Tout est Dit : L'autre Visage de l'Actualité

Après une première journée frustrante où le beau jeu et les buts furent en voie d’extinction, cette deuxième journée a enfin signé le décollage de ce Mondial 2010. Des buts, 42 en 16 matches, soit presque 3 par rencontres (tout de même !), et des situations qui s’éclaircissent à tous les niveaux.

Pour que tout le Monde s’y retrouve, on va partager les 32 équipes de ce Mondial en 5 groupes : les équipes qualifiées, celles bien parties pour les huitièmes, celles qui vont devoir batailler, celles qui sont quasiment hors-jeu et celles qui ont déjà préparé leurs valises.

Ceux qui sont déjà qualifiés

Et il n’y en a que deux avant cette dernière journée de phase de poules, ce n’est pas beaucoup et ça montre à quel point ce Mondial 2010 est indécis.

Les Pays-Bas et le Brésil ont donc déjà leur ticket pour les huitièmes. Pas encore spectaculaires, les Hollandais n’ont pas ébloui mais ont su être efficaces. Ils auront le temps de peaufiner le jeu collectif face au Cameroun. Les Brésiliens, eux, ont déçu face aux Nord-Coréens avant de s’envoler contre la Côte d’Ivoire, faisant de nouveau peur. Dunga a peut-être trouvé l’alchimie parfaite.

Ceux qui sont en ballotage favorable

Evidemment, cela n’aura pas échappé aux Français, l’Uruguay et le Mexique ont un temps d’avance dans le groupe A. Bien que le nul paraisse peu plausible entre ces deux nations, aucune ne voulant affronter l’Argentine en huitièmes, seul un retournement de situation extraordinaire (incluant une démonstration des Bleus face à l’Afrique du Sud, c’est dire !) pourrait les empêcher de ne pas sortir en tête de leur poule.

L’Argentine de Diego est elle aussi en ballotage favorable. Avec 6 points en deux matches et une ultime rencontre face à la Grèce, la qualification est quasiment dans la poche, tout comme la première place, promise à l’Albiceleste avec un simple nul.

On attendait l’Allemagne, ce sera finalement la Serbie ! En s’imposant contre la National Mannshaft, les Serbes ont confirmé qu’ils étaient le gros outsider de cette Coupe du Monde. Et étant opposés face à la modeste Australie, ils ne voudront pas laisser filer les 3 points probablement synonyme de huitièmes. En effet, si les Serbes l’emportent, ils passeront quelque soit le score entre Allemands et Ghanéens.

Ils ont fait la bonne opération en sauvant le point du nul face à l’Italie, cela pourrait payer pour les joueurs du Paraguay. En tête de leur poule, ils joueront contre des Néo-Zélandais braves mais sans doute fatigués. Un match nul suffit aux Sud-Américains pour aller en huitièmes, l’Italie devant s’imposer par 2 buts d’écarts minimum pour espérer pouvoir jouer la première place de la poule.

On l’a vu dans l’article précédent, le Portugal a fait une excellente affaire, non pas en gagnant contre la Corée du Nord, mais en gagnant sur un score de 7 à 0 contre la Corée du Nord. Nuance. Cela signifie donc que pour que les Portugais n’accompagnent pas le Brésil en huitièmes, il faudrait qu’ils s’inclinent lourdement face à ces derniers, mais aussi que la Côte d’Ivoire écrase à son tour les Nord-Coréens. Possible, me direz-vous, mais quand même. Par exemple, pour que le Portugal soit éliminé, il faudrait qu’il perde 5 buts à 0 contre le Brésil (ça fait beaucoup !) et que la Côte d’Ivoire s’impose contre la Corée du Nord sur le score de… 5 buts à 0.

Ceux qui sont dans une situation délicate

Peu de qualifiés dès maintenant, et donc beaucoup d’équipes dans une situation compliquée. Le meilleur exemple reste le groupe C, où chaque équipe peut encore se qualifier, tout simplement. Les Anglais, qu’on pensait favoris, n’ont pu se défaire des Etats-Unis et de l’Algérie, se tirant une balle dans le pied et se trouvant dos au mur. Opposés aux Slovènes, qui sont en tête de la poule, ils doivent s’imposer et garder un œil du cotés des joueurs américains qui auront à cœur de confirmer leur superbe seconde période face aux Slovènes, contre des Algériens qui restent, tout de même, les plus mal lotis pour espérer une qualification. La Slovénie, elle, peut se contenter d’un nul face à l’Angleterre, pour passer. Capello va être tendu, son équipe n’ayant jamais fait preuve de maîtrise totale au cours des deux premiers matches. Et la Slovénie a de quoi inquiéter les coéquipiers de Gerrard, assurément.

Dans le groupe B, la Corée du Sud et la Grèce auront fort à faire pour rêver de huitièmes. L’Argentine étant idéalement placée, la Grèce devra créer l’exploit face à l’équipe de Diego, mais aussi espérer un faux-pas ou un nul des Sud-Coréens contre le Nigeria, quasiment éliminé, mais qui voudra sortir du Mondial par la grande porte, pouvant dès lors mener la vie dure aux asiatiques.

En perdant contre les Serbes, l'Allemagne a commis une erreur qu'elle doit réparer de plus belle. Et en jouant contre le premier de la poule, le Ghana, la National Mannshaft devra retrouver le chemin des filets et surveiller la performance des Serbes contre l’Australie. Le Ghana, invité surprise dans cette poule, semble être l’équipe africaine la plus capable de faire honneur au football de tout un continent. Poussés par le public, les Ghanéens auront probablement envie de faire déchanter l’ogre Allemand. Et, comme on l’a vu précédemment, c’est la Serbie qui pourrait en tirer profit. N’oublions pas non plus l’Australie, pour qui la qualification est toujours mathématiquement possible, mais qui devra compter sur un scénario compliqué : s’imposer contre les Serbes et espérer une victoire du Ghana contre l’Allemagne.

Si on recherche des « seizièmes de finale » lors de cette journée, alors on en trouve un très alléchant : Japon – Danemark. Derrière les Pays-Bas, déjà qualifiés, ces deux équipes ont le même nombre de points (une différence de buts infime en faveur des Japonais) et le vainqueur ira en huitièmes. S’il y a nul, le Japon continuera, donc les Danois mettront peut-être en pratique l’adage « marquer un but de plus que l’adversaire » pour ne penser qu’aux 3 points.

L'Italie déçoit et se trouve maintenant, elle aussi, dans une situation complexe. Même si elle va jouer contre la Slovaquie, un adversaire à sa portée, sa prestation face à la Nouvelle-Zélande n’a pas levé les foules. Condamnés à s’imposer pour avoir une chance de pouvoir défendre leur titre, les Italiens devront se méfier de Slovaques peu spectaculaires mais qui pourraient bien se révéler, enfin, avec un Hamsik digne de son rang.

Enfin, on l’a évoqué dans l’article précédent, le fameux groupe H et son finish incroyable : l’Espagne condamnée à gagner une « finale » face au Chili, la Suisse qui est toujours dans le coup, et peut-être une situation extraordinaire au terme des deux dernières rencontres de cette poule. Je vous renvoie ici à l’article précédent, La journée des démonstrations, pour prendre connaissance des enjeux et des dénouements possibles.

Ceux qui sont très mal partis

Ces équipes devront créer un exploit, que dis-je, espérer un Miracle pour continuer ce Mondial 2010. La France, évidemment, qui doit s’imposer par 2 ou 3 buts d’écarts minimum et espérer que le match Uruguay – Mexique ne se termine pas sur un nul. Même scénario pour l’Afrique du Sud, malheureusement bien partie pour être le premier pays organisateur d'un Mondial à ne pas se qualifier pour les huitièmes.

Dans le groupe B, la messe est presque dite pour le Nigeria. Pour qu’ils se qualifient, les « Super Eagles » doivent l’emporter contre la Corée du Sud et espérer une victoire argentine contre la Grèce. Très probable, il est vrai, mais la Corée du Sud a de quoi prendre le point du nul contre eux, et l’Argentine, assurée de la première place, va faire tourner et, peut-être, se contenter elle aussi du nul, donnant à la Grèce un point important et une qualification inespérée.

Opposée à une Italie devant retrouver son niveau de jeu, la Slovaquie est donc elle aussi toujours en course pour la qualification. Mais, comme on l’a écrit un peu plus haut, il faudra battre cette même Italie avec un Hamsik pour l’instant plus préoccupé par sa coupe de cheveux que par le jeu de son équipe. Si les Slovaques obtiennent le nul, l’Italie restera devant, et donc seule la victoire importe pour eux, ce qui promet un match enlevé.

La Côte d’Ivoire, là aussi on l’a vu plus haut, devra donc espérer un miracle : une très large défaite portugaise et une très large victoire sur la Corée du Nord. Si le festival offensif face aux Nord-Coréens est possible, que le Portugal prenne une leçon de football contre le Brésil semble moins sûr. Mais on n’est pas encore au bout de nos surprises dans ce Mondial, alors pourquoi pas…

Enfin, le Honduras, malgré deux défaites, peut toujours créer la sensation. Le scénario parfait pour les Honduriens serait une victoire, évidemment, face à la Suisse (par 2 buts d’écarts, ce serait idéal), et une défaite espagnole (par 2 buts d’écarts, là aussi) face au Chili. Ce serait énorme comme dénouement, mais ce groupe H est si serré que l’on n’est pas à l’abri de pareille situation

Ceux qui sont déjà éliminés

Le bide, pour l’instant, de ce Mondial, c’est évidemment le Cameroun. Pour le premier Mondial en terres africaines, on s’attendait à ce que l’une des meilleures équipes africaines brille enfin. Mais non. Paul le Guen est devenu la proie préféré des journalistes camerounais, Eto’o jouait au milieu de terrain, rien ne s’est passé comme prévu. Triste sort pour le Cameroun.

La Corée du Nord est elle aussi éliminée, ce qui n’est pas vraiment une surprise, il faut bien l’avouer. On retiendra la grosse performance face à la Seleçao, et cette petite défaite 2 buts à 1. On espère quand même pour les Nord-Coréens que le score face à la Côte d’Ivoire ne soit pas aussi catastrophique que face au Portugal.

Vous l’aurez compris, on est encore loin d’avoir tout vu dans ce Mondial et cette ultime journée des phases de poule, qui commence aujourd’hui, dès 16h, risque d’être plus qu’intéressante. Elle nous réserve, à coup sûr, son lot de surprise.

Messieurs, le Monde vous regarde...

Le Portugal extermine la Corée du Nord, le Chili perce la défense suisse, l'Espagne respire... Les journée des démonstrations.

Tandis que l’EDF continue de faire parler d’elle dans les coulisses, les autres équipes participant au Mondial regardent, elles, du côté des pelouses. Hier, on a eu des buts et du jeu. Ça nous fait tout drôle, nous français.

Que dire de la victoire du Portugal 7 buts à 0 face à des Nord-Coréens qui n’ont plus de gaz et qui vont sans doute devoir se mettre à 10 dans les cages pour empêcher la Côte d’Ivoire, lors du prochain et dernier match de poule, de faire un festival à son tour.

Cristiano Ronaldo avait comparé, la semaine passée, les buts au « ketchup » (pour ne pas dire autre chose). Il était sûr qu’une fois qu’il aurait marqué son premier but dans la compétition, il les enfilerait comme des perles, les buts « venant tous en même temps ». Et bien son équipe a vérifié cela pour lui. 7 buts marqués, aucun encaissé, une réussite sur chaque action, des Nord-Coréens qui ne savaient plus où donner de la tête, et la différence de niveau entre deux équipes qui se voit enfin, sur le terrain comme au tableau d’affichage, être respectée.

Les Portugais prennent une option sur la qualification, leur différence de buts de +7 signifiant que seule une lourde défaite face aux Brésiliens et un festival offensif des Ivoiriens face à la Corée du Nord les empêcherait d’accéder aux huitièmes. En somme, l’équipe de Didier Drogba se trouve dans la même situation que l’EDF aujourd’hui, c’est dire…

Les Nord-Coréens, eux, après une belle prestation face à la Seleçao, ont explosé physiquement et n’ont jamais pu stopper l’hémorragie provoqué par le premier but des coéquipiers de Tiago. Ils quittent la compétition.

Le Chili, lui, avait fort à faire un peu plus tard dans l’après-midi. Après une belle victoire face au Honduras, les Sud-Américains étaient opposés à une Suisse encore sur son nuage après sa victoire surprise face à l’Espagne. Comme face à cette dernière, les joueurs d’Ottmar Hitzfeld ont finalement opté pour la même stratégie : tous en défense, et quelques contres joués, au cas où. Les Chiliens ont cravaché, sués, essayé, pour enfin marquer logiquement et prendre les 3 points de la victoire. Ils ont réussi là où la Roja a échoué, trouvant les clés d’un coffre-fort suisse qui n’a d’autre objectif que de ne pas prendre de buts et d’espérer avoir une ou deux opportunités de scorer au cours d’un match.

Mais les coéquipiers de Frei ont raison de jouer ainsi quand l’on remarque que, mathématiquement, la qualification pour les huitièmes est encore à leur portée suite au résultat de la soirée.

En effet, hier soir l’Espagne était attendue au tournant. Après la douche froide subie lors de son entrée dans le Mondial, elle n’a plus le droit à l’erreur et doit aligner deux victoires convaincantes pour continuer l’aventure. La première partie du contrat est remplie, avec une victoire 2 buts à 0 face à des Honduriens qui n’ont quasiment pas vu le cuir durant 90 minutes. Néanmoins, tout n’est pas parfait pour le champion d’Europe en titre. Victoire et écart minimum alors que la différence de buts devait être soignée pour être dans de meilleures dispositions contre le Chili, et deux buts marqués grâce au talent de David Villa, ce qui contraste avec un Fernando Torres en plein doute.

L’Espagne n’aura donc d’autres choix que de jouer un seizième de finale face au Chili, vendredi. Les Espagnols devront gagner par deux buts d’écart pour terminer en tête d’un groupe qui était largement à leur portée. De leur côté, les Chiliens non plus ne sont pas encore sûrs de voir le Tour suivant, car une victoire de la Suisse contre le Honduras amènerait une situation extraordinaire dans cette poule : si l’Espagne gagne contre le Chili, tout comme la Suisse contre le Honduras, alors nous aurions 3 équipes à 6 points, en l’occurrence l’Espagne, le Chili et la Suisse.

Et, allons plus loin un instant, pour voir que cette fin de phase des poules pourrait être totalement folle : si l’Espagne gagne 1-0 face au Chili, et que la Suisse gagne aussi 1-0 face au Honduras… Alors l’Espagne sera en tête avec une différence de buts de +2, mais le Chili et la Suisse seront à égalité parfaite avec 6 points et la même différence de buts (+1) ! Vendredi soir, apprêtez-vous, peut-être, à vivre une situation inédite…

L'équipe de France qui se ridiculise à nouveau, le Brésil qui retrouve son niveau, l'Italie maîtrisée par la Nouvelle-Zélande, le Paraguay sur une pente ascendante... La journée des favoris.

Bon, évoquons un peu l’EDF et sa descente aux enfers qui est loin d’être terminée. Boycotter l’entraînement alors que les caméras du monde entier sont là, ce n’est pas anodin. Quelque part, on remarque que la responsabilité des joueurs est de plus en plus importante. Dire en Conférence de Presse, par l’intermédiaire d’Evra, que l’on ne pense qu’à une chose : le match de mardi contre l’Afrique du Sud, puis répéter la même idée devant les caméras de Téléfoot avec un Ribéry qui ferait pleurer dans les chaumières, c’est une chose.

Mais en rajouter une couche en jouant avec les médias, réaliser un véritable putsch en reléguant Domenech à un simple rôle de porte-parole, ça c’est fort.

Oui, on peut le dire chers internautes, cette EDF sombre dans la folie. La démission de Valentin, directeur délégué de la FFF, n’est qu’un évènement de plus qui se rajoute sur une liste déjà bien fournie depuis jeudi soir. Gardons de l’énergie pour l’article spécial dédié à l’EDF, qui je publierai dans les jours prochains.

Pendant ce temps là, le Mondial continue, sur le terrain.

La Slovaquie était opposée au Paraguay en début d’après-midi. Le nul concédé dans les dernières secondes du match face à la Nouvelle-Zélande pourra laisser des regrets aux Slovaques car cette nouvelle défaite, 2 buts à 0 face à des Paraguayens qui ont confirmé leur bonne prestation face aux Italiens, les condamne à l’exploit. Hamsik est transparent après 2 matches joués et son rôle est si important que l’équipe ne peut espérer faire un résultat face à l’Italie s'il ne hausse pas la qualité de ses prestations. Pourtant, mathématiquement, la Slovaquie peut encore se qualifier pour les huitièmes.

En effet, le nul surprise de l’Italie face aux « All Whites » a fini de confirmer que la Squadra Azzura peine à entrer dans ce Mondial. Bousculés par une équipe de Nouvelle-Zélande qui a maintenant réussie son Mondial, l’Italie inquiète tout de même et on voit mal comment pourrait-elle élever son niveau de jeu dans les semaines prochaines en vue de défendre son Titre. Du côté Néo-Zélandais, on aime décidément de plus en plus le foot et ce deuxième point pris en Coupe du Monde, contre le Champion du Monde en titre, à des allures de victoire inespérée. Cerise sur le gâteau, la qualification est toujours possible pour les « All Whites » dans un groupe où, donc, chaque équipe peut encore rêver de tour suivant. La dernière journée risque d’être très tendue.

Et hier soir le Brésil, après un premier match lamentable face aux courageux Nord-Coréens, affrontait la Côte d’Ivoire du génial Didier Drogba. Monstrueux physiquement face au Portugal, les Ivoiriens avaient les armes en leur possession pour faire un coup. Mais le Brésil a décidé de passer la seconde et fut efficace dans les moments clés. Luis Fabiano retrouve enfin le chemin des buts, le collectif est bien huilé et les occasions s’enchaînent. Les joueurs de Dunga sont entrés véritablement dans la compétition et font peur, assurément. Seule ombre au tableau de la Seleçao, l’expulsion de Kaka, qui ne jouera pas face aux coéquipiers de Cristiano Ronaldo. De son côté, la Côte d’Ivoire n’est pas encore éliminée, il faudra attendre de voir ce que fait le Portugal cette après-midi contre une équipe de Corée du Nord qui, si elle joue avec son cœur, pourrait à nouveau compliquer la tâche de son adversaire.