Tout est Dit : L'autre Visage de l'Actualité

L’Uruguay et la Corée du Sud avaient l’honneur d’ouvrir le bal des huitièmes, hier. Les Asiatiques avaient les cartes en man pour faire tomber le leader du groupe A, mais ça n’a pas suffi.

Le premier quart d’heure résumait d’ailleurs bien la rencontre avec le poteau trouvé par Park Chu-Young sur un coup franc, dès la 4^e minute, avant que Suarez n’ouvre le score sur une énorme bourde du portier sud-coréen.

Le mérite ne compte plus maintenant, et la Corée du Sud l’a appris à ses dépends. La défense uruguayenne, qui encaissa son premier but de la compétition hier, n’a pas rompu malgré les assauts répétés des hommes de Jung-Moo. La logique est donc respectée et l’Uruguay glane le premier ticket pour les quarts.

Son prochain adversaire, l’Uruguay allait le découvrir en suivant le match de la soirée opposant Américains et Ghanéens. Une rencontre très ouverte entre les Black Stars, dernier espoir africain de ce Mondial, et des Etats-Unis vivant un scénario digne d’Hollywood.

Là encore, le mérite ne compte pas. Mené au score, les coéquipiers de Dempsey revinrent dans la partie, comme à l’accoutumée, pour entrevoir à nouveau un dénouement heureux. Mais le deuxième but ne vint pas. Moins volontaires offensivement, les Etats-Unis ont peut-être payé physiquement leurs matches passés où ils s’étaient donnés à 100% jusqu’à la 93^e minute. En face, le Ghana faisait plus que bien jouer le coup. L’égalisation de la star Donovan et les prolongations n’y changèrent rien, les Ghanéens devaient passer et entretenir le rêve de tout un continent. En effet, si le Ghana n’est pas l’Afrique, c’est un plaisir de retrouver ce pays en quarts d’un Mondial, ce qui n’était pas arrivé depuis 2002 et le parcours héroïque du Sénégal.

Uruguay – Ghana, ce sera une opposition de style, mais les Sud-Américains partiront tout de même avec une longueur d’avance : leur défense est quasiment infranchissable, comme on l’a vu plus haut, et l’attaque du Ghana reste très maladroite à l’approche des cages adverses. Si on a vu Suarez faire le show, hier, il faudra compter sur Forlan, lors du quart.

Quelque soit le vainqueur de ce match à venir, il entrera dans l’histoire. Soit l’Uruguay renoue avec son passé glorieux (2 Coupes du Monde remportées en 1930 et 1950, rappelons-le), soit le Ghana fait mieux que n’importe quel pays africain avant lui, devenant le seul du continent à voir les demies.

Les groupes, c’est fini ! Quels sont les grands perdants de cette première quinzaine de compétition ? Les grands gagnants ? Pour la deuxième journée, on passait par un bilan, équipe par équipe. Là, pour que tout soit bien clair, on va analyser chaque groupe selon ce qui y a prédominé. Hiérarchies respectées, désillusions ou bonnes surprises, on a eu droit à tous les cas de figure.

La logique respectée

Bien sûr, on retrouve ici le Groupe B et l’Argentine de Diego Maradona. 3 matches, 3 victoires, une attaque intraitable et un Messi proche de son niveau barcelonais, cette équipe fait peur et a fait la loi dans son groupe. Deuxièmes, les Sud-Coréens ont démontré que le football asiatique et en pleine expansion. Symbolisant cette fraîcheur, ils terminent devant une Grèce vieillissante. Avec un petit point, le Nigeria manque sa Coupe du Monde, comme la majorité des équipes africaines.

C’était le groupe de la Mort, et finalement pas de surprises. Le Groupe G mettait aux prises Brésiliens, Portugais et Ivoiriens. Mais aussi le petit poucet nord-coréen qui a survécu au premier match avant de sombrer. Le classement est somme toute logique, le Portugal confirmant sa place dans le dernier carré glanée il y a 4 ans derrière un Brésil de plus en plus séduisant, notamment face aux Ivoiriens. L’équipe de Dunga est favorite dans ce Mondial, elle est à son niveau. On l’a dit dans l’article précédent, les Ivoiriens revivent le scénario de 2006 : tombés dans le groupe de la Mort, ils finissent à une cruelle 3^e place. La Corée du Nord, de son côté, aura eu les honneurs face au Brésil. Puis, la fatigue fut fatale…

Bien qu’il aura fallu attendre la dernière journée pour connaître son classement définitif, le Groupe H reflète lui aussi une certaine logique. L’Espagne, Championne d’Europe en titre et grande favorite de la compétition, finit première devant de valeureux chiliens qui n’auront pas froid aux yeux contre l’ogre brésilien, assurément.

Les Suisses, eux, n’auront pas surfé sur la vague suivant leur victoire sur l’équipe de Del Bosque. Décevants, ils n’auront pas volé leur non-qualification. Promis à la 4^e place de ce groupe, le Honduras a quand même grappillé un point contre les Suisses, ce qui n’est pas rien vu l’enjeu et l’importance de prendre les 3 points pour ces derniers. En effet, les Suisses vont se mordre les doigts pendant longtemps encore. Pas très enthousiasmante, cette équipe avait néanmoins le ticket pour les huitièmes au bout des doigts, mais elle l’a laissé échapper.

Les bides

On ne va pas trop s’appesantir ici vu que les médias ont fait plusieurs fois le tour de la question. Bien sûr, on place ici les Groupes A et F. Le premier pour la catastrophe française, le deuxième pour le séisme italien. Les deux finalistes de l’édition 2006 rentrent à la maison avant même d’avoir goûté aux huitièmes.

Et qui en profite ? Les équipes sud-américaines. Uruguay et Mexique prennent les places importantes dans le Groupe A, le Paraguay termine en tête dans le Groupe F devant une très surprenant Slovaquie.

Avec les bides français et italiens, n’oublions pas non plus l’élimination du pays organisateur, l’Afrique du Sud, une malheureuse première pour ce qui est, aussi, le premier Mondial africain. La Nouvelle-Zélande, elle, pourra se targuer de finir invaincue dans le groupe de l’Italie et, mieux, de terminer devant le Champion du Monde en titre au classement.

Les invités surprise

On pouvait voir facilement l’Angleterre en finale de ce Mondial 2010, il n’en reste que les joueurs de Capello, dans le Groupe C, ont sué et ne prennent que la seconde place de leur poule. Les Etats-Unis, le frère ennemi, gagnent au mérite la première place et peuvent déjà se projeter sur un avenir brillant pour le « Soccer » au sein d’un pays où le ballon rond ne domine pas encore.

Surtout, les Américains renvoient les Slovènes chez eux, pour 2 minutes d’arrêt de jeu en trop. Dur pour la Slovénie. L’Algérie, de son côté, est redescendue de son nuage. Pas un but marqué, mais un petit point gagné tout de même contre les Anglais.

Et les Japonais ? On peut dire que eux ils veulent jouer ! Géniaux contre les Danois, ils prennent la deuxième place du Groupe E, derrière les efficaces hollandais. Le Danemark, qui voit une génération en partance, à l’image de Tomasson, ressemble à la Grèce et n’emballe plus. Dépassés par le cœur asiatique, les Danois ne sortent pas d’un groupe où on les voyait prendre une bonne deuxième place. Une autre grande désillusion avec le Cameroun de Le Guen. On attendait tellement de cette équipe pour le premier Mondial africain, mais rien ne s’est passé comme prévu, certains n’hésitant pas à dire que ce qui arrive actuellement aux coéquipiers d’Eto’o est pire que ce que vit actuellement le football français. C’est dire !

Une seule équipe africaine passe donc le premier tour, piquant la place d’une Serbie qui avait tout pour réussir, le Ghana, dans le Groupe D. Terminant devant une Allemagne qui n’a pas encore démontré sa toute puissance, les Ghanéens entretiennent maintenant le rêve de millions d’Africains. Seul représentant du Continent, cette équipe pourra compter sur le soutien de tout un stade, lors des huitièmes face aux Etats-Unis.

Les Serbes ont eux bu le Calice jusqu’à la lie, finissant même à la dernière place en perdant lamentablement contre une Australie vaillante qui, à l’instar de l’autre pays du rugby, la Nouvelle-Zélande, a le mérité d’avoir joué et de ne pas prendre la 4^e place de sa poule.

Bilan avant les huitièmes

Ce que l’on remarque en premier, c’est l’omniprésence des équipes américaines (j’ai bien dis « américaines », non seulement « sud-américaines »). Avec 7 représentants (Uruguay, Etats-Unis, Brésil, Chili, Argentine, Mexique, Paraguay), le Continent outre-Atlantique est en forme, avec même 5 équipes sud-américaines (le Mexique fait partie de l’Amérique Centrale).

L’Europe est là, évidemment, avec 6 nations (Pays-Bas, Slovaquie, Allemagne, Angleterre, Espagne, Portugal). Néanmoins, avec 3 affrontements 100% européens dès les huitièmes (Pays-Bas – Slovaquie, Allemagne – Angleterre et Espagne – Portugal), cette présence sera réduite à seulement 3 équipes dès les quarts. Et si les équipes sud-américaines continuent sur leur lancée, on pourrait même avoir droit à des demi-finales 100% américaines !

L’Asie, avec la Corée du Sud et le Japon, peut rêver encore un peu plus. Une bonne chose pour l’image du football dans ces pays. De son côté, comme on l’a dit précédemment, le Ghana sera le seul représentant africain et il aura fort à faire pour porter sur ses épaules les espoirs de tout un continent.

Les huitièmes commencent donc aujourd’hui avec les outsiders qui entrent en scène : Uruguay – Corée du Sud (16h) et Etats-Unis – Ghana (20h30).

L'Espagne assure, la Suisse stérile, un Brésil - Portugal anecdotique, la Côte d'Ivoire n'y pouvait rien... La dernière journée.

Ça y est, les phases de poule sont terminées, sans de réelles surprises, finalement. Moins de spectacle que prévu, même.

On voyait une sorte de « Finale avant l’heure » avec cet alléchant Brésil – Portugal qui venait clore le groupe G. Cristiano Ronaldo annonçait le « ketchup », on espérait voir la Seleçao confirmer son festival offensif offert contre les Ivoiriens.

Ben finalement… bof.

Les Portugais, après avoir mis 7 buts à la Corée du Nord, avaient un pied et 4 orteils en huitièmes. Cela leur était visiblement suffisant. Seul Cristiano Ronaldo a voulu faire le show. Mais, trop égoïste, comme s’il voulait prouver à tout le monde qu’il peut à lui seul gagner la Coupe du Monde, il gâcha bon nombre d’occasions et ses coéquipiers ne se montrèrent que peu adroits devant les cages adverses.

Du côté des joueurs de Dunga, une seule réelle occasion avec le poteau trouvé par l’ancien lyonnais Nilmar, et peu de choses à ajouter. Déjà qualifié, le Brésil n’a pas voulu prendre de risque, et le moins que l’on puisse dire c’est que ce fut le cas.

On a beau comprendre les motivations de ces deux équipes, on reste sur notre faim devant un score nul et vierge, accompagné de peu de spectacle.

On l’avait vu lors de l’article faisant le résumé de la deuxième journée des phases de poule, la qualification était quasiment impossible pour la Côte d’Ivoire. Pas de sensation et la victoire contre la Corée du Nord restera donc anecdotique. Dans ce groupe de la Mort, un grand devait chuter, c’est l’équipe de Didier Drogba. Le scénario de 2006 se répète donc pour lui et ses partenaires. Cruel, mais nul doute que l’on verra à nouveau cette belle équipe dans 4 ans… au Brésil.

Et hier soir, on se disait que l’inédit pouvait se réaliser dans ce fameux groupe H où 3 équipes étaient encore en lice pour l’accession aux huitièmes.

Et bien le suspense n’a tenu qu’une demi-heure. Brouillons, les Espagnols étaient mal partis face au leader chilien. On pensait dès lors que la Malédiction ayant frappé Français et Italiens allait s’acharner sur une autre écurie européenne.

Finalement, c’est bien une équipe européenne qui a trinqué, mais la Suisse. Après le hold-up parfait contre l’Espagne et la courte défaite contre le Chili, la sélection de Hitzfeld se devait, cette fois-ci, de faire le jeu, le Honduras n’ayant pas une qualité comparable aux deux premières nations rencontrées plus tôt. 90 minutes plus tard, 0-0 et les Suisses sortent de la compétition par la petite porte.

L’Espagne, elle, s’en est sortie. On est encore loin du niveau de jeu atteint lors de l’Euro 2008, mais le résultat est là. Un peu comme les Pays-Bas, les joueurs de la Seleccion prennent la première place de leur poule sans être monstrueux, mais en faisant les bons calculs et en gagnant à l’arrachée. Les Chiliens, malgré une entame de match prometteuse, ont prit un coup derrière la tête avec ce but exceptionnel de Villa (car, même sans gardien, il faut la cadrer la frappe des 35 mètres). Ensuite, la fatigue a eu raison de leurs initiatives et les hommes de Del Bosque ont fait une démonstration du Toque, entre joueurs défensifs, précisons-le.

Petite soirée pour terminer cette phase des poules, donc. Aujourd’hui, place aux huitièmes.  Deux énormes affiches tiendront sans doute leurs promesses : Allemagne – Angleterre et Espagne – Portugal.

Le résumé de cette ultime journée des phases de poule arrive avant la mi-journée.