA, une très mauvaise nouvelle pour les voisins mexicains et canadiens concernés en premier lieu.
Pour lui, sa mission est de rééquilibrer l’économie, ce qui va sans doute amener des décisions présidentielles d’un autre genre, amenant les américains à faire plus d’efforts, même si la volonté de baisser les impôts (argument revenant sans cesse à chaque élection, quelque soit le pays occidental concerné) est présente chez le futur Président.

Sur le plan de la Diplomatie, il souhaite un partenariat plus étroit avec l’Europe, ce qui pourrait être mal vu par les américains eux-mêmes. Sur la question des relations avec les dirigeants de pays où le discours américain passe mal, il est ouvert au dialogue, mais aucun point explicite quant à la lutte anti-terroriste, bien que qu’Al Qaeda soit nécessairement une des cibles du futur Gouvernement.

On peut penser qu’Obama sera le Président modèle qui ne fera pas de Guerre à la manière d’un W., cherchant prétextes et autres motivations pour aller là où il y a du pétrole, mais il n’exclut pas lui-même l’option militaire à l’encontre de l’Iran, si les négociations avec ce pays avortent.

Sur le problème irakien, il promet un rapatriement des troupes d’Irak d’ici deux ans. Le tout est de savoir si en deux ans les forces américaines en présence auront le temps d’instaurer un régime stable, de manière à ne pas délaisser le territoire occupé et sans réel pouvoir sur lequel s’appuyer.

La vente d’armes aux USA choque souvent les démocraties occidentales. Obama vise un « encadrement » des ventes d’armes, reste à savoir ce que cela sous-entend.

Enfin, une vidéo diffusée récemment revient sur différentes déclarations d’Obama, pour le moins explicites et un peu surprenantes.
Après, on peut considérer que les paroles étaient orientées et saupoudrées de démagogie à l’occasion de Meetings dans des Etats pro-Républicains, ce qui serait compréhensible.
(C’est un extrait du Zapping, ce qui nous intéresse est le tout premier extrait, à l’origine vu sur LCI) http://www.dailymotion.com/search/zapping/video/x7c7vu_za...

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Obama Président, Noir.

L’arbre qui cache la forêt ? L’élection est-elle faussée par la couleur de peau du candidat démocrate ? Avons-nous affaire à de la « Discrimination positive » comme en France récemment ?

Bien sûr, la force de cette élection reste immense, mais ne faudrait-il pas espérer, sur un pur plan politique, que l’élection d’Obama ne soit pas, seulement, une question de couleur ?
Mêmes les médias semblent s’y perdre. Il suffit de regarder les reportages diffusés depuis quelques jours : tous axés sur la communauté noire.
Il aura fallu la première conférence du futur Président, s’intéressant à la crise financière, pour que les médias lient l’élection aux futurs enjeux politiques.

Les détracteurs les plus farouches du candidat démocrate ont mis l’accent sur sa trop grande jeunesse, et surtout son manque d’expérience.
Même les partisans d’Obama se doivent d’admettre que les 3 ans passés au Sénat depuis 2004 comme préliminaires à l’accession au bureau ovale, c’est un peu léger comme CV…

De l’autre côté McCain, dont l’aspect « Héro de Guerre » fut sans cesse mis en avant, est député républicain de l’Arizona depuis 1982, quand Barack Obama n’était encore qu’un étudiant.


Cela peut aussi avoir réussi à Obama car la vieillesse (et l’ancien cancer de la peau) de McCain était un argument de poids en cas d’attaque sur son âge (25 ans de moins que le républicain tout de même).

Ainsi, il semble bien qu’avant d’avoir élu un programme, les américains ont avant tout élu un homme, ce qui est typique de la sociologie politique d’aujourd’hui qui veut qu’on se rassemble plus derrière une personnalité qu’un programme.

Obama, Président Noir.

Le charisme du nouveau Président est impressionnant.
Les républicains l’auront maintes fois comparé à une star de cinéma, mais même si son histoire semble sortir tout droit d’Hollywood, il ne doit pas être réduit à cette première impression.

Les larmes du révérend Jesse Jackson lors de l’annonce des résultats de l’élection en disent long sur l’avancée effectuée par l’Amérique en un peu moins de 50 ans, quant à la considération des noirs dans la société américaine.

Martin Luther King lui-même aurait été fier de vivre ce moment, dixit sa propre fille, et cela est bien vrai.

Qui aurait pu croire, dans les années 1960, qu’un Noir remporterait l’élection présidentielle américaine moins d’un demi-siècle plus tard ?
Certains spécialistes ne s’y sont pas trompés en qualifiant le 4 novembre de « 11 septembre à l’envers » : l’Amérique est redevenue ce pays admirable où tout est possible, où finalement chaque personne peut se faire une place au soleil.
Les autres pays occidentaux en prennent de la graine, le débat s’installant déjà en France de la possible présidence donné à un français aux origines étrangères.
Néanmoins, même si 80% des français sont favorables à un Président de la République noir, seulement 58% envisageraient de voter pour un candidat aux origines maghrébines, ce qui montre que ce sondage n’est qu’exclusivement influencé par ce qui s’est passé de l’autre côté de l’Atlantique.

Vous l’aurez compris, le message d’Espoir à tirer des élections américaines est d’une importance fondamentale, mais il n’en reste que la véritable partie intéressante commencera le 20 janvier 2009, jour où Barack Obama foulera officiellement la Maison Blanche en tant que maître des lieux et dont les décisions, axées sur un programme politique qu’il conviendra de remettre au goût du jour pour que la plupart des américains sachent pour quoi ils ont votés, auront, je l’espère sincèrement, un réel impact sur le Monde, aussi fort que ce que nous avons vécu mercredi dernier, à 5h du matin.

Sources :

Comparaison des programmes de Barack Obamam et John McCain
http://www.lemonde.fr/web/vi/0,47-0@2-829254,54-1087895,0.html


Victoire d’Obama, mauvaise nouvelle pour les homosexuels californiens
http://fr.news.yahoo.com/64/20081106/twl-la-californie-bannit-le-mariage-homo-acb1c83.html


Le protectionnisme d’Obama
http://www.challenges.fr/actualites/monde/20081107.CHA8264/le_protectionnisme_dobama_estil_inquietant.html


Interview du Révérend Jesse Jackson
http://www.parismatch.com/parismatch/Dans-l-oeil-de-match/Reportages/Jesse-Jackson-Cette-election-signifie-la-fin-des-barrieres-et-pas-seulement-pour-les-Noirs/(gid)/56232


Un Président noir en France ?
http://www.french.xinhuanet.com/french/2008-11/07/content_756777.htm