Tout est Dit : L'autre Visage de l'Actualité

Le Champion du Monde en titre fait ses bagages, le Japon ne s'arrête plus, les Pays-Bas confirment... La journée du Passé.

Il n’y aura donc pas un parfum de Mondial 2006 lors des huitièmes de finale qui se joueront, dès samedi. L’Italie, que l’on pensait tout de même capable de prendre 3 points face aux Slovaques, a chuté, et toute une génération avec elle.

Vieillissante comme la Grèce, l’équipe de Marcelo Lippi n’a réagi qu’à la 85^e minute, alors qu’elle était déjà menée 2 buts à 0 par Vittek et ses coéquipiers. Fin de match folle mais logique avec une défaite finale de 3 buts à 2. Le Champion du Monde en titre, qui n’avait encaissé que 2 buts durant toute la compétition, il y a 4 ans, voit ses propres filets trembler 3 fois en 90 minutes, 5 fois en 3 rencontres. La défense, avec la blessure de Buffon dès l’entame du Mondial, est loin d’avoir fait honneur au Catenaccio.

Ce Mondial fait décidément la part belle à la fraîcheur et aux outsiders. La Slovaquie passe donc en huitièmes. Alors, en effet, on peut se douter qu’elle ne pèsera pas lourd face à une équipe des Pays-Bas qui, retrouvant Robben sur la pelouse, a de quoi faire le show, si le jeu collectif espéré apparaît enfin. Néanmoins, les matches de hier soir ont démontré, une fois de plus, que ce Mondial nous réserve bien des surprises...

Dans le groupe F, la première place revient au Paraguay, qui n’a pas voulu se fatiguer face à une Nouvelle-Zélande qui finit donc invaincue dans cette Coupe du Monde et, soulignons-le, devant l’Italie, condamnée à une piteuse 4^e place, place que nous connaissons bien nous français.

Le Paraguay a bien fait d’économiser de l’énergie hier car son futur adversaire est autant volontaire qu’adroit avec le ballon. Je parle bien entendu du Japon, qui a fait plaisir au monde du football, non pas pour avoir éliminer des Danois qui ne méritaient guère mieux, mais pour avoir jouer avec le cœur, ce que nous ne connaissons pas nous français.

D’une précision mortelle sur les coups de pied arrêtés, enchaînant les combinaisons les plus magnifiques dans les 30 mètres adverses, ils s’imposent 3 buts à 1 et peuvent prétendre au titre de « l’outsider n°1 », à égalité avec les Etats-Unis.

Paraguay – Japon, ce sera bien plus alléchant que cela puisse paraître. Les deux équipes sont portées sur l’attaque, et sont sortis de poules où la qualification était loin d’être acquise.

De son côté, Paul Le Guen a sans doute joué son dernier match en tant que sélectionneur du Cameroun. Défaite sans gloire 2 buts à 1 contre des Pays-Bas qui auront donc fait le sans faute, au même titre que l’Argentine.

Les Etats-Unis au bout du suspense, la confrontation historique entre Anglais et Allemands en vue, le Ghana passe et la Slovénie trépasse... La journée du mérite.

Nous n’avons pas encore vu la fin de cette troisième journée des phases de poule que l’on trépigne déjà d’impatience : Angleterre – Allemagne en huitièmes ! Une nouvelle page de l’histoire entre ces deux grands rivaux va s’écrire, ce dimanche, à 16 heures. Il aura fallu un sacré scénario pour que l’on en arrive à une telle affiche, dès les huitièmes.

Du côté anglais, tout d’abord, et le groupe C, le suspense aura donc été omniprésent jusqu’à la dernière seconde. Alors que l’Angleterre gagnait, sans forcément impressionner, mais en faisant preuve d’efficacité, les Etats-Unis se voyaient, pour la seconde fois, refuser un but pourtant valable. L’arbitrage, on ne l’a pas beaucoup évoqué ici. Mais il y aurait de quoi dire, malheureusement, pour continuer sur la lancée d’une année où les officiels furent mis en difficultés bien plus souvent qu’à l’accoutumée, notamment dans le Championnat de France.

Opposés à des Algériens bien trop nerveux pour pouvoir imposer leur jeu, les Américains ont réussi à ouvrir le score à la 91^e minute, par le biais de leur star Donovan.

Plus qu’une délivrance, c’est un exploit que se sont offerts les joueurs de coach Bradley. Un show à l’américaine car, après le beau nul face au frère ennemi anglais, voilà les représentants des USA revenir à 2 partout face à des Slovènes perturbés par la volonté et la hargne venu de l’autre côté de l’Atlantique. Mais la fin de ce match était ternie par un but totalement valable, et pourtant refusé par l’arbitre, un arbitre que nous ne risquons pas de revoir au cours de ce Mondial, d’ailleurs.

Et, hier, pour arracher la qualification, il fallait gagner face aux Algériens. Après 90 minutes ponctuées par de nombreuses occasions franches, voici enfin venu le moment tant attendu, et un dernier tir de la star Donovan, qui plus est. Le tout Hollywood a dû saliver devant sa télévision, assurément.

Evidemment, il y a un grand perdant, dans le même temps, la Slovénie. Les joueurs de l’Est ont vécu un cauchemar à la fois inimaginable, mais qui se réalise bien souvent dans le football actuel. Venant de perdre face aux Anglais, ils sont encore qualifiés, à la 90^e minute du match entre Américains et Algériens. 2 minutes plus tard, ils sont toujours sur la pelouse, attendant une nouvelle qu’ils redoutaient : les Etats-Unis viennent de marquer. Ils sont éliminés de la compétition.

Scénario grandiose, pour nous français, maintenant simples « spectateurs » de ce Mondial, mais ô combien cruel car, de la sorte, le « plus gros », l’Américain, élimine « le plus petit », la Slovénie.

En huitièmes, nous aurons donc droit à un Etats-Unis – Ghana.

Et oui, on en parlait ces derniers jours, le Ghana était sans doute la seule équipe africaine capable de briller durant ce Mondial. Cela se précise car, malgré la défaite face à la National Mannshaft, les Ghanéens se qualifient grâce à une meilleure différence de buts devant… l’Australie ! Coup de tonnerre avec la victoire des « Socceroos » sur une Serbie qui est passée à côté de ce Mondial, alors qu’elle avait les armes en sa possession pour pointer en huitièmes.

Le Ghana s’offre donc un Tour suivant, face à une équipe en pleine croissance, et ça promet un beau combat.

Les Allemands, même s’ils ont gagné face aux Ghanéens, n’ont pas été extrêmement rassurants. Des joueurs comme Ozil semblant fatigués, et la défaite face à la Serbie planant encore au-dessus de la formation de Löw. Le match face aux Anglais risque d’être tendu à l’extrême, tant les deux équipes ont, finalement, fait un Premier Tour très moyen, mais chacune gardant son statut de favorite.

Nous ferons un récapitulatif samedi de la situation à l’issue de cette ultime journée des phases de poule, groupe par groupe.

La France en termine enfin, l'Uruguay finit en tête, l'Argentine conclut en beauté, la Corée du Sud arrache son ticket... La journée sud-américaine.

La France est dans l’avion, c’est désormais officiel. L’Equipe de France a le mérite d’avoir été sur la même longueur d’onde durant toute sa Coupe du Monde : en perdant face à une Afrique du Sud qui a bien cru pouvoir créer l’exploit, elle a enfin touché le fond. Et oui, depuis jeudi soir, elle n’en finissait plus de s’enfoncer un peu plus sous terre, sans arrêt. Ce mardi, à 17h45, l’EDF est donc définitivement morte. Débute maintenant, en attendant la Conférence de Presse d’Evra, un long assainissement de l’appareil du football national. Domenech out, de nombreux joueurs qui ne porteront plus le maillot national, un grand coup de balai au sein de la Fédé, c’est le début d’une nouvelle ère, assurément.

Mais gardons-en pour l’article spécialement dédié à ce qu’il reste de cette EDF…

L’Afrique du Sud a donc terminé sur une très bonne note son Mondial. Evidemment, elle n’est pas parvenue à se qualifier pour les huitièmes, une première pour un pays organisant la Coupe du Monde. Néanmoins, elle ne fut pas ridicule, ne passant qu’à côté de son match face à un grand Uruguay. Et battant, donc, les vice-champions du monde en titre (on l’aurait presque oublié avec tout ça….). Mais cela n’a pas suffi et la tête de cette poule est 100% Sud-Américaine.

Il fut extrêmement difficile de trouver des images de la rencontre entre l’Uruguay et le Mexique. On a beau avoir vu 150 fois le but de Malouda (encore heureux que les joueurs ne l’ait pas célébré, d’ailleurs), on n’a qu’entraperçu le but uruguayen, synonyme de première place du groupe. L’Uruguay évite donc l’Argentine, et nul doute que la suite de la compétition risque d’être très compliquée pour le Mexique, qui lui y sera opposé, même si ces équipes sud-américaines se connaissent parfaitement et que tout est possible.

L’Uruguay premier, le Mexique deuxième qualifié, et donc l’Afrique du Sud troisième. La France, Championne du Monde du ridicule, termine à une probante quatrième et dernière place. La boucle est bouclée et, tandis que certains calculaient déjà sur un hypothétique huitième à jouer contre l’Albiceleste, lors du tirage au sort de la Coupe du Monde, fin 2009, on se dit que cette dernière place est une « juste récompense », aucune équipe dans le Monde ne méritant d’être considérée plus nulle que cette équipe de France. Messieurs les Bleus, Rideau.

Dans la soirée, Diego eu toutes les raisons de déboucher une première bouteille de champagne. En alignant son équipe B sur la pelouse, il bat tranquillement l’équipe A grecque. Trajectoire parfaite et sans-faute pour une Argentine transformée par le charisme de son sélectionneur. Messi, capitaine, va encore voir son rôle influer sur le jeu de son équipe, ce qui est une bonne nouvelle de plus. En huitièmes, l’Argentine devra se défaire du Mexique, un match à sa portée. Quant aux grecs, ils semblent avoir mis un terme à une génération entière. L'après-Euro 2004 fut manqué et jamais cette équipe ne pu faire honneur à son prétendu rang de grande nation européenne du football.

Enfin, les Sud-Coréens ont, eux, confirmé leur très bon parcours. Avec ce nul obtenu face au Nigeria, les Asiatiques passent en huitièmes. De justesse, oui, mais ils passent. Les Nigerians signent l’élimination d’une troisième équipe africaine, après le Cameroun et l’Afrique du Sud. C’est le gros point noir de cette dernière journée des phases de poule, l’Afrique risquant d’être très peu représentée lors du tour suivant, alors que c’est « sa » Coupe du Monde. Cela contraste avec l’appétit grandissant des équipes sud-américaines.

Pensez donc, sur les 6 qualifiés actuels (ceux d’hier, plus les Pays-Bas et le Brésil depuis la semaine dernière), pas moins de 4 représentants de la zone Amsud ! Si ça continue comme ça, on regardera, à l’avenir, les qualifications de la zone d’Amérique du Sud avec des yeux ébahis.

Argentine – Mexique et Uruguay – Corée du Sud, premiers huitièmes et le couteau qui se remue dans la plaie des Bleus. S’ils avaient bien voulu jouer au foot, ils auraient pu rencontre une équipe sud-coréenne en huitièmes. Après un groupe qui aurait dû lui réussir, voilà une autre raison qui pousse à penser que tout ceci, cher internautes, n’est qu’un immense gâchis.